Il y a des joueurs qui marquent un club, et puis il y a ceux qui marquent une ville entière. Rai fait clairement partie de la seconde catégorie. Quand on pense à lui, on revoit instantanément ce milieu offensif élégant, capitaine du PSG version Canal+ et champion du monde avec le Brésil en 1994. Mais aujourd’hui, trente ans plus tard, l’histoire continue, et elle se passe toujours à Paris.
Rai n’est jamais vraiment reparti
Beaucoup pensaient qu’après sa carrière il rentrerait au Brésil, profiter du soleil de São Paulo et des barbecues en famille. Raté. Rai a posé ses valises dans le Marais il y a déjà trois ans, et il ne semble pas près de les reprendre. « Paris, c’est devenu ma seconde maison, confie-t-il avec ce sourire tranquille qu’on lui connaît. J’y suis arrivé en 1993, j’y suis resté. » Simple, net, efficace – un peu comme ses passes en profondeur à l’époque.
Ce qui frappe d’abord, c’est le changement qu’il perçoit chez les Parisiens eux-mêmes.
« Avant, on disait que les Parisiens étaient froids, distants. Moi je trouve qu’ils sont devenus beaucoup plus ouverts, beaucoup plus ouverts. »
Rai
Et quand Rai dit ça, on a envie de le croire. Parce qu’il a connu la capitale dans ses années 90, quand le PSG découvrait la Ligue des champions et que le Marais n’était pas encore l’épicentre bobo qu’on connaît aujourd’hui.
Le Marais, Belleville et la Seine : son triangle d’or
Son quotidien ? Un appartement lumineux dans le 3e arrondissement, des balades le long des quais, et des détours fréquents par Belleville, ce quartier qu’il adore pour son côté populaire et multiculturel. « Belleville, c’est vivant, c’est coloré, il y a une énergie incroyable », explique-t-il. On l’imagine sans peine s’arrêter boire un café dans l’un de ces petits troquets tenus par des familles chinoises ou maghrébines, discuter foot avec le patron en toute simplicité.
Et puis il y a la Seine. Ce fleuve qu’il longe presque tous les jours. « Marcher au bord de l’eau, voir les lumières le soir, ça me ressource. » Il y a quelque chose de presque poétique dans la façon dont il parle de Paris. Comme si la ville avait fini par l’adopter autant qu’il l’avait adoptée.
Un ambassadeur discret mais hyperactif
Officiellement, Rai est ambassadeur du Paris FC, le « petit » club parisien qui rêve de retrouver la Ligue 1. Mais réduire son rôle à ça serait oublier tout le reste. Il passe une partie de son temps à la Fondation Gol de Letra, la fondation qu’il a créée avec Leonardo pour aider les enfants défavorisés au Brésil. Il fréquente assidûment le Centquatre, ce lieu culturel incroyable du 19e, et on le croise même à l’Opéra Garnier.
Bref, il est partout où ça bouge, où ça crée, où ça vibre. Et toujours avec cette discrétion élégante qui le caractérise. Pas besoin de faire la une toutes les semaines : Rai agit, il construit.
- Ambassadeur du Paris FC
- Co-fondateur de la Fondation Gol de Letra
- Habitué du Centquatre et de l’Opéra
- Promoteur actif de la culture brésilienne à Paris
Les restaurants, sa grande passion parisienne
Parlons peu, parlons bien : Rai adore manger. Et à Paris, il est servi. Des grandes tables étoilées aux petits bistrots de quartier, il a tout testé. « La richesse gastronomique ici est incroyable. Tu peux manger japonais le midi, libanais le soir, et une brasserie classique le lendemain… » Il avoue une petite faiblesse pour les restaurants vietnamiens du 13e et les nouvelles adresses qui fleurissent dans le 11e.
D’ailleurs, quand on lui demande son endroit préféré, il rit : « Ça change toutes les semaines ! » Typique. L’homme est curieux, ouvert, toujours prêt à découvrir la prochaine pépite.
L’urbanisme parisien, une « œuvre d’art vivante »
Ce qui le bluffe encore, c’est la beauté architecturale de la ville. « Paris a réussi à garder son patrimoine tout en se modernisant. Ce mélange ancien-moderne, c’est rare. » Il cite souvent la Fondation Louis Vuitton ou la Philharmonie comme exemples parfaits de cette réussite.
Et il n’est pas le seul Brésilien à craquer. Beaucoup de ses compatriotes, artistes, entrepreneurs, footballeurs, choisissent Paris plutôt que Londres ou Barcelone. Il y a une raison à ça.
Un livre pour raconter les « buts » d’une vie
En cette fin d’année sort son autobiographie, Les Buts de ma vie. Forcément, on y retrouve ses années PSG, la Coupe du monde 94, mais aussi tout ce qui a suivi : la fondation, l’après-carrière, et surtout cette histoire d’amour avec Paris. « J’avais besoin de poser tout ça, de raconter mon parcours complet. Le foot n’est qu’une partie de l’histoire. »
À travers les pages, on découvre un homme apaisé, reconnaissant, qui mesure la chance qu’il a eue. Et qui n’a aucune envie de tourner la page parisienne.
Et demain ? Toujours Paris
Lui demander s’il repartira un jour au Brésil, c’est presque indiscret. La réponse fuse, tranquille : « Je rentre souvent là-bas, mais ma vie est ici maintenant. » Point final. Pas besoin d’en dire plus.
Alors oui, Paris a changé. Les Parisiens sourient plus (si, si). Et Rai continue, à 59 ans, d’écrire sa légende dans les rues de la capitale. Une légende qui ne parle plus seulement de football, mais de vie, de partage, de culture. Une légende bien vivante.
Quelque part entre un café dans le Marais et un spectacle au Centquatre, Rai continue de marquer des buts. Pas sur un terrain cette fois, mais dans le cœur d’une ville qui l’a adopté pour de bon.
Et vous, qu’est-ce qui vous fait aimer Paris ? Les commentaires sont ouverts, racontez-nous votre coin préféré ou votre rencontre improbable avec une légende du foot dans le métro.
