Franchement, quand la saison a démarré, qui aurait misé un seul euro sur le RC Lens leader à la mi-décembre ? Moi le premier, je voyais les Sang et Or lutter pour le top 5, pas pour la première place. Et pourtant, ce dimanche soir, après leur victoire à Angers et les contre-performances du PSG et de l’OM, les voilà tout en haut. 31 points après 14 journées. Un point devant Paris. Deux devant Marseille. C’est du concret, pas un feu de paille.
Le hold-up parfait d’une équipe qui ne calcule pas
Ce qui frappe, c’est la manière. Lens ne vole pas ses matchs. Ils les gagnent, souvent à l’arrachée, parfois avec la manière, mais toujours avec une envie folle. À Angers, dimanche, c’était encore ça : un doublé de Florian Thauvin (45e et 74e), un penalty concédé en fin de match annulé par la VAR, et trois points ramenés dans le Nord. Classique lensois de ces derniers mois.
Parce que oui, on peut parler d’une vraie dynamique. Sur les cinq derniers matchs, c’est quatre victoires et une défaite (à Rennes). À domicile ? Invaincus. À l’extérieur ? Seuls Paris fait mieux. Et surtout, cette capacité à profiter des moindres faux-pas des gros. Quand le PSG trébuche à Monaco (1-0), quand l’OM se fait rejoindre par Toulouse (2-2), Lens, lui, fait le boulot. Sans bruit, sans star system, juste avec du cœur et du collectif.
Florian Thauvin, la renaissance qu’on n’attendait plus
Parlons-en, de Thauvin. À 32 ans, l’ancien Marseillais vit une seconde jeunesse sous le maillot lensois. Huit buts et cinq passes décisives cette saison. Leader technique, leader d’homme. Quand il marque son doublé à Angers, on revoit le joueur de 2017-2018, celui qui faisait mal à tout le championnat. Sauf que là, il le fait avec une maturité impressionnante. Moins de gestes superflus, plus d’efficacité.
« Je me sens enfin à ma place. Ici, on joue pour gagner, pas pour faire joli. »
Florian Thauvin, après le match à Angers
Et cette phrase résume tout. À Lens, pas de vedettes intouchables, pas d’ego surdimensionné. Juste un groupe qui bosse et qui croit en son coach, Pierre Sage, ce discret tacticien qui fait un boulot exceptionnel depuis son arrivée.
Le classement après 14 journées : la photo qui fait mal aux gros
| Pos | Équipe | Pts | J | Forme récente |
| 1 | RC Lens | 31 | 14 | 🇫🇷🇫🇷🇫🇷🇫🇷 |
| 2 | Paris SG | 30 | 14 | 🇫🇷🇫🇷🇫🇷 |
| 3 | Marseille | 29 | 14 | 🇫🇷🇫🇷🇫🇷 |
| 4 | Lille | 26 | 14 | 🇫🇷🇫🇷 |
| 5 | Rennes | 24 | 14 | 🇫🇷🇫🇷🇫🇷🇫🇷 |
| 6 | Monaco | 23 | 14 | 🇫🇷 |
Regardez cette première place. Elle n’est pas volée. Lens a la meilleure attaque à domicile (18 points sur 21 possibles), la deuxième meilleure différence de buts (+12), et surtout une solidité mentale rare. Et le plus beau ? Ils n’ont pas encore joué tous les cadors à Bollaert. Le PSG, l’OM, Monaco, Lille… tout ça arrive dans les prochaines semaines.
Un calendrier qui sent bon le maintien en tête
Les quatre prochains matchs ? Nantes (15e), Nice (10e), Toulouse (9e), Auxerre (18e). Sur le papier, c’est du très abordable. Surtout quand on sait que Lens reçoit Nantes et Auxerre à Bollaert, là où ils sont injouables depuis deux ans. Si les Sang et Or prennent 10 ou 12 points sur ces quatre rencontres, ils passeront Noël leaders. Et là, même les plus grand sceptique n’osera plus parler d’accident.
- Nantes – Lens : un match piège mais jouable
- Lens – Nice : les Aiglons en crise, occasion en or
- Toulouse – Lens : toujours compliqué mais les Violets sont moyens
- Lens – Auxerre : devrait être une formalité à domicile
Autant dire que la trêve hivernale pourrait être historique du côté d’Arras.
Pourquoi ça peut durer (et pourquoi ça pourrait casser)
Les points forts sont évidents : un collectif huilé, un stade en fusion, un coach qui connaît la maison, des joueurs en confiance. Mais il y a aussi des zones d’ombre. La profondeur de banc reste limitée. Si Sotoca ou Saïd se blessent, ça peut vite devenir compliqué. L’Europe (Conference League) pompe aussi de l’énergie. Et surtout, l’hiver dans le Nord, avec le froid, les pelouses lourdes, les matchs tous les trois jours… Lens va être testé comme jamais.
Moi je vais vous dire un truc : j’ai vu les Lensois de 2022-2023 tenir la cadence jusqu’en avril. Cette équipe-là a l’air encore plus mature. Plus pragmatique aussi. Ils savent gagner 1-0, 2-1, même quand ça joue mal. C’est le signe des grandes équipes.
Et les autres dans tout ça ?
Le PSG, avec tout son argent et ses stars, se retrouve deuxième après une défaite stupide à Monaco. L’OM, qui faisait peur il y a un mois, vient de lâcher des points bêtement contre Toulouse. Monaco gagne mais reste irrégulier. Lille et Rennes suivent de loin. Bref, personne ne domine vraiment. Et c’est peut-être ça, la vraie force de Lens cette saison : ils n’ont pas besoin d’être les plus forts sur le papier pour être les premiers au classement.
On en est là. À se demander si Bollaert ne va pas vivre une nouvelle épopée comme en 1998 ou comme cette deuxième place de 2023 qui avait fait vibrer toute une région. Parce que oui, le foot, parfois, c’est aussi ça : des histoires folles qu’on n’avait pas prévues.
Alors, leader jusqu’à quand ? Jusqu’à la fin ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre : en ce moment, le RC Lens fait rêver. Et dans le foot d’aujourd’hui, ça n’a pas de prix.
Allez, on se retrouve dans un mois pour voir si les Sang et Or seront toujours là-haut. Moi, j’ai envie d’y croire. Et vous ?
