Franchement, chaque rentrée théâtrale ressemble à une loterie. On nous promet des castings en or massif, des mises en scène révolutionnaires, et on finit parfois avec un spectacle qui fait juste « bien » alors qu’on espérait être bouleversé. Cette année encore, les têtes d’affiche ont répondu présent en masse. J’ai pris mon carnet, mon abonnement de métro et j’ai enchaîné les soirées. Voici mon verdict, sans langue de bois, du spectacle qu’on aurait pu zapper à celui qui m’a fait quitter la salle avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Le classement sans concession des spectacles stars de la saison
Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit disclaimer : tout ce qui suit est évidemment subjectif. Le théâtre, c’est avant tout une rencontre. Ce qui m’ennuie peut vous émouvoir, et inversement. Mais bon, quand on paie sa place plein tarif, on a quand même le droit d’être un peu exigeant, non ?
La petite déception qu’on aurait pu éviter
Commençons par le spectacle qui m’a laissé sur ma faim. Une valeur sûre du petit écran, médecin préféré des Français, décide de monter sur les planches avec une comédie médicale. L’idée était alléchante : un médecin un peu dépassé face à des patients plus barrés les uns que les autres. Sur le papier, ça sentait le boulevard bien rythmé.
Dans la salle, l’ambiance est électrique dès l’entrée. Tout le monde veut voir « le doc » en vrai. Et puis… ça démarre mollement. Les gags sont prévisibles, les situations déjà vues mille fois dans les séries hospitalières. On sourit poliment, mais les éclats de rire se font rares. Le comédien principal fait ce qu’il peut, il est même touchant par moments, mais le texte ne suit pas. Dommage.
Quand le public rit plus aux apparitions qu’aux répliques, c’est rarement bon signe.
Conclusion : si vous êtes fan absolu, allez-y pour le plaisir de voir la personne en chair et en os. Sinon, il y a mieux à faire avec votre soirée.
Le classique indémodable qui divise
Passons à un monument : Le Bourgeois Gentilhomme de Molière. Quand on annonce qu’un acteur très populaire du cinéma français va incarner Monsieur Jourdain, on se dit soit que c’est du génie, soit que c’est du suicide artistique. J’avais peur, je l’avoue.
Et puis la lumière s’éteint. Dès les premières minutesites, on sent que le comédien s’amuse comme un fou. Il ne cherche pas à révolutionner le texte (et tant mieux), il l’habite avec une gourmandise communicative. Sa naïveté de parvenu est crédible, sa voix porte, son corps suit. La mise en scène est sage, presque trop, mais le plaisir des comédiens est tellement palpable qu’on pardonne tout.
Est-ce la meilleure version jamais vue ? Clairement pas. Mais est-ce qu’on passe une excellente soirée ? Oui, trois fois oui. Les enfants rigolent, les adultes aussi, et même les puristes sortent contents. C’est déjà énorme.
La surprise qui m’a scotché
Maintenant, parlons du spectacle qui m’a fait dire « wow » à l’entracte (oui, j’étais ce type un peu relou qui commentait à voix haute). Une actrice qu’on connaît surtout pour ses rôles doux et mélancoliques se lance dans une comédie grinçante sur le couple et le mensonge. Et là, révélation.
Elle est méchante, drôle, touchante, tout en même temps. Le texte est ciselé comme un diamant, les silences sont aussi forts que les tirades, et la mise en scène joue à merveille avec l’espace. On rit beaucoup, mais on a aussi la gorge serrée plusieurs fois. C’est exactement ce que j’aime au théâtre : quand on sort en se disant qu’on a vu quelque chose d’unique.
- Une direction d’acteurs millimétrée
- Des seconds rôles tous excellents (mention spéciale au partenaire masculin, parfait)
- Un décor minimaliste mais tellement intelligent
- Des dialogues qui sonnent juste, tout le temps
Bref, si je ne devais vous conseiller qu’une seule pièce cette saison, ce serait celle-là. Courrez-y avant que les places ne soient impossibles à trouver.
Les autres spectacles qui valent le détour (ou presque)
Entre ces deux extrêmes, il y a toute une palette de propositions intéressantes.
Une comédie romantique moderne avec deux ex-stars de séries télé : très mignonne, parfaitement exécutée, idéale pour une soirée en amoureux sans se prendre la tête. On n’en ressort pas transformé, mais on a passé un bon moment.
Un seul en scène sur la célébrité et la solitude : parfois inégal, mais porté par une énergie folle et des moments de grâce absolue. Les vingt dernières minutes justifient à elles seules le déplacement.
Une adaptation d’une pièce anglaise des années 60 : mise en scène audacieuse, décors magnifiques, mais le rythme s’essouffle un peu au deuxième acte. Dommage, parce que le début promettait monts et merveilles.
Mon top 3 personnel (parce qu’il en faut bien un)
- La comédie grinçante avec l’actrice qu’on n’attendait pas là → mon coup de cœur absolu
- Le Bourgeois Gentilhomme version populaire → pour le plaisir simple et efficace
- Le seul en scène sur la célébrité → pour son audace et ses fulgurances
Et vous, vous avez vu quoi cette saison ? Dites-moi tout en commentaire, j’adore débattre de théâtre (surtout quand on n’est pas d’accord, c’est là que ça devient intéressant).
En attendant, retenez une chose : cette année encore, le théâtre parisien prouve qu’il n’a pas besoin de stars pour briller… mais que quand les stars sont au niveau, c’est quand même sacrément agréable.
Bonnes soirées théâtre à tous, et surtout : sortez, applaudissez, vivez. Parce que franchement, il n’y a rien de mieux.
