Franchement, combien de fois avez-vous bondi de votre canapé en voyant une passe comme celle-là ? Moi, je compte plus. Samedi soir, à l’Etihad, Rayan Cherki a sorti une masterclass qui fait déjà partie des highlights qu’on ressortira dans dix ans quand on parlera de son explosion sous le maillot de Manchester City.
Un coup du foulard. Pas un petit geste timide, non. Un vrai, un pur, un de ceux qui font taire un stade entier avant de déclencher une ovation monstre. Et le pire ? C’était sa deuxième passe décisive de la soirée. À 22 ans, le gamin montre déjà qu’il peut faire mal à n’importe qui en Premier League.
Le bijou technique qui a enflammé l’Etihad
On joue la 68e minute. City mène déjà 2-0, mais Sunderland tente encore de résister. Cherki récupère le ballon sur le côté droit, plein axe. Un défenseur lui colle aux basques. Au lieu de temporiser ou de repasser en arrière – ce que 95 % des joueurs auraient fait –, il accélère, fixe son vis-à-vis, et là… magie.
Petit crochet intérieur, le défenseur mord, et bim : coup du foulard extérieur du droit, ballon qui monte en cloche, trajectoire parfaite, millimétrée. Phil Foden, qui a senti le coup, est déjà parti en profondeur et claque une tête rageuse au fond. 3-0. Le stade explose, Foden court vers Cherki en rigolant comme un gosse qui vient de recevoir le cadeau de Noël avant l’heure.
« Je l’ai vu partir, j’ai juste suivi mon instinct. Quand j’ai senti que le défenseur mordait, j’ai tenté le coup du foulard. Heureusement ça a marché ! »
Rayan Cherki, sourire jusqu’aux oreilles en zone mixte
Ce geste, ce n’est pas juste beau. C’est intelligent. C’est du football de très haut niveau. Et surtout, c’est la signature d’un joueur qui n’a pas peur de tenter, même quand le score est déjà acquis.
Deux passes D, deux styles totalement différents
Ce qui rend la soirée encore plus folle, c’est que sa première passe décisive n’avait rien à voir avec la seconde. Sur l’ouverture du score, Cherki récupère au milieu, lève la tête et trouve Rúben Dias lancé comme un boulet de canon à 30 mètres. Le Portugais envoie une frappe surpuissante dans la lucarne. Boum. 1-0 dès la 12e minute.
Entre les deux ? Josko Gvardiol a doublé la mise sur un centre de Foden. Un match parfaitement maîtrisé par les Citizens, mais avec Cherki en chef d’orchestre discret. Deux passes décisives, zéro but, et pourtant tout le monde ne parle que de lui. C’est ça, la marque des grands.
Pourquoi ce transfert commence à sentir très bon
Quand Manchester City a bouclé son arrivée l’été dernier, certains ont haussé les épaules. « Encore un jeune talent français, on verra… » Moi le premier, je l’avoue, j’étais sceptique. Trop irrégulier à Lyon, trop de promesses non tenues. Mais là ? En quelques mois, il commence à justifier chaque centime investi.
- Il apporte cette folie créative qui manquait parfois au milieu citizen
- Il n’a pas peur de tenter des gestes osés, même sous pression
- Il comprend déjà parfaitement les appels de Foden et Haaland
- Il progresse défensivement (oui, oui, vous avez bien lu)
Pep Guardiola, d’habitude si exigeant avec les nouveaux, ne tarit pas d’éloges. Et quand Pep sourit comme ça en conférence de presse, c’est que ça sent le très bon coup.
City colle au leader, la pression monte sur Arsenal
Au-delà du show Cherki, ce 3-0 a une importance énorme au classement. Arsenal s’est incliné plus tôt dans la journée à Aston Villa (2-1), sur un but cruel dans le temps additionnel. Du coup, City revient à deux petits points des Gunners. Deux points.. En décembre.
Et le calendrier qui arrive ? Du lourd. Real Madrid en Ligue des Champions en milieu de semaine, puis Crystal Palace à l’extérieur. Deux déplacements piégeux où chaque point va compter. Avec un Cherki en forme olympique, ça change pas mal de choses dans les têtes des joueurs.
Le coup du foulard : héritage français ou simple audace ?
On a tous en tête les Zidane, Henry, ou plus récemment les gestes fous de Payet ou Ben Arfa. Le coup du foulard, c’est un peu la carte de visite du joueur français créatif. Mais attention : aujourd’hui, en Premier League, sortir ce genre de geste en match officiel, ça ne pardonne pas. Une seconde d’hésitation et tu te fais couper en deux.
Cherki, lui, l’a tenté. Et réussi. Parfaitement. C’est peut-être ça le plus impressionnant : le timing, la prise de risque calculée. Ce n’est pas de l’arrogance. C’est de la confiance absolue en ses qualités techniques.
« En France on apprend ça sur les terrains synthétiques à 10 ans. Ici, on te dit que c’est trop risqué. Moi je m’en fous, si ça passe, c’est magnifique. »
Et il a raison. Le football sans risque, c’est du calcul. Avec risque maîtrisé ? C’est de l’art.
Et maintenant ? Le vrai test commence
Parce qu’on va être honnête : battre Sunderland à domicile, même avec la manière, ce n’est pas encore le Graal. Le vrai test, ce sera au Bernabéu. Puis à Selhurst Park face à une équipe de Palace toujours très compliquée à manœuvrer.
Si Cherki reproduit ce genre de performances là-bas, sous pression, avec 90 000 supporters qui te sifflent ou un froid glacial londonien, alors oui : on tiendra peut-être le prochain crack mondial.
En attendant, une chose est sûre : la vidéo de ce coup du foulard va tourner en boucle. Sur les réseaux, dans les cours de récré, dans les discussions entre potes au café. Parce que c’est exactement pour ça qu’on aime le foot. Pour ces moments où un joueur sort un geste que personne n’avait vu venir, et qui reste gravé dans les mémoires.
Merci Rayan. Et continue comme ça. On en redemande.
Et vous, c’est quoi pour vous le plus beau geste technique de la saison jusqu’à présent ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de savoir si quelqu’un a quelque chose à opposer à ce missile en cloche signé Cherki.
