Franchement, combien de fois allons-nous encore vivre ce genre de soirées au Parc des Princes ? Un match qui commence comme un cauchemar, qui se transforme en festival offensif et qui, au final, laisse tout le monde à moitié satisfait, à moitié inquiet. Hier soir, le PSG a battu Tottenham 5-3 en Ligue des Champions. Oui, cinq buts marqués, trois encaissés, huit buts au total, un scénario complètement fou. On en ressort essoufflé, comme si on venait de courir le marathon avec les joueurs.
Alors oui, la victoire est là, les trois points aussi, et la qualification pour les huitièmes se dessine déjà très nettement. Mais quand on prend trois pions à la maison face à une équipe qui joue sans véritable pression, on a le droit de se poser des questions. Et c’est exactement ce qui ressort des réactions d’après-match, à commencer par celle d’un ancien du club qui connaît la maison mieux que personne.
Un début de match qui fait peur pour la suite
Reprenons depuis le début. Première mi-temps : on cherche le PSG. Intensité ? Aux abonnés absents. Pressing ? À peine timide. Transitions ? Laborieuses. Tottenham, pourtant pas au complet et déjà hors course pour la qualification, se balade littéralement. Et quand un ancien parisien décide de sortir le match de sa vie, ça fait mal.
Randal Kolo Muani, prêté cette saison en Premier League, a décidé que c’était le soir idéal pour régler ses comptes. Un doublé, une passe décisive, des appels tranchants, une présence constante. L’attaquant français a montré exactement ce que beaucoup reprochaient au PSG de ne pas avoir su exploiter. Difficile de ne pas y voir une pointe de revanche, même s’il a joué la carte de la retenue en conférence d’après-match.
« Je suis content de mes performances, après le reste… c’est le foot. »
Randal Kolo Muani, sobre mais clair
À la pause, 2-1 pour Tottenham. Le Parc gronde, les réseaux s’enflamment, et on se dit que cette nouvelle formule de Ligue des Champions, avec ses matchs aller simples, peut parfois réserver de très mauvaises surprises.
Vitinha, le réveil tant attendu
Et puis il y a eu ce déclic. Ce genre de moment où un joueur décide que ça suffit. Vitinha. Point final. Le Portugais a tout simplement sorti l’un des matchs les plus aboutis de sa carrière sous le maillot parisien : un triplé, une influence totale au milieu, des frappes de l’extérieur, des décalages, une vision du jeu exceptionnelle.
Le premier but, une frappe enroulée magnifique après une récupération haute. Le deuxième, un tir croisé imparable sur une passe en profondeur. Le troisième, un peu de chance sur une déviation, mais quand on force la chance comme il l’a fait toute la soirée, on mérite tout. En l’espace de vingt minutes, le PSG est passé de l’angoisse à l’euphorie.
- 3 buts (dont 2 du pied droit, lui qui est gaucher)
- 1 passe décisive potentielle sur l’action du 4-2
- 87 % de passes réussies
- 4 duels gagnés sur 5
- Et surtout, une présence dans les 30 derniers mètres adverses qu’on ne lui connaissait pas encore à ce niveau
À ce stade de la saison, Vitinha n’est plus seulement un très bon joueur. Il est en train de devenir le leader technique dont ce PSG a cruellement besoin depuis le départ de certains cadres.
Une défense toujours aussi perméable
Mais parlons du point noir, parce qu’il est énorme. Trois buts encaissés. Encore. À domicile. Face à une équipe qui n’avait plus rien à jouer. On peut applaudir l’attaque, saluer le caractère, mais cette fébrilité défensive commence à devenir une habitude inquiétante.
Nuno Mendes sorti à la pause (petite alerte musculaire apparemment), Hakimi parfois trop haut, Marquinhos qui fête son 500e match mais qui peine à organiser le bloc, Pacho qui débute seulement sa vie parisienne… Il y a des excuses, bien sûr. Mais à ce niveau-là, il n’y en a plus vraiment.
« Quand on marque cinq buts, on n’a pas à être inquiet. »
Un ancien milieu parisien champion d’Europe en 1996, lucide mais optimiste
Il a raison sur le principe. Mais on sent quand même que quelque chose cloche. L’intensité n’est plus celle de la saison dernière, le pressing moins coordonné, les espaces beaucoup trop nombreux entre les lignes. Contre une équipe plus clinique, ce genre de match se termine autrement.
Luis Enrique entre satisfaction et mise en garde
Le coach espagnol, fidèle à lui-même, a refusé de tomber dans la dramatisation. Il a salué le caractère, la réaction, la qualité technique de ses joueurs. Mais il a aussi glissé quelques phrases qui en disent long :
« L’équipe continue de grandir, c’est évident. Mais il y a des moments où l’on doit être plus concentrés, plus agressifs. »
Traduction : oui on a gagné, oui on a montré de belles choses, mais ce n’est pas encore ça. Et il a raison. Parce que dans deux mois, quand viendront les matchs à élimination directe, il n’y aura plus de joker. Et face à un Bayern, un Real ou un City, prendre trois buts à chaque match, ça ne passe plus.
Et maintenant ?
Avec cette victoire, le PSG est quasiment assuré de terminer parmi les huit premiers et donc d’être directement qualifié pour les huitièmes de finale. Plus de barrage, plus de stress inutile. Objectivement, c’est une excellente nouvelle. Mais cette soirée laisse un goût étrange.
D’un côté, on a vu un potentiel offensif énorme : Vitinha au top, Fabian Ruiz qui monte en puissance, Pacho qui marque déjà, Dembélé qui retrouve des sensations, Doué qui apporte de la folie. De l’autre, une solidité défensive qui reste le gros chantier de la saison.
Personnellement, je retiens surtout une chose : ce PSG version 2025-2026 est capable du meilleur comme du pire dans un même match. C’est excitant, c’est spectaculaire, c’est parfois frustrant. Mais une chose est sûre : on ne s’ennuie jamais. Et en Ligue des Champions, ça peut être une force… ou une faiblesse fatale.
Prochain rendez-vous européen dans quinze jours. Espérons que la leçon aura été retenue. Parce que marquer cinq buts à chaque match, même pour ce PSG-là, ça risque d’être compliqué à tenir sur la durée.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Est-ce que cette victoire vous rassure ou vous inquiète davantage ? Les commentaires sont ouverts, lâchez-vous.
