Franchement, quand on voit le PSG féminin enchaîner les contre-performances en Europe cette saison, on se demande si on regarde la même équipe qui domine outrageusement le championnat de France depuis des années. Quatre matchs, quatre défaites, zéro point : la statistique fait mal. Et pourtant, ce mardi soir, le Parc des Princes va vibrer pour une « petite » affiche face à Louvain. Une soirée qui sent déjà la dernière chance.
Je ne vais pas vous mentir : en tant que suiveur régulier du foot féminin, j’ai rarement vu une campagne européenne aussi catastrophique pour Paris. On parle quand même du club qui a atteint la finale de la Ligue des champions il n’y a pas si longtemps. Alors oui, il y a eu du changement, une reconstruction, de nouvelles joueuses, un staff remanié… mais là, on touche le fond. Et pourtant, j’ai encore envie d’y croire. Un peu.
Une dernière chance très fragile au Parc des Princes
Ce soir, à 21 heures, les Parisiennes reçoivent l’OH Louvain. Sur le papier, c’est l’adversaire le plus abordable du groupe. Les Belges pointent à la 11e place, juste dans les places qualificatives pour les barrages. Une victoire parisienne, et tout redevient mathématiquement possible. À condition, bien sûr, que d’autres résultats tournent en faveur du PSG lors de la dernière journée.
Mais soyons honnêtes : même en gagnant largement, le destin des Parisiennes ne dépend plus vraiment d’elles. Il faudra un concours de circonstances presque miraculeux la semaine prochaine. C’est cruel, mais c’est la réalité d’un format de Ligue des champions impitoyable qui ne pardonne plus aucune erreur.
« On ne peut pas se rater. On va essayer de faire du mieux possible pour obtenir le résultat qui nous manque cruellement en Ligue des champions. »
Paulo Cesar, entraîneur du PSG féminin
Le réalisme, ce grand absent
Ce qui frappe, quand on regarde les quatre défaites, c’est qu’elles n’ont pas été humiliantes sur le plan du jeu. Contre les grosses écuries, les Parisiennes ont souvent tenu le choc, parfois même dominé par moments. Mais à chaque fois, le même scénario : des erreurs défensives coûteuses et une stérilité offensive effrayante.
Le coach l’a répété plusieurs fois : il manque du réalisme dans les deux surfaces. Devant, on vendange des occasions franches. Derrière, on offre des buts sur des détails. À ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Et face à Louvain, il faudra être chirurgical dès les premières minutes.
- 4 matchs joués en phase de groupes
- 0 victoire, 0 nul, 4 défaites
- Dernière place du groupe avec 0 point
- 11e place pour Louvain : l’adversaire à battre absolument
- 12 premières places qualificatives pour les barrages
Sakina Karchaoui, la capitaine qui montre l’exemple
S’il y a bien une joueuse qui tire l’équipe vers le haut en ce moment, c’est elle. Sakina Karchaoui traverse une période exceptionnelle. Avec les Bleues, elle a encore brillé récemment. En club, elle reste l’une des rares à maintenir un niveau constant, même quand le collectif déraille.
Son retour de sélection a fait du bien au moral du groupe. On l’a vue haranguer ses coéquipières à l’entraînement, pousser, encourager. À 28 ans, elle porte le brassard avec une autorité naturelle. Et ce soir, au Parc, elle aura besoin de toute son expérience pour guider une équipe qui doute.
D’ailleurs, j’ai trouvé intéressant ce qu’elle a déclaré après la victoire à Marseille (1-5) vendredi dernier : l’équipe a enfin montré de l’efficacité. Cinq buts marqués, du jeu fluide, de la confiance retrouvée. Si les Parisiennes reproduisent ça en Europe, Louvain peut passer une sale soirée.
Une reconstruction qui prend du temps… trop de temps ?
On ne va pas se le cacher : le PSG féminin vit une saison de transition. Nouveau cycle, nouvelles ambitions, mais aussi des ajustements qui prennent du temps. Le départ de cadres, l’intégration de jeunes talents, un staff qui découvre encore ses joueuses… tout ça joue.
Mais en Ligue des champions, il n’y a pas de période de rodage. Tu joues les meilleures équipes d’Europe dès le mois de septembre. Et quand tu rates ton début, tu le payes cash. Paris l’a appris à ses dépens.
« On est en reconstruction, ce n’est pas facile d’avoir déjà des résultats immédiats. On a eu du contenu intéressant sur tous les matchs, on n’a pas été ridicules. Mais les détails font la différence à ce niveau. »
Cette phrase résume bien la situation. Oui, il y a eu du positif dans le jeu. Non, ça ne suffit pas. Et ce soir, il n’y aura plus d’excuses possibles.
Le Parc des Princes, un atout ou une pression supplémentaire ?
Jouer au Parc, c’est toujours particulier. Même pour une « petite » affiche, l’enceinte impressionne. Les joueuses le disent souvent : le terrain est immense, l’ambiance différente du Campus PSG. Certaines adorent, d’autres se sentent un peu perdues.
Mais ce soir, je pense que le contexte peut jouer en faveur des Parisiennes. Devant leur public (même si on sait que l’affluence reste perfectible pour le féminin), avec l’obligation de résultat, ça peut transcender l’équipe. Ou la tétaniser. On verra.
Ce qui est sûr, c’est que le club met le paquet : communication importante, appel au public, mise en avant de l’événement. Ils savent que c’est peut-être le dernier match européen de la saison à domicile. Alors autant tout donner.
Et si jamais… l’élimination était actée dès ce soir ?
Imaginons le pire scénario : une contre-performance face à Louvain. Là, ça deviendrait officiellement la pire campagne européenne de l’histoire du PSG féminin. Un zéro pointé historique. Et les questions deviendraient brûlantes.
Est-ce que la reconstruction a été mal gérée ? Le choix des recrues a-t-il été le bon ? Le staff est-il le bon ? Autant de sujets qui risquent de revenir sur la table avec force en cas d’échec ce soir.
Moi, personnellement, je trouve qu’il ne faut pas tout remettre en cause après quatre matchs ratés. Le championnat reste largement dominé, la Coupe de France est en vue, il y a du talent dans cet effectif. Mais en Europe, la patience a ses limites. Et les supporters aussi.
Mon pronostic (et mon cœur balance)
Allez, je me lance. Je sens une réaction. Une grosse réaction même. Ce PSG-là a trop de fierté pour sombrer sans combattre. Je vois une victoire 3-0 ou 4-1, avec un gros match de Sakina Karchaoui et enfin de l’efficacité devant le but.
Mais je peux me tromper. Le foot féminin nous a habitués à des surprises. Et parfois, quand une équipe touche le fond, elle met encore plus de temps à remonter.
Une chose est sûre : ce soir, à 21 heures, le Parc des Princes va vivre une soirée particulière. Entre espoir fou et résignation possible. Entre réveil tonitruant et enterrement définitif de la campagne européenne.
Alors oui, les Parisiennes vont-elles enfin se réveiller ? J’ai envie de répondre oui. De tout mon cœur de suiveur. Mais le terrain aura le dernier mot.
Rendez-vous à la fin du match pour débriefer tout ça. En attendant, forza Parisiennes. On y croit encore. Un peu.
