Vous est-il déjà arrivé de tomber sur une vidéo où, en trois minutes chrono, un inconnu vous fait mourir de rire au point d’oublier votre café qui refroidit ? C’est exactement ce qui m’a happé il y a quelques semaines en zappant distraitement. Un type, micro en main, balance des vannes absurdes avec une autodérision tellement naturelle qu’on a l’impression de le connaître depuis toujours. Et bim, golden buzzer direct. Le genre de moment où on se dit : « Lui, on va en entendre parler longtemps. »
Ce gars, c’est PV. Pierre Vitor Pereira pour l’état civil, 32 ans, pur produit du Val-d’Oise. Et ce soir, mardi 9 décembre 2025, il joue sa place en finale d’une émission que tout le monde regardait étant ado. L’histoire mérite qu’on s’y arrête un peu, parce qu’elle sent bon le rêve français version 2.0.
Quand le fond de la classe devient la scène
Retour en arrière. PV est lycéen, le genre de mec qui fait marrer toute la rangée du fond sans jamais ouvrir son cahier de maths. Un jour, son meilleur pote l’embarque à un cours d’impro théâtrale. Il écrit un sketch de cinq minutes, juste pour rigoler. La prof le regarde, ébahie, et lâche : « Après ça, on ne peut pas ne pas te prendre. » Première claque. Première validation aussi.
À partir de là, tout s’enchaîne presque trop vite. L’impro devient une drogue douce, puis le stand-up s’invite dans l’équation. Il tente un concours, passe les sélections, se retrouve sur des scènes mythiques où les plus grands ont fait leurs armes. Et surtout, il comprend une chose essentielle : faire rire, c’est un super-pouvoir.
« Provoquer le rire, c’est enivrant. Voir les gens sortir en ayant oublié leurs galères deux heures, il n’y a rien de plus fort. »
– PV
L’arme secrète : un humour entre absurde et autodérision
Ce qui frappe chez lui, ce n’est pas seulement le timing – impeccable – ni les punchlines qui claquent. C’est cette capacité à transformer des situations ultra-quotidiennes en délires complètement barrés. Un peu comme si Bigard avait grandi avec Norman et que les deux avaient décidé de faire un enfant créatif. Le résultat ? Un humour qui parle à tout le monde, des ados aux grands-parents, parce qu’il part toujours de soi.
Ses origines franco-portugaises, son passé d’étudiant en STAPS (oui, il aurait pu être prof de sport), sa vie dans une petite commune paisible du 95… Tout y passe, mais jamais avec méchanceté. C’est tendre, c’est vrai, c’est parfois un peu gênant – et c’est précisément pour ça que ça marche.
Le golden buzzer : ce moment qui change une carrière
Dans l’histoire de l’émission, très peu d’humoristes ont décroché le précieux sésame directement. Trop risqué, paraît-il : faire rire en trois minutes, sans filet, devant des millions de téléspectateurs, c’est un sport de combat. Lui, il l’a fait. Et quand Hélène Ségara appuie sur le bouton doré, les yeux brillants, on sent que c’est sincère.
Depuis ? Son téléphone n’arrête pas de sonner. Son spectacle Presque Vrai – clin d’œil malin – passe de petites salles parisiennes confidentielles à des jauges qui explosent. Entre 1500 et 2000 réservations supplémentaires en quelques semaines seulement. Quand la télé vous adopte, ça ne rigole plus.
- Jeudis soirs à Paris : complet des mois à l’avance
- Tournée nationale qui s’allonge comme une blague qui n’en finit pas
- Réseaux sociaux qui s’affolent (et des vidéos qui dépassent le million de vues sans forcer)
Pourquoi on sent que c’est seulement le début
Franchement, j’ai vu passer pas mal de talents ces dernières années. Certains brillent le temps d’une saison et puis… pfft. Mais là, il y a un truc différent. Peut-être cette authenticité brute. Peut-être cette façon de ne jamais se prendre au sérieux tout en bossant comme un dingue en coulisses.
Ce soir, en demi-finale, il va falloir sortir l’artillerie lourde. Plus de trois minutes, mais sept ou huit pour installer un univers, embarquer le public, surprendre le jury. S’il passe, la finale sera à portée de main. Et s’il gagne ? On parlera probablement d’un des plus beaux parcours comiques vus dans ce programme depuis longtemps.
En attendant, une chose est sûre : un gamin de La Frette-sur-Seine a prouvé qu’on pouvait transformer ses blagues de cour de récré en rêve éveillé national. Et ça, mine de rien, ça fait un bien fou.
Et vous, vous le verriez gagnant ?
Personnellement, je mise un billet symbolique sur lui. Pas parce qu’il a eu le golden buzzer – ça aide, évidemment – mais parce qu’il représente exactement ce dont l’humour français a besoin en ce moment : de la fraîcheur, de l’audace douce, et cette capacité rare à parler à plusieurs générations en même temps.
Ce soir, allumez la télé vers 21h10. Et préparez-vous à rire. Parce que PV, lui, est déjà prêt à tout casser.
(Et si jamais vous ratez la demi-finale, vous savez où le trouver tous les jeudis : sur scène, à raconter des histoires presque vraies qui vont vous coller le sourire jusqu’au lendemain matin.)
