Vous êtes déjà monté dans un avion qui semble soudainement tomber dans le vide ? Ce moment où l’estomac remonte jusqu’à la gorge et où, pendant deux secondes interminables, on se demande si c’est vraiment fini. Eh bien hier, l’ensemble de l’effectif parisien a vécu ça. Pas dans un film catastrophe, non : dans la vraie vie, à quelques heures d’un déplacement décisif à Bilbao.
Franchement, quand on suit le PSG depuis des années, on a presque fini par s’habituer aux scénarios rocambolesques. Mais là, même pour les habitués du feuilleton parisien, ça fait un peu beaucoup.
Un atterrissage qui a fait trembler tout le monde
On est mardi matin, direction le Pays basque espagnol. L’avion décolle tranquillement du Bourget ou de Roissy – peu importe – avec à son bord les stars du club, le staff, les dirigeants. Tout va bien, la routine des voyages en Ligue des Champions.
Puis arrive la descente sur l’aéroport de Bilbao. Le temps est capricieux, comme souvent dans le coin en décembre. Et là, bam. Un trou d’air d’une violence rare. L’appareil chute brutalement. Les masques à oxygène ne tombent pas – heureusement – mais les objets volent, les plateaux-repas aussi, et certains joueurs se retrouvent littéralement soulevés de leur siège.
Le pire, c’est la phase finale. À quelques dizaines de mètres du sol, l’avion se met en travers. Oui, vous avez bien lu. Le pilote, obligé de composer avec des rafales latérales impressionnantes, doit effectuer une manœuvre de dernière seconde pour remettre l’appareil dans l’axe de la piste. Imaginez la scène : hublots remplis de bitume, ailes presque parallèles au sol, et tout le monde qui retient son souffle.
« J’ai cru que c’était fini. Vraiment. »
Un témoin présent dans l’avion (anonyme, évidemment)
Miraculeusement, le toucher des roues se fait sans encombre. Applaudissements dans la cabine ? Pas sûr. Plutôt des regards hagards et quelques prières silencieuses. L’avion s’immobilise enfin vers 12h30. Tout le monde descend, les jambes un peu molles.
Bilbao, cette ville qui ne fait pas de cadeaux
Il y a des destinations qui semblent maudites pour le PSG. Bilbao en fait partie. Déjà, le stade San Mamés, avec son ambiance bouillante et ses supporters qui donnent l’impression de jouer à domicile dans une cocotte-minute. Et maintenant, même l’arrivée en avion devient un parcours du combattant.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les Parisiens galèrent pour rejoindre le Pays basque. On se souvient des brouillards à couper au couteau lors de certains déplacements passés, des reports d’entraînement, des hôtels changés au dernier moment. Cette fois, c’est le ciel lui-même qui a décidé de leur souhaiter la bienvenue à sa manière.
- Météo exécrable en décembre : vents violents, pluie battante
- Aéroport de Bilbao connu pour ses approches délicates (entouré de montagnes)
- Pas le trajet le plus reposant avant un match de C1
Et pourtant, ils n’avaient vraiment pas besoin de ça.
L’enjeu sportif : un match à ne surtout pas rater
Parce que oui, derrière l’anecdote effrayante, il y a un vrai rendez-vous sportif. Et pas n’importe lequel. Mercredi soir, le PSG peut valider – presque – sa place dans le top 8 de cette nouvelle phase de ligue en Champions League. Une qualification directe pour les huitièmes, sans passer par les barrages. Un confort énorme.
Après cinq journées, les Parisiens pointent à la deuxième place, juste derrière une équipe d’Arsenal qui marche sur l’eau. Quatre victoires, un nul : un parcours quasi parfait. En face ? L’Athletic Bilbao, 27e avec seulement quatre points. Sur le papier, c’est jouable. Très jouable même.
