Vous étiez tranquillement dans le RER A direction Paris, café à la main, et d’un coup… plus rien. Le train s’arrête net, les lumières vacillent, et le haut-parleur annonce la phrase que tout francilien redoute : « interruption de trafic pour une durée indéterminée ». Ce mercredi 3 décembre 2025, c’est exactement ce qui est arrivé à des dizaines de milliers d’usagers entre Saint-Germain-en-Laye et le centre de Paris.
Franchement, quand on vit en Île-de-France, on sait que les galères font partie du décor. Mais là, c’était du lourd. Un accident grave de personne au niveau du Vésinet – Le Pecq a tout paralysé pendant plus de deux heures. Et comme toujours avec le RER A, quand ça coince à l’ouest, c’est toute la ligne qui tousse.
Un accident qui a tout bloqué dès 11h30
Vers 11h30 précises, l’information tombe : un drame humain s’est produit sur les voies à hauteur du Vésinet – Le Pecq. Le genre d’événement qui glace le sang et qui, malheureusement, n’est pas si rare sur le réseau francilien. Immédiatement, la décision est prise d’interrompre totalement la circulation entre Saint-Germain-en-Laye et Le Vésinet-Centre.
Pendant les premières minutes, l’interruption s’étendait même jusqu’à Nanterre-Préfecture. Autant vous dire que les quais de Rueil-Malmaison, Chatou-Croissy et toute la branche ouest ressemblaient à une fourmilière en panique. Les gens qui devaient être au bureau à 12h30 ont vite compris que la journée allait être compliquée.
« On était arrêtés depuis 20 minutes sans aucune info, puis d’un coup tout le monde a commencé à sortir son téléphone. C’est là qu’on a vu les tweets… »
– Témoignage d’une voyageuse bloquée à Chatou-Croissy
Les gares fantômes pendant deux heures
Pendant toute la durée de l’interruption, trois gares ont été purement et simplement rayées de la carte des dessertes :
- Saint-Germain-en-Laye (terminus de la branche)
- Le Vésinet – Le Pecq (lieu de l’accident)
- Le Vésinet – Centre
À ces arrêts, plus aucun train. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Les voyageurs qui attendaient là ont vu les minutes défiler avec une seule idée en tête : comment rentrer ou rejoindre Paris quand même ?
Les bus de remplacement : la solution… ou pas vraiment
Comme à chaque fois dans ces cas-là, des bus de remplacement ont été mis en place. Sur le papier, c’est bien. Dans la réalité ? Un peu moins. Entre le temps d’acheminement des cars, les embouteillages sur la D186 et le nombre de voyageurs à absorber, beaucoup ont préféré tenter leur chance autrement.
J’ai vu des photos sur les réseaux : des files d’attente interminables au Vésinet, des gens qui abandonnent et qui partent à pied vers la gare suivante… On est loin du « service continu » promis.
Une reprise annoncée vers 13h30… avec des séquelles
La bonne nouvelle, c’est que la circulation devait reprendre aux alentours de 13h30. La moins bonne, c’est que même après, le trafic restait « très perturbé » sur l’ensemble de la ligne. Parce que quand tu supprimes deux heures de trains sur l’une des lignes les plus chargées d’Europe, forcément, ça met du temps à se résorber.
En clair : même ceux qui prennent le RER A à Vincennes ou à Noisy-le-Sec ont eu des retards. Le fameux « effet domino » que les habitués connaissent par cœur.
Et ce n’est pas la première fois ce matin-là…
Ce qui rend la journée encore plus rageante, c’est que ce n’était pas la première perturbation de la matinée. Plus tôt, un autre incident voyageur à Fontenay-sous-Bois avait déjà ralenti la ligne entre Joinville-le-Pont et Cergy-le-Haut. Heureusement, celui-là avait été résolu plus rapidement.
Mais quand tu enchaînes deux accidents de personne le même matin sur la même ligne… on se demande parfois si le réseau ne joue pas de malchance, ou si des problèmes plus profonds ne sont pas en jeu.
Comment rejoindre Paris quand le RER A est HS ? Mes solutions testées
Parce que rester planté sur un quai, très peu pour moi. Voici ce que font les habitués (et ce que j’ai moi-même testé dans des situations similaires) quand la branche Saint-Germain est bloquée :
- Prendre le transilien L depuis Saint-Germain ou Le Vésinet-Centre jusqu’à La Défense ou Saint-Lazare (quand ça marche…)
- Descendre à Maisons-Laffitte et prendre le RER A là (si la branche Poissy fonctionne)
- Opter pour le bus 258 ou les lignes locales jusqu’à La Défense
- En dernier recours : Uber ou covoiturage (préparez le portefeuille)
Petit tuyau perso : si vous êtes au Vésinet, la ligne de bus 27 vers Nanterre-Préfecture peut parfois sauver la mise. Moins sexy qu’un RER, mais au moins ça roule.
Ces accidents graves de personne : un fléau qui ne baisse pas
Derrière l’aspect pratique, il y a aussi l’aspect humain. Ces « accidents graves de personne » (le terme officiel pour ne pas dire suicide ou tentative) sont malheureusement fréquents sur le réseau. On parle de plusieurs dizaines par an rien que sur le RER A.
Et à chaque fois, c’est le même scénario : interruption longue, enquête, intervention des secours, et des milliers de vies bouleversées. Sans parler des conducteurs de train qui vivent ça comme un traumatisme.
« On ne s’habitue jamais. Même après 20 ans de métier, quand ça arrive, c’est un choc. »
– Un conducteur de RER A (anonyme)
Des associations demandent depuis longtemps plus de barrières anti-intrusion, des portiques en gare, ou même des détecteurs de présence sur les voies. Mais le coût et la complexité technique freinent les projets.
Et demain ? Un RER A plus fiable, vraiment ?
On nous promet régulièrement des lignes plus modernes, des trains plus fréquents, une meilleure information voyageur. Mais quand on voit qu’en 2025 on galère encore autant dès qu’un incident grave survient… on est en droit de se poser des questions.
Entre les travaux permanents, le matériel vieillissant sur certaines rames et ces drames humains imprévisibles, le RER A reste une loterie quotidienne pour des centaines de milliers de personnes.
Ce midi, c’était le Vésinet. Demain, ce sera peut-être Auber, Vincennes ou La Défense. Et on remontera dans le train en croisant les doigts pour que la journée se passe sans histoire.
Parce qu’en Île-de-France, prendre les transports, c’est un peu comme jouer à la roulette russe… mais avec des billets à 5 euros le trajet.
Prenez soin de vous là dehors.
