Vous savez ce moment précis où l’on sent que tout bascule ? Ce petit frisson dans le dos quand le stade, d’habitude bouillant, se met à gronder pour de bon. Mercredi soir, au Bernabéu, ce moment est arrivé dès la 87e minute, quand Haaland a transformé le penalty de la victoire pour Manchester City. 1-2. Rideau. Et soudain, tous les regards se sont tournés vers le banc. Vers lui. Xabi Alonso.
Je ne vais pas vous refaire le match minute par minute, vous l’avez vu ou lu partout. Mais franchement, on a tous eu cette impression : le Real Madrid version 2025-2026 n’est plus qu’une équipe qui court après son ombre.
Une soirée qui résume toute la saison
Tout avait pourtant bien commencé. Rodrygo, ce garçon béni des grands soirs européens, avait ouvert le score d’une frappe enroulée magnifique. Le Bernabéu rugissait, on retrouvait enfin le « Mister Champions League » qu’on adore. Et puis… la machine s’est enrayée. Une erreur improbable de Courtois, un penalty généreux (soyons honnêtes), et City a fait ce que City fait le mieux : punir sans état d’âme.
Ce qui frappe, ce n’est pas tant le résultat – perdre contre cette équipe de Guardiola peut arriver à tout le monde – c’est la manière. L’absence totale de réaction après l’égalisation. Cette impression que les joueurs jouent avec le frein à main. Et surtout, cette infirmerie qui ressemble à un hôpital de campagne.
Une infirmerie qui ne désemplit pas
Regardez la liste, elle fait peur :
- Kylian Mbappé (main + genou, seulement remplaçant)
- Eduardo Camavinga (forfait)
- Dean Huijsen, Éder Militão, David Alaba, Dani Carvajal, Trent Alexander-Arnold (tous blessés longue durée)
Huit titulaires potentiels absents ou diminués. Huit. À ce niveau, même le Real Madrid ne peut pas compenser éternellement. Et quand votre star française regarde le match depuis le banc avec un strap au genou, forcément, la fête est moins folle.
Mais soyons clairs : les blessures n’expliquent pas tout. Depuis septembre, l’équipe gagne à peine un match sur trois en moyenne. C’est pas digne du maillot blanc.
Les joueurs derrière le coach… vraiment ?
Après le match, Thibaut Courtois a pris le micro :
« On est à 100 % derrière le coach. On s’est battus jusqu’au bout, l’état d’esprit est bon. »
Thibaut Courtois
Rodrygo a enfoncé le clou en zone mixte : « Nous soutenons pleinement Xabi. C’est une période difficile pour tout le monde. »
On veut y croire. Vraiment. Mais dans le football de haut niveau, quand les joueurs commencent à dire publiquement qu’ils sont « à 100 % derrière l’entraîneur », c’est souvent que l’histoire touche à sa fin. C’est presque un rituel. Je me souviens de Zidane en 2021, de Lopetegui en 2018… même discours. Même issue.
Et puis il y a ces rumeurs de vestiaire. On parle de tensions, de choix tactiques contestés, d’un groupe qui ne comprend plus certains schémas. Xabi Alonso est un immense joueur, une légende, mais entraîner le Real Madrid dès sa première grosse expérience… c’est un pari osé. Très osé.
Florentino Pérez, le juge suprême
Et là, on arrive au cœur du problème : le président. Florentino ne fonctionne pas aux sentiments. Il fonctionne aux résultats et à l’image. Quand le Real perd à domicile contre City, quand Barcelone prend quatre points d’avance en Liga, quand le public siffle à la mi-temps… il agit.
Je ne dis pas que la décision est prise. Mais quand vous avez Zidane qui traîne du côté de Madrid, Raúl qui fait du super boulot avec la Castilla, ou même un Thomas Tuchel libre comme l’air… les options existent. Et Florentino adore les coups d’éclat.
D’après mon expérience, on est dans la fenêtre classique : défaite cuisante en Ligue des Champions + trêve internationale à venir + Clasico dans moins d’un mois. Si jamais le Real perd encore d’ici là, je ne donne pas cher de la peau de Xabi.
Et maintenant ?
Il reste encore mathematiquement tout à jouer. Sixième place en phase de groupes de Ligue des Champions, qualification directe pour les 8es encore très jouable. En Liga, quatre points de retard sur le Barça, c’est rattrapable. Mais il faudrait une réaction immédiate. Genre, dès le prochain match.
Le problème, c’est que le calendrier ne fait pas de cadeaux : déplacement à Valence, réception de l’Atlético, puis le fameux Clasico au Camp Nou. Trois matchs qui peuvent tout faire basculer. Dans un sens ou dans l’autre.
Personnellement, j’ai un petit pincement au cœur. J’aime bien Xabi. Son élégance, son idée de jeu, son calme apparent. Mais le Real Madrid n’est pas Leverkusen. Ici, on ne vous donne six mois pour tout casser, pas plus. Et là, on est déjà à sept mois… et ça ne casse rien du tout.
Ce que je pense vraiment
Je vais être franc : je crois que c’est fini. Pas parce que Xabi est un mauvais entraîneur – il a prouvé le contraire – mais parce que le timing est mauvais. Arriver après Ancelotti, avec un effectif en transition, une défense décimée et Mbappé qui doit s’adapter… c’était mission impossible.
Le Real a besoin d’un choc électrique. Et malheureusement, dans ce club, le choc passe presque toujours par la tête de l’entraîneur.
Alors oui, les joueurs disent qu’ils sont derrière lui. Mais dans deux semaines, si les résultats ne suivent pas, ils diront exactement la même chose au suivant. C’est le jeu. C’est le Real Madrid.
Et vous, vous y croyez encore ? Dites-moi en commentaire si vous pensez que Xabi Alonso passera Noël sur le banc du Real. Moi, j’ai un gros doute…
P.S. : Si jamais Florentino décide de trancher, je parie sur un retour de Zidane en pompier de service jusqu’à la fin de saison. Ça aurait de la gueule, non ?
