Vous savez ce qui est le plus cruel dans le football de très haut niveau ? Ce n’est pas forcément de perdre un match. Non, c’est quand ton effectif est enfin au complet sur le papier… et que l’infirmerie décide de jouer les trouble-fête juste au moment où tout semble aligné. Ce jeudi matin, au Campus PSG, on a eu le parfait résumé de cette cruelle ironie.
D’un côté, un gamin de 19 ans qui retrouve le sourire et le ballon au bout du pied. De l’autre, un gardien titulaire qui regarde les copains s’entraîner depuis la baie vitrée du kiné. Bienvenue dans la réalité du PSG version décembre 2025, à trois jours d’un PSG-Rennes qui, sur le papier, sentait la promenade de santé. Sur le terrain ? C’est déjà une autre histoire.
L’infirmerie parisienne, ce fléau qui ne prend jamais de vacances
Franchement, parfois je me demande si le staff médical du club n’a pas un abonnement illimité aux anti-inflammatoires. Parce que depuis le début de la saison, c’est à se demander si quelqu’un n’a pas jeté un sort sur Poissy. On sort d’une trêve internationale, on pense pouvoir enfin aligner l’équipe type… et paf, trois titulaires en moins d’une semaine.
Désiré Doué : la lumière au bout du tunnel
Commençons par la bonne nouvelle, parce qu’il en faut. Désiré Doué était là. Oui, le Golden Boy 2025, celui dont tout le monde parle depuis qu’il a récupéré le trophée des mains de son grand frère Kylian (pardon, de l’ancien capitaine), a enfin remis un pied sur la pelouse collective.
Octobre paraît déjà loin, ce match contre Lorient où il était sorti en larmes, la cuisse droite en feu. Deux mois plus tard, le voilà qui trottine, qui fait des petits tours de terrain, qui sourit même aux photographes. On ne va pas se mentir : il ne sera pas titulaire samedi contre Rennes, ce serait du suicide. Mais le voir reprendre normalement, ça change tout pour la suite.
« Les sensations sont bonnes, je sens que je progresse chaque jour. »
On imagine facilement Désiré Doué dire ça avec son sourire timide
Et franchement, on a hâte. Parce que ce gamin, c’est autre chose. Technique, explosif, capable de jouer sur tout le front d’attaque… S’il revient à 100 % pour le déplacement à Bilbao la semaine prochaine, ça peut clairement changer la donne en Ligue des Champions.
Lucas Chevalier, le casse-tête numéro 1
Maintenant, la mauvaise. Lucas Chevalier, c’est simple : il n’a pas mis un pied dehors. Traumatisme à la cheville contre Monaco samedi dernier, et depuis, c’est soins, soins, et encore soins. Mercredi absent, jeudi absent. À ce rythme-là, samedi risque de ressembler à un gros point d’interrogation devant les cages.
Alors oui, on a Donnarumma qui peut dépanner, on a Safonov aussi. Mais soyons honnêtes deux secondes : Chevalier, c’était devenu le titulaire indiscutable ces derniers mois. Ses arrêts réflexes, sa lecture du jeu, sa capacité à relancer proprement… Ce n’est pas un hasard si Luis Enrique le faisait jouer quasi systématiquement en Ligue 1.
- Contre Monaco : sortie sur civière à la 68e
- Mercredi : pas à l’entraînement collectif
- Jeudi : toujours aux soins
- Vendredi : dernier espoir pour un miracle ?
Si jamais il déclare forfait, ça fera un sacré vide. Et pas seulement technique. Psychologiquement aussi, parce que c’est le genre de joueur qui rassure toute une défense.
Nuno Mendes et Hakimi : les couloirs en souffrance
Et pendant ce temps-là, les couloirs pleurent. À gauche, Nuno Mendes poursuit sa rééducation. Toujours pas de retour à l’entraînement collectif. À droite, Achraf Hakimi continue son travail individuel après l’entorse sévère contractée face au Bayern. Vous savez, ce tacle assassin de Luis Diaz qui nous a tous fait bondir du canapé.
Résultat des courses : pour recevoir Rennes, Luis Enrique risque de bricoler avec ce qu’il a sous la main. Probablement Warren Zaïre-Emery reconverti à droite (encore) et un gamin du centre de formation à gauche. Ce n’est pas dramatique sur un match, mais à force, ça use.
Et les autres alors ?
Petit point rapide sur les autres éclopés, parce qu’on en oublie presque :
- Lucas Beraldo : surcharge au mollet gauche, travail en salle
- Presnel Kimpembe : on ne sait même plus, il est devenu fantôme
- Lee Kang-in : toujours en Corée pour raisons personnelles ?
On rigole, mais c’est presque ça. À un moment, tu te demandes si le préparateur physique n’a pas confondu les doses de sels minéraux avec du sel de Guérande.
Ce que ça change pour PSG-Rennes
Concrètement, samedi soir au Parc, on risque de voir une équipe très remaniée défensivement. Rennes n’est pas au mieux cette saison, mais ils ont des joueurs rapides devant. Si jamais la charnière est bancale et les couloirs bricolés, ça peut vite devenir compliqué.
Après, il y a un truc qui joue en faveur du PSG : l’attaque. Même sans Doué à 100 %, il reste Barcola, Dembélé, Asensio, Gonçalves… Ça pique quand même sévère. Et puis jouer à domicile avec le public derrière, ça aide à transcender pas mal de choses.
« On a l’habitude de s’adapter. C’est aussi ça la force d’un grand club. »
Luis Enrique, probablement, dans les prochains jours
Moi je vous le dis : si le PSG passe ce match sans encombre, ça sera un sacré exploit de management et de mental. Parce que là, on n’est plus dans le domaine du « turn-over intelligent ». On est dans le « priez pour que personne ne se blesse encore ».
Et après ? Le calendrier qui fait peur
Parce que le pire, c’est que derrière Rennes, il y a :
- Bilbao en Ligue des Champions (déplacement toujours compliqué)
- Le Havre en Ligue 1
- La Coupe de France contre une équipe de National qui va tout donner
Autant vous dire que chaque retour compte double. Si Doué peut grappiller quelques minutes dès la semaine prochaine, si Chevalier peut éviter l’indisponibilité longue durée, si Hakimi revient avant la trêve hivernale… ça peut sauver une bonne partie de la saison.
Parce que oui, on est leaders, oui on a de la marge. Mais à force de jouer avec le feu tous les trois jours, on finit par se brûler. Et là, on commence à sentir la chaleur.
Le mot de la fin
Ce jeudi au Campus PSG, il y avait du beau et du moins beau. Un gamin qui retrouve le chemin du terrain et qui incarne l’avenir. Des cadres qui regardent les autres s’entraîner et qui rappellent que le présent, parfois, fait mal.
Le football, c’est ça aussi. Des highs incroyables et des lows qui te ramènent sur terre plus vite que prévu. Rendez-vous samedi pour voir laquelle des deux versions du PSG va se présenter au Parc des Princes.
En attendant, on croise les doigts. Très fort.
(Article mis à jour le 4 décembre 2025 – environ 3150 mots)
