Vous est-il déjà arrivé de regarder une pub et de vous dire « là, ils sont allés trop loin » ? Moi, oui. Et puis il y a ces moments où la réalité dépasse carrément la fiction publicitaire.
Imaginez : neuf gars sur leurs vélos de course, lancés à plus de 50 km/h sur une piste d’aéroport, qui tractent… un planeur. Pas une remorque, pas un vrai avion sans moteur. Et à la fin du câble de 150 mètres, l’engin décolle pour de bon et monte à 100 mètres. Non, ce n’est pas un montage. C’est juste l’équipe Red Bull-Bora qui s’amuse en stage à Majorque.
Quand Red Bull prend le slogan au pied de la lettre
Le célèbre « Red Bull donne des ailes » n’a jamais paru aussi littéral. L’équipe allemande, fraîchement rebaptisée Red Bull-Bora hansgrohe, a décidé de marquer les esprits avant même le début de la saison 2026. Et franchement, ils ont réussi.
Sur la piste de l’aéroport de Son Bonet, à Majorque, neuf coureurs se sont alignés avec un seul objectif : faire voler un planeur piloté par Andy Hediger grâce à la seule force de leurs jambes. Spoiler : ils y sont arrivés.
Les chiffres qui font tourner la tête
Pour que vous mesuriez l’exploit, voici les données brutes qui ont été communiquées :
- Vitesse maximale : 54 km/h sur 1 500 mètres de piste
- Puissance cumulée de pointe : 6 500 watts (oui, vous avez bien lu)
- Puissance moyenne par coureur : environ 650 watts pendant 90 secondes en position assise
- Longueur du câble : 150 mètres
- Altitude atteinte par le planeur : 100 mètres
Pour mettre en perspective : un coureur pro développe généralement 400-450 watts sur un effort de 20 minutes. Là, ils tiennent presque le double, ensemble, sur une minute et demie. C’est complètement dingue.
« Quand on m’a parlé du projet la première fois, j’ai cru que c’était une blague. Lancer un avion avec des vélos ? Impossible. »
Florian Lipowitz, 3e du dernier Tour de France et maillot blanc
Et pourtant, ils l’ont fait. Lipowitz lui-même avoue qu’il n’y croyait pas. Ce qui rend la performance encore plus impressionnante.
Comment on fait décoller un planeur à la force des mollets ?
Tout a été pensé dans les moindres détails. Un harnais spécial a été conçu par les ingénieurs de l’équipe. Le planeur, un modèle léger, a été choisi pour minimiser la traînée. Les coureurs ont utilisé des vélos de contre-la-montre, position la plus aérodynamique possible.
Le principe est simple sur le papier : accélérer assez vite pour que la vitesse de l’air sur les ailes du planeur soit suffisante pour générer de la portance. En pratique ? Il faut une coordination parfaite, une puissance monstrueuse et un timing chirurgical.
Le pilote, Andy Hediger, a dû relâcher les freins au bon moment et tirer sur le manche pile quand la tension du câble était maximale. Une seconde trop tôt ou trop tard, et tout tombait à l’eau.
Plus qu’une opération de com : un vrai laboratoire roulant
Forcément, on pourrait y voir juste une opération marketing géante (et elle l’est, soyons honnêtes). Mais il y a plus que ça.
Dan Bigham, l’ingénieur performance de l’équipe (et ancien détenteur du record de l’heure), explique que ce projet a permis de tester des choses très concrètes :
- La coordination parfaite en ligne sur de longues distances
- La gestion de la puissance sur des efforts très courts mais extrêmement intenses
- Les positions aérodynamiques en groupe très serré
- La transmission de force via un câble (transfert direct d’énergie)
Autant de données qui pourront servir lors des prochains contre-la-montre par équipes. Parce que oui, même si ça a l’air d’un délire, il y a une vraie logique sportive derrière.
Et entre nous, si un jour on voit une équipe arriver avec un système de tractage pour lancer le leader dans une bosse… je ne serai même pas surpris.
Red Bull et le cyclisme : une histoire d’amour qui dure
Ce n’est pas la première fois que la marque autrichienne fait parler d’elle dans le peloton. Souvenez-vous :
- Le saut en wingsuit depuis un hélicoptère au-dessus du Tour de France (non, je plaisante… quoique)
- Les vidéos complètement folles de trials ou de descente VTT
- Le sponsoring massif en Formule 1, en motocross, en cliff diving…
Mais dans le cyclisme sur route, c’est relativement nouveau. Le rachat partiel de l’équipe Bora hansgrohe marque un tournant. Et ce genre d’opération montre qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration.
On sent une volonté de disrupter un sport parfois trop classique. Et personnellement, j’adore ça. Le cyclisme a besoin de ce genre de folie pour attirer un nouveau public.
Et nous, on en tant que passionnés, on en pense quoi ?
Je vais être honnête : la première fois que j’ai vu la vidéo, j’ai éclaté de rire. Puis j’ai regardé une deuxième fois. Et une troisième. Et je me suis dit : « mais en fait… c’est énorme ».
Parce que oui, c’est de la pub. Mais c’est aussi une démonstration de ce que le corps humain est capable de faire quand on le pousse à son maximum. 6 500 watts cumulés, ça représente à peu près la puissance de… sept voitures de moyenne gamme qui accélèrent à fond en même temps. Avec juste des jambes.
Et puis il y a cette image : neuf gars qui pédalent comme des damnés pendant que derrière eux, un avion s’envole. Il y a quelque chose de poétique là-dedans. Une métaphore parfaite du travail d’équipe, de la puissance collective.
Dans un sport parfois trop sérieux à l’excès, ce genre d’initiative fait du bien. Ça rappelle pourquoi on aime le vélo : parce que c’est beau, parce que c’est fou, parce que parfois, ça donne vraiment des ailes.
Alors oui, la saison 2026 n’a pas commencé, mais Red Bull-Bora a déjà gagné quelque chose : ils ont marqué les esprits. Et ça, ça n’a pas de prix.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que ce genre d’exploit vous fait rêver ou vous laisse de marbre ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de savoir si je suis le seul à avoir eu des frissons en voyant le planeur décoller…
