Vous est-il déjà arrivé de vous dire que la réalité dépasse parfois très largement la fiction ? Personnellement, quand j’ai lu cette histoire, j’ai d’abord cru à un scénario de série Netflix un peu trop poussé. Et pourtant, tout est vrai, et ça s’est passé il y a à peine quelques jours aux États-Unis.
Imaginez : un détenu de 52 ans, transféré à l’hôpital après une tentative de suicide, profite d’un moment d’inattention pour s’évader… en blouse d’hôpital. Ce qui suit ressemble à un mélange improbable entre Ocean’s Eleven et un épisode de Les Évadés version low-budget.
Une évasion digne d’un film d’action à petit budget
Tout commence dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. L’homme, incarcéré depuis un moment, est conduit dans un grand hôpital d’Atlanta pour des examens médicaux. Un seul agent correctionnel le surveille. Vers 1 h 20 du matin, le détenu disparaît dans la nature. Pas de tunnel creusé pendant des mois, pas de complices armés : juste une opportunité saisie au vol.
En pleine nuit, encore vêtu de sa blouse bleue d’hôpital, il sort calmement de l’établissement. Premier réflexe ? Trouver un moyen de locomotion rapide. Il repère un SUV garé non loin, le vole sans hésiter, puis prend la route. Quelques kilomètres plus tard, il perd le contrôle du véhicule et l’accidente. Qu’à cela ne tienne : il abandonne la carcasse fumante et repart à pied.
Le pire, c’est qu’il a posteriori qu’on découvre ce qu’il a emporté avec lui…
Le propriétaire du premier SUV signalera plus tard la disparition d’un pistolet Glock qui se trouvait dans la boîte à gants. À partir de là, les autorités passent en alerte maximale : le fugitif n’est plus seulement en cavale, il est potentiellement armé et dangereux.
Deuxième voiture, supermarché… et puis l’idée de génie
Après l’accident, notre homme ne perd pas de temps. Il vole une seconde voiture et file vers un supermarché ouvert 24 h/24. Les caméras de vidéosurveillance le captent clairement : toujours en blouse, l’air déterminé, il entre dans le magasin comme n’importe quel client lambda à 3 heures du matin.
Et là, le twist absolument dingue : il sort son téléphone (ou celui qu’il a réussi à se procurer, on ne sait pas exactement comment) et commande un Uber. Oui, vous avez bien lu. Un Uber. Comme vous et moi quand on sort du restaurant un peu tard.
Le chauffeur arrive, le prend en charge, et le dépose quelques kilomètres plus loin dans une zone résidentielle. Quand les forces de l’ordre débarquent en masse au supermarché, alertées par les vols de véhicules, il s’est déjà évaporé dans la nature.
Comment a-t-il pu payer la course ?
C’est la question que tout le monde se pose. Les enquêteurs penchent pour deux hypothèses principales :
- Il avait encore de l’argent ou une carte sur lui (peu probable vu le contexte)
- Il a volé une carte bancaire en même temps que l’arme ou dans le premier SUV
- Ou alors… il a tout simplement convaincu le chauffeur de le prendre gratuitement (moins crédible mais pas impossible)
Un officier cité dans les médias locaux a résumé la situation avec une pointe d’humour noir : « On pense qu’il puise dans ses ressources ou qu’il a volé une carte de crédit. Le fait qu’il ait pris l’arme nous fait dire qu’il l’a toujours sur lui. C’est pourquoi on le considère armé et dangereux. »
Un profil déjà très chargé
Ce qui rend l’affaire encore plus inquiétante, c’est que le fugitif n’en est pas à son coup d’essai. Son casier judiciaire est, paraît-il, particulièrement lourd. Vols, violences, infractions en tout genre… D’où la mobilisation massive des forces de l’ordre dans tout le comté et au-delà.
J’ai couvert pas mal d’évasions au fil des années, mais celle-ci a un côté presque comique dans sa décontraction. L’idée de commander un Uber après avoir volé deux voitures et une arme, franchement, on n’avait jamais vu ça.
Les failles du système mises en lumière
Derrière l’anecdote croustillante, cette évasion soulève de vraies questions sur la surveillance des détenus à l’hôpital. Un seul agent pour un homme de ce profil ? Des menottes retirées pour raisons médicales ? Un parking non sécurisé ? Tout un ensemble de petites failles qui, mises bout à bout, ont permis cette fuite rocambolesque.
On pense immédiatement aux grandes évasions très médiatisées des années passées – comme celles de Redoine Faïd en France – mais ici, c’est presque l’inverse : aucune préparation apparente, juste une opportunité saisie avec un sang-froid impressionnant.
Où en est la traque aujourd’hui ?
À l’heure où j’écris ces lignes, le 3 décembre 2025, l’homme court toujours. Les autorités ont diffusé sa photo dans tout l’État, quadrillent les zones où il a pu se réfugier, et demandent à la population de signaler toute personne correspondant à sa description – surtout si elle porte encore une blouse d’hôpital bleue, ce qui serait un indice plutôt voyant, il faut l’avouer.
Les habitants du comté de Rockdale et des environs sont invités à verrouiller leurs portes et à signaler tout comportement suspect. Les écoles ont renforcé leur vigilance, certains commerces aussi.
Et si c’était votre Uber ?
Je ne peux pas m’empêcher de penser au chauffeur qui l’a pris en charge. Il a dû avoir la frayeur de sa vie quand il a compris, quelques heures plus tard, qui il avait transporté. On imagine la conversation : « Vous allez où monsieur ? – Euh… juste un peu plus loin, merci. »
Cette histoire dit aussi quelque chose de notre époque : même en cavale, armé, recherché par toutes les polices de l’État, on peut encore commander un Uber comme si de rien n’était. La technologie qui nous simplifie la vie peut aussi, dans de rares cas, servir les plans les plus fous.
Alors, la prochaine fois que vous montez dans un Uber à 3 heures du matin, jetez peut-être un petit coup d’œil au passager d’à côté. On ne sait jamais.
En attendant, l’histoire continue. Restera-t-il introuvable longtemps ? Trouvera-t-il refuge chez un proche ? Ou commettra-t-il l’erreur qui le fera tomber ? Une chose est sûre : cette évasion à l’Uber est déjà entrée dans les annales des faits divers les plus improbables de l’année.
Et quelque part, c’est aussi ça qui fait qu’on adore les faits divers : cette capacité qu’a la réalité à nous surprendre plus que n’importe quel scénariste.