Mais dans le football, surtout en Coupe d’Europe, le papier ne veut parfois pas dire grand-chose. Les Basques restent sur une victoire de prestige face à l’Atlético Madrid en Liga (1-0). Ils jouent chez eux, dans leur cathédrale. Et ils n’ont plus rien à perdre.
Un groupe déjà fragilisé par les absences
Comme si les turbulences ne suffisaient pas, Luis Enrique doit composer sans plusieurs éléments importants. Ousmane Dembélé, malade, est resté à Paris. D’autres joueurs sont diminués ou incertains. Le coach espagnol va devoir bricoler, faire preuve de son habituelle science tactique pour aligner une équipe compétitive.
Et là, la question que tout le monde se pose dans le vestiaire parisien : est-ce que la frayeur de l’avion va les galvaniser ou, au contraire, les inhiber ? On a vu des équipes se transcender après des galères de ce genre. On en a vu d’autres complètement à côté de la plaque.
Dans le foot de haut niveau, la gestion mentale est aussi importante que la préparation physique.
Les joueurs du PSG ont 32 heures pour évacuer le stress, digérer l’épisode et se remettre dans le match. Pas une minute de plus.
San Mamés, le chaudron qui attend les Parisiens
Ce stade, je l’ai vécu plusieurs fois. L’ambiance y est unique. 53 000 supporters qui chantent dès l’échauffement, qui poussent pendant 90 minutes sans jamais faiblir. Quand tu es joueur adverse, tu sens la pression dès que tu poses le pied sur la pelouse.
Et l’Athletic, même en difficulté en Europe cette saison, reste une équipe dure à manœuvrer. Pressing haut, intensité folle, duels partout. Si le PSG n’est pas à 200 %, ça peut vite tourner au cauchemar.
Personnellement, j’ai un souvenir marquant : la saison 2011-2012, en Europa League. Paris s’était incliné 4-2 là-bas après avoir mené 2-0. Une remontada basque mémorable. Preuve que rien n’est jamais acquis à Bilbao.
Le facteur psychologique : avantage ou piège ?
Il y a deux écoles.
Certains diront que vivre une grosse frayeur ensemble soude un groupe. Que ça rappelle que le foot, finalement, c’est secondaire. Que ça peut libérer les joueurs, leur enlever la pression du résultat.
D’autres penseront l’inverse : que certains vont avoir les jambes coupées, que l’adrénaline va laisser place à une fatigue nerveuse difficile à gérer le lendemain soir.
- Exemple positif : l’Ajax 2018-2019 après un voyage chaotique avant Turin
- Exemple négatif : certaines équipes sud-américaines après des vols interminables et compliqués
Dans le cas du PSG, on verra bien. Ce qui est sûr, c’est que l’histoire du match de demain commence déjà à s’écrire avec cet épisode aérien complètement fou.
Et nous, supporters, on vit ça comment ?
Quand on a appris la nouvelle, on a tous eu un petit pincement au cœur. Ces joueurs, on les critique parfois, on les adore aussi, mais ce sont des êtres humains avant tout. Se dire qu’ils ont vécu des minutes de pure angoisse, ça remet les choses en perspective.
Et demain soir, quand ils fouleront la pelouse de San Mamés, on aura tous une pensée pour ce qu’ils ont vécu la veille. Peut-être que ça nous rendra encore plus bruyants devant notre écran. Peut-être que ça nous fera accepter plus facilement une contre-performance – même si on l’espère pas.
Le football, parfois, nous offre des histoires qui dépassent le simple cadre du sport. Celle-ci en fait partie.
Alors demain, quand le coup d’envoi sera donné, on oubliera peut-être les turbulences. Ou peut-être pas. Une chose est sûre : ce déplacement à Bilbao 2025 entrera dans les annales, quoi qu’il arrive sur le terrain.
Allez Paris. Et bon courage à tous ceux qui prendront l’avion dans les prochains jours. Parfois, le plus dur n’est pas de jouer le match… c’est d’y arriver.
