Vous est-il déjà arrivé de regarder une course cycliste et de vous dire : « Mais pourquoi ils s’acharnent comme ça dès le début ? » Eh bien, la première étape du Critérium du Dauphiné 2025, courue le 8 juin, a répondu à cette question avec une intensité rare. Dès les premiers kilomètres, les favoris ont décidé de transformer une étape censée être une formalité pour sprinteurs en un véritable champ de bataille. À la tête de cette révolte ? Tadej Pogacar, le Slovène au sourire narquois, qui a non seulement remporté l’étape, mais aussi envoyé un message clair à ses rivaux : il est là pour dominer.
Un Début de Course Explosif
Le Critérium du Dauphiné, souvent considéré comme une répétition générale avant le Tour de France, n’a pas attendu les étapes de montagne pour dévoiler son lot de surprises. Cette 77e édition a débuté à Domérat, avec une arrivée à Montluçon, dans l’Allier. Sur le papier, le profil de l’étape, avec une courte ascension finale, la Côte de Buffon (600 m à 8,6 %), semblait taillé pour les sprinteurs ou les puncheurs. Mais c’était sans compter sur la fougue des trois géants du peloton : Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel.
Ce trio, qui truste les podiums des grandes courses depuis plusieurs saisons, a décidé de ne pas attendre les étapes alpines pour marquer les esprits. Dès les premières pentes de la Côte de Buffon, les hostilités ont été lancées. Et pas qu’un peu !
Pogacar, le Patron en Jaune
Quand les Visma-Lease a Bike, l’équipe de Vingegaard, ont accéléré dans l’ascension finale, on pouvait sentir l’odeur de la poudre. Vingegaard, souvent discret mais redoutable, a pris les devants, allumant la mèche pour dynamiter le peloton. Pogacar, fidèle à son style, n’a pas paniqué. Il s’est calé dans la roue du Danois, comme un prédateur guettant le moment parfait pour bondir. Et ce moment est arrivé sous la flamme rouge, à 200 mètres de l’arrivée.
J’ai juste suivi le mouvement. Je voulais rentrer vite pour prendre une douche !
– Un coureur du peloton, avec un sourire en coin
Mais ne vous y trompez pas : derrière cette plaisanterie, Pogacar a montré une maîtrise impressionnante. Contre toute attente, il a devancé non seulement Vingegaard, mais aussi Mathieu Van der Poel, pourtant grand favori au sprint. Ce dernier, gêné par une douleur au poignet, n’a pas pu exprimer toute sa puissance. Résultat ? Pogacar s’empare du maillot jaune dès le premier jour, un signal fort envoyé à ses concurrents.
Une Bataille Psychologique
Ce qui rend cette première étape si fascinante, ce n’est pas seulement le résultat brut, mais ce qu’il révèle des dynamiques en jeu. Le Dauphiné, c’est bien plus qu’une course d’une semaine. C’est un terrain où les favoris du Tour de France testent leurs jambes, mais aussi leur mental. En s’imposant dès le premier jour, Pogacar a marqué des points psychologiques précieux.
Personnellement, j’ai toujours trouvé que ces premières escarmouches sont comme les premiers coups dans un match de boxe. Ça ne décide pas du vainqueur, mais ça donne le ton. Pogacar, avec son style offensif et son aisance naturelle, semble dire : « Je suis prêt, et vous ? »
- Pogacar : Confirme son statut de leader charismatique, capable de s’adapter à tous les terrains.
- Vingegaard : Montre une agressivité nouvelle, signe d’une confiance retrouvée après une saison en dents de scie.
- Evenepoel : Toujours dans le coup, mais légèrement en retrait, il garde ses cartes pour les étapes de montagne.
Ce trio infernal, accompagné par un Van der Poel en embuscade, promet une semaine de course haletante. Mais au-delà des individualités, c’est la stratégie collective qui intrigue.
Les Équipes en Première Ligne
Si les coureurs stars captent la lumière, les équipes jouent un rôle crucial dans ces premières batailles. Les Visma-Lease a Bike, par exemple, ont montré une agressivité rare dès le début de l’étape. Leur plan ? Mettre la pression sur Pogacar et tester ses limites. Mais le Slovène, bien entouré par son équipe UAE, a su répondre présent.
Ce qui m’a frappé, c’est la coordination quasi chirurgicale des équipes dans cette étape. Chaque coureur savait exactement où se placer, quand accélérer, et comment protéger son leader. C’est presque comme une partie d’échecs sur deux roues, où chaque mouvement compte.
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