Imaginez un peu la scène. Vous avez 85 ans le jour même de la course, vous êtes propriétaire de chevaux depuis plus de cinquante ans et votre crack porte toutes les chances du Quinté du jour à Vincennes. C’est exactement ce qui arrive à Alexandre Skowronski ce mercredi 3 décembre. Franchement, on a rarement vu une histoire aussi belle dans le monde du trot.
Un anniversaire pas comme les autres sur la cendrée
Ce n’est pas tous les jours qu’un propriétaire fête ses 85 printemps le jour même où son cheval est archi-favori d’un Quinté+. Et pourtant, c’est le cadeau que s’offre Alexandre Skowronski. L’homme est une figure discrète mais respectée des paddocks depuis 1973. Plus d’un demi-siècle de passion, ça force le respect, non ?
Ce qui rend l’histoire encore plus savoureuse, c’est le nom du cheval : Jablonski. Un nom qui claque, qui évoque la solidité, la régularité. Et surtout, un pensionnaire de l’écurie Nicolas Bazire, le fils du maître Jean-Michel, celui qui a repris le flambeau familial avec une réussite déjà impressionnante.
1973, le déclic qui a tout changé
Tout a commencé avec une simple sortie entre copains. Un ami qui vend des BMW (oui, déjà l’époque bénie des belles mécaniques) l’emmène à Vincennes un soir d’hiver. Premier contact avec l’odeur de la cendrée, le bruit des sabots, l’ambiance populaire et chaleureuse. Coup de foudre immédiat.
À l’époque, Michel Bazire (le père de Jean-Michel) entraînait déjà. Les deux hommes se lient d’amitié. Michel lui glisse : « Viens donc mettre un cheval chez moi, tu verras. » Alexandre ne le sait pas encore, mais il vient de poser le pied dans une aventure qui durera toute une vie.
« Je suis tombé amoureux tout de suite de l’ambiance, du côté modeste et vrai des gens du trot. Ici, pas de chichi, on parle cheval, on vit cheval. »
Cinquante-deux ans plus tard, il est toujours là, fidèle au poste, souvent présent à l’hippodrome pour encourager ses couleurs. Et il le dit lui-même : il n’a jamais regretté une seule seconde.
La famille Bazire, une histoire dans l’Histoire
Parler d’Alexandre Skowronski sans parler des Bazire, c’est impossible. Il a connu le père, vu grandir le fils, et maintenant il travaille avec le petit-fils. Trois générations. C’est rare, très rare dans le milieu.
Il se souvient encore du jeune Jean-Michel, gamin de 7 ans qui traînait déjà dans les boxes. Aujourd’hui, ce même Jean-Michel a transmis les rênes à son fils Nicolas. Et Alexandre, avec son expérience et sa fidélité, fait partie des propriétaires qui ont suivi le mouvement sans hésiter.
- Michel Bazire → le mentor des débuts
- Jean-Michel Bazire → le phénomène aux 19 Sulky d’Or
- Nicolas Bazire → la nouvelle vague qui impressionne déjà
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le passage de témoin est réussi. Nicolas, encore jeune, commence à empiler les victoires de prestige. Récemment, il a même battu son père lors de la finale du Grand National du Trot avec Jingle du Pont. Quand on vous dit que la famille respire la gagne…
Jablonski, bien plus qu’un simple favori
Maintenant, parlons du héros du jour. Jablonski n’arrive pas par hasard en tête des pronostics. Ce cheval régulier comme une horloge a déjà prouvé qu’il savait conclure. Sa forme actuelle est au beau fixe, et l’association avec Nicolas Bazire fait saliver plus d’un parieur.
Dans le programme du Quinté de ce mercredi, un 2850 mètres sur la grande piste de Vincennes, il aura tout pour briller :
- Un numéro correct derrière les ailes de l’autostart
- Un engagement idéal au plafond des gains
- Un driver en pleine confiance
- Une déferrage des quatre pieds annoncé (le petit plus qui change tout)
Bref, tous les feux sont au vert. Et quand on ajoute la motivation supplémentaire de l’anniversaire de son propriétaire… on se dit que l’histoire pourrait être magnifique.
Vincennes en hiver, l’âme du trot français
Il y a des endroits où le temps semble s’être arrêté, dans le bon sens du terme. Vincennes en décembre, avec ses lumières, son froid piquant, ses écharpes et ses nuages de vapeur quand les chevaux soufflent, c’est ça le vrai trot à la française.
J’ai toujours trouvé que le meeting d’hiver avait une saveur particulière. Les meilleurs sont là, les ambitions sont énormes, et chaque Quinté prend des allures de petit événement. Ce mercredi ne dérogera pas à la règle.
Et puis il y a ces histoires humaines qui transcendent la simple performance sportive. Alexandre Skowronski, avec son sourire tranquille et ses 52 ans de passion, en est l’exemple parfait. Il représente tout ce qu’on aime dans ce milieu : la fidélité, la modestie, l’amour sincère du cheval.
Et si c’était le plus beau cadeau d’anniversaire ?
On a tous en tête des images fortes : un propriétaire qui pleure de joie dans les bras de son driver, une casaque qui gagne le jour où on l’attendait le moins. Demain, on pourrait bien vivre ça.
Imaginez la scène : Jablonski qui domine le dernier tournant, qui repousse les attaques, qui franchit le poteau en tête. Et là-haut dans la tribune, un homme de 85 ans qui lève les bras au ciel. Frisson garanti.
« Si Jablonski gagne mercredi, ce sera le plus beau cadeau que la vie m’ait fait dans le monde du cheval. »
– Alexandre Skowronski, avec les yeux qui brillent
Alors bien sûr, dans le trot, rien n’est jamais écrit. Un fer qui se perd, un départ manqué, un rival qui se révèle… Mais quand tout s’aligne comme ça, on a le droit de rêver. Et franchement, on a envie d’y croire.
Pourquoi cette histoire nous touche autant
Parce qu’au-delà des enjeux financiers ou des performances brutes, le trot reste un sport de passionnés. Des hommes et des femmes qui se lèvent tôt, qui vivent pour leurs chevaux, qui transmettent leur amour de génération en génération.
Alexandre Skowronski, c’est un peu le grand-père qu’on aurait tous aimé avoir dans le milieu. Celui qui a vu défiler les époques, les champions, les modes. Celui qui reste fidèle à ses entraîneurs, à ses couleurs, à ses valeurs.
Et quand on voit la nouvelle génération – Nicolas Bazire en tête – prendre le relais avec autant de talent et d’humilité, on se dit que le trot français a encore de beaux jours devant lui.
Alors oui, demain il y aura 17 partants, des tactiques, des pronostics, des combinaisons. Mais il y aura surtout une belle histoire humaine. Et parfois, c’est ça qui fait la magie de Vincennes.
Rendez-vous ce mercredi 3 décembre. On croise les doigts pour Jablonski. Et surtout, bon anniversaire Alexandre. Que la cendrée vous soit douce.
PS : Si vous êtes à Vincennes demain soir, cherchez un monsieur élégant avec un grand sourire. Vous aurez devant vous 85 ans de passion pure. Et ça, ça n’a pas de prix.
