Vous savez ce petit frisson quand un outsider tient tête aux mastodontes ? Hier soir, à la Beaujoire, j’ai ressenti exactement ça. Le RC Lens, ce club qu’on adore détester ou aimer passionnément, est allé chercher trois points énormes sur la pelouse de Nantes. Résultat : 1-2. Et surtout, les Sang et Or dorment ce soir en tête de la Ligue 1, quoi qu’il arrive lors de PSG-Rennes. Franchement, on n’aurait pas parié là-dessus en août.
Lens ne lâche rien et met la pression sur Paris
Quand tu regardes le calendrier, tu te dis que ce déplacement à Nantes sentait le piège. Une équipe qui lutte pour sa survie, un stade chaud bouillant, une pelouse pas toujours évidente… Tout était réuni pour que Lens trébuche. Et pourtant, les hommes de Will Still (oui, le coach continue de surprendre) ont fait le boulot. Pas brillamment, pas en dominant de la tête et des épaules, mais avec ce pragmatisme qui fait les grandes équipes.
Le plus beau dans tout ça ? Paris, qui reçoit Rennes ce samedi soir, ne pourra plus reprendre la première place dès ce week-end. Il faudra attendre. Et psychologiquement, c’est énorme pour Lens.
Thauvin, l’étincelle dont Lens avait besoin
On l’attendait un peu en retrait cette saison, Florian Thauvin. L’ancien Marseillais, revenu dans le Nord après son aventure qatarie, a mis du temps à se remettre dans le rythme. Mais là, on dirait qu’il a retrouvé ses jambes de 2017-2018.
34e minute. Centre lointain de Ruben Aguilar, un peu anodin. Thauvin se jette, met une tête croisée parfaite au point de penalty. Le gardien nantais est battu. 0-1. La Beaujoire se tait d’un coup. C’est le genre de geste qui change un match et qui rappelle pourquoi Lens a eu raison de le faire revenir.
« Florian, en ce moment, c’est le patron offensif. Il sent les coups, il est décisif. »
Un proche du vestiaire lensois
Quatre fois décisif en novembre (deux buts, deux passes) rien qu’en novembre : le bonhomme est chaud. Et quand Thauvin est chaud, Lens devient très dangereux.
Nantes répond immédiatement… et croit au hold-up
Mais le football, c’est cruel. À peine le temps de savourer que Nantes égalise. 36e minute. Mathis Abline, ce jeune qui monte en puissance, provoque sur la gauche. Pierre-Ismaëlo Ganiou, pas dans un grand soir, le déséquilibre dans la surface. Pénalty.
Youssef El-Arabi se présente, frappe, le gardien repousse… mais l’attaquant marocain a suivi et met le rebond. 1-1. La Beaujoire explose. En deux minutes, tout est à refaire pour Lens.
Ce genre de scénario, on l’a vu mille fois : l’équipe qui mène se fait rejoindre et finit par craquer. Sauf que ce Lens-là version 2025-2026 n’est plus celui qu’on connaissait.
Wesley Saïd, le joker devenu héros
Deuxième période plus fermée, rythme haché, fautes, cartons. On se dirige tranquillement vers le match nul qui aurait quand même arrangé tout le monde… sauf Lens. Et puis arrive la 81e minute.
Centre de Matthieu Udol depuis la gauche. Wesley Saïd, entré en jeu, coupe parfaitement au second poteau et crucifie le gardien nantais. 1-2. But validé cette fois (il avait été refusé pour hors-jeu quelques minutes plus tôt). La Beaujoire passe du rouge au silence total.
Saïd, formé à Rennes, qui vient planter un but décisif contre Nantes devant le kop adverse… Il y a une forme de poésie là-dedans. L’attaquant lensois devient l’homme du match sans avoir commencé titulaire. C’est tout le symbole de ce collectif : personne n’est indispensable, mais tout le monde peut être décisif.
Une défense en béton qui fait la différence
On parle beaucoup de l’attaque, mais la vraie force de ce Lens leader, c’est sa défense. Co-meilleure défense du championnat avant ce match, elle a encore tenu bon malgré l’égalisation. Brice Samba n’a presque rien eu à faire en deuxième période.
- Seulement 9 buts encaissés en 14 journées
- 6 clean sheets
- Une charnière qui commence à devenir redoutable
- Un milieu qui récupère haut et protège parfaitement
Quand tu marques peu mais que tu encaisses presque jamais, tu finis forcément en haut. C’est mathématique.
Nantes s’enfonce, la zone rouge se rapproche
De l’autre côté, c’est la soupe à la grimace. Nantes n’a gagné que deux fois cette saison. Avec cette défaite, les Canaris pourraient se retrouver 18e ou 19e selon les résultats du week-end. Le match Auxerre-Metz demain sent la poudre pour la lutte contre la relégation.
Antoine Kombouaré (ou son successeur, on ne sait plus trop) va devoir trouver des solutions rapidement. Parce que là, ça commence à sentir très mauvais du côté de la Jonelière.
Et maintenant ? Un fauteuil de leader à défendre
Lens a 14 journées pour prouver que ce n’est pas un feu de paille. Le calendrier qui arrive n’est pas cadeau : réception de Monaco, déplacement à Lyon, réception de Marseille… Les gros morceaux vont s’enchaîner.
Mais ce groupe a l’air soudé, pragmatique, et surtout il ne calcule pas. Ils jouent match après match, sans se poser la question du titre. Et parfois, c’est comme ça qu’on finit champion.
Ce que je retiens de ce samedi soir, c’est que le championnat 2025-2026 est complètement fou. Marseille chute contre Lille et Ethan Mbappé, Lens gagne à l’arrache à Nantes, Paris est sous pression avant même de jouer… On en redemande.
« On savoure, mais on sait que rien n’est fait. On reste humbles et on continue de travailler. »
Un joueur lensois après le match
Alors oui, Lens est leader ce matin. Oui, c’est incroyable. Et non, personne n’aurait misé un euro là-dessus il y a quatre mois. Mais le football, c’est aussi ça : des histoires folles, des équipes qui se révèlent, des supporters qui rêvent en grand.
Et nous, on va continuer à suivre ça de très près. Parce que franchement, cette saison de Ligue 1 s’annonce historique.
Allez, on se retrouve très vite pour la suite des aventures des Sang et Or… et pour voir si Paris arrive à répondre ce soir face à Rennes. Le suspense est total.
