Vous est-il déjà arrivé de rester coincé derrière un convoi exceptionnel sur l’A4, en vous disant qu’il y avait forcément une solution plus intelligente ? Moi oui, trop souvent. Et figurez-vous que la réponse se trouve peut-être à quelques kilomètres de là, du côté de Bonneuil-sur-Marne.
Un chantier qui dormait depuis deux ans se réveille enfin
Imaginez : un projet lancé il y a près de quarante ans, des études, des concertations, recours, financements compliqués… et puis soudain, plus rien pendant deux longues années. C’est exactement ce qui est arrivé au prolongement de la N406 vers le deuxième port intérieur d’Île-de-France. Mais l’histoire prend un tournant heureux : les pelleteuses reviennent dès février 2026.
Concrètement, il s’agit de construire environ deux kilomètres de route nationale neuve pour relier directement l’échangeur actuel avec la N19 au cœur du port de Bonneuil. Budget total ? 182 millions d’euros. Ça peut paraître énorme pour si peu de distance, mais quand on comprend ce que ça va changer, on se dit que c’est presque une aubaine.
Pourquoi ce bout de route est stratégique (et pas qu’un peu)
Le port de Bonneuil-sur-Marne, ce n’est pas un petit port de plaisance. C’est le deuxième port fluvial de toute la région parisienne après Gennevilliers. Conteneurs, matériaux de construction, céréales, déchets… des milliers de tonnes transitent ici chaque année. Problème : pour y accéder depuis l’autoroute, les camions doivent emprunter un réseau secondaire déjà saturé ou rester sur l’A4, qui ressemble parfois à un parking géant.
Avec ce prolongement, on crée une desserte directe. Moins de kilomètres en ville, moins de poids lourds dans les centres-villes de Sucy-en-Brie ou Boissy-Saint-Léger, et surtout une vraie incitation à privilégier le report modal : charger les marchandises sur péniche plutôt que sur camion dès que possible.
Quand une infrastructure aussi attendue redémarre, c’est tout un territoire qui respire mieux.
Quarante ans d’attente : petit retour en arrière
Les premières études datent des années 80. À l’époque, on rêvait déjà de faire du port de Bonneuil une plateforme logistique majeure pour désengorger Paris. Puis sont venus les changements de majorité, les contraintes budgétaires, les recours associatifs (légitimes), les crises économiques… Le projet a failli mourir plusieurs fois.
En 2018, enfin, le financement semblait bouclé. Les travaux démarrent… et s’arrêtent net en 2023 pour des raisons techniques et administratives. Deux ans de sommeil. Frustrant, non ? Pourtant, ceux qui suivent le dossier de près savaient que ce n’était qu’une pause. Et ils avaient raison.
Ce qui change concrètement pour les habitants
- Moins de camions dans les rues de Sucy, Bonneuil, Limeil-Brévannes
- Meilleure fluidité sur la départementale D111
- Réduction estimée de plusieurs milliers de poids lourds par an sur l’A4 est
- Développement de nouvelles zones d’activités autour du port
- Création d’emplois directs et indirects pendant le chantier (plusieurs centaines)
Et soyons honnêtes : même si on adore râler contre les travaux, là, on sent que ça va dans le bon sens.
L’aspect écologique : on en parle enfin sérieusement
On nous bassine avec la transition écologique, mais des fois, les actes suivent vraiment. Favoriser le transport fluvial, c’est diviser par quatre ou cinq les émissions de CO2 par tonne transportée par rapport à la route. En raccordant mieux le port, l’État et la région espèrent faire basculer une partie significative du fret routier vers la Seine.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si ce projet s’inscrit dans le cadre du plan de relance et du contrat de plan État-Région. L’argent public est là, et il est utilisé pour quelque chose de concret.
Et après ? Les perspectives une fois la route ouverte
Livraison prévue fin 2028, début 2029 si tout va bien (on croise les doigts, on connaît la chanson). Une fois ouverte, cette nouvelle section pourrait accueillir rapidement plusieurs milliers de véhicules par jour, dont une proportion importante de poids lourds.
Les entreprises déjà implantées autour du port l’attendent avec impatience. Certaines ont même gelé des projets d’extension en attendant cette desserte. On parle de logisticiens, de plateformes e-commerce, de recycleurs… Tout un écosystème qui va pouvoir respirer et grandir.
Et puis il y a l’effet boule de neige : un meilleur accès attire d’autres investisseurs, crée des emplois pérennes, augmente la collecte fiscale locale… Bref, le genre de cercle vertueux qu’on aime bien voir en Île-de-France.
Les travaux en pratique : à quoi s’attendre en 2026
Dès le premier trimestre 2026, les riverains verront réapparaître les engins. Terrassements, pose de glissières, construction d’un nouveau pont probablement… Le chantier va durer environ trois ans, avec les inévitables nuisances sonores et déviations.
Mais cette fois, les entreprises sélectionnées savent qu’il n’y aura pas de nouveau stop. Le financement est sécurisé, les autorisations environnementales passées. On sent une vraie volonté politique d’aller au bout.
Franchement, après tant d’années d’attente, voir ce projet renaître, ça redonne presque foi en la capacité de l’État à mener à bien des infrastructures utiles. Presque, hein… disons que je reste prudemment optimiste.
Parce qu’au final, ces deux petits kilomètres de bitume, c’est bien pensés, peuvent changer pas mal de choses pour des milliers d’usagers et toute une région. Et ça, ça vaut bien quelques années de patience.
Et vous, vous pensez que ce type de projet arrive à point nommé ou on aurait dû le faire il y a vingt ans ? Les commentaires sont ouverts.
