Vous prenez le RER B tous les jours pour aller bosser ? Ou peut-être pour filer à Roissy en dix minutes depuis Denfert ? Respirez un grand coup. L’été 2026 va être… compliqué. Vraiment très compliqué.
Du 25 juillet au 16 août 2026, soit 23 jours d’affilée, le tronçon central du RER B sera tout simplement rayé de la carte. Plus aucun train ne traversera Paris d’un bout à l’autre. Terminus Gare du Nord en surface, point final. Et quand on sait que cette ligne charrie plus de 900 000 voyageurs par jour en temps normal, on comprend vite l’ampleur du bazar annoncé.
Un chantier XXL en plein cœur de l’été : mais pourquoi maintenant ?
Franchement, quand j’ai vu les dates, j’ai d’abord cru à une blague. Fin juillet-début août, c’est la période où une bonne partie des Parisiens est en vacances, ok… mais pas tout le monde ! Et surtout pas les touristes qui débarquent en masse pour découvrir la capitale. Choisir précisément ce créneau, c’est un pari audacieux.
Mais bon, les gestionnaires du réseau n’ont pas choisi ces dates au hasard. L’été reste malgré tout la période où la fréquentation baisse (un peu) et où il est plus simple de mobiliser des centaines d’ouvriers jour et nuit. Et là, ils ne vont pas chômer.
Que va-t-on faire exactement pendant ces trois semaines ?
Derrière cette fermeture massive se cache une liste de travaux colossaux qui ne peuvent tout simplement pas se faire avec des trains qui passent toutes les 3 minutes. On va :
- Remplacer des kilomètres d’appareils de voie usés jusqu’à la corde
- Renouveler le ballast et les traverses sur de grandes sections
- Finaliser le nouveau poste de commande ultra-moderne de Bourg-la-Reine
- Préparer le terrain pour le futur système NExTEO (le graal qui doit faire rouler les trains plus vite et plus souvent d’ici 2030)
En gros, on profite de cette parenthèse forcée pour soigner une ligne qui tousse depuis des années. Parce que, soyons honnêtes, entre les pannes à répétition et les ralentissements, le RER B méritait bien une cure de jouvence complète.
Les deux phases de la coupure : ça change quoi pour vous ?
La fermeture ne sera pas identique tout le long des 23 jours. On va procéder en deux temps, histoire de limiter (un peu) la casse :
- Du 25 juillet au 7 août : arrêt total entre Gare du Nord et Bourg-la-Reine
- Du 8 au 16 août : la coupure s’étend jusqu’à La Croix de Berny et Robinson
Concrètement, si vous venez de l’aéroport ou de Mitry-Claye, vous vous arrêterez en surface à Gare du Nord. Et si vous habitez Arcueil, Cachan, Bagneux ou plus au sud, il faudra trouver un plan B pour rejoindre Paris intra-muros.
« C’est clairement le chantier le plus structurant de l’année 2026 sur le réseau francilien. On n’a pas le choix : ces travaux sont indispensables pour garantir la fiabilité future de la ligne. »
Un responsable du projet entendu en conférence de presse
Et avant l’été, ça va déjà être sport
Si vous pensez que vous allez respirer tranquille jusqu’en juillet, détrompez-vous. Dès le printemps 2026, plusieurs week-ends prolongés vont être sacrifiés. Le week-end de la Pentecôte (23-25 mai) sera déjà bien touché au nord, avec des travaux liés au futur CDG Express. Et plusieurs samedis-dimanches entre avril et juin, la partie sud sera aussi concernée.
Moralité : commencez dès maintenant à checker votre agenda 2026 si vous avez des événements importants (mariages, concerts, départs en vacances…).
Les solutions alternatives : bus, métro, vélo… on va bricoler
Évidement, on ne va pas vous laisser en plan total. Des bus de remplacement seront mis en place, mais soyons réalistes : en plein mois d’août, avec la circulation parisienne, ça risque de ressembler à une aventure.
Voici les options qui se dessinent déjà :
- Bus de substitution entre Gare du Nord et les gares sud (détails précis à venir, mais préparez-vous à des temps de trajet multipliés par 3 ou 4)
- Renforcement des lignes de métro 4, 5, 6 et 7 qui croisent le RER B
- Ligne 14 prolongée (si les délais sont tenus) qui pourra soulager un peu
- Vélo, trottinette, marche pour les trajets courts (oui, en août sous 35°C, ça motive)
- Covoiturage et télétravail : l’excuse parfaite pour négocier avec le boss
Petit conseil d’ami : si vous le pouvez, déplacez vos congés sur cette période ou anticipez un plan de repli sérieux.
L’après-2026 : est-ce que ça va vraiment valoir le coup ?
C’est la grande question qu’on se pose tous. Après avoir souffert le martyre, aurons-nous enfin un RER B digne du XXIe siècle ? La réponse officielle est oui. Avec NExTEO, on nous promet :
- Des fréquences augmentées (jusqu’à un train toutes les 2 minutes en heure de pointe)
- Moins de pannes et de ralentissements
- Des temps de parcours réduits de plusieurs minutes
- Une meilleure gestion en cas d’incident
Sur le papier, c’est magnifique. Dans la réalité… on croise les doigts très fort. Parce qu’on a déjà entendu ce genre de promesses par le passé.
Mais il faut reconnaître une chose : le réseau francilien est vieillissant, et ces milliards investis (3,8 milliards rien que pour 2026 !) sont nécessaires. On paye aujourd’hui la note des années où on a trop bricolé au lieu d’anticiper.
Et les autres lignes dans tout ça ?
Petit rappel cruel : le RER B ne sera pas seul à trinquer. L’été 2026 s’annonce comme l’un des plus rudes de l’histoire récente pour les transports en Île-de-France. On parle aussi de coupures sur le RER A, RER C, et plusieurs lignes de métro (4, 8, 12, 13…). Autant dire que si vous aviez prévu de bouger dans la région pendant cette période, c’est le moment de revoir vos plans.
Bref, 2026 risque de rentrer dans les annales comme l’année où on a enfin décidé de réparer le réseau… au prix d’un chaos organisé.
Alors oui, ça va être pénible. Très pénible même. Mais si derrière on gagne enfin un RER B fiable, rapide et agréable, peut-être qu’on se dira que ça valait le coup. Peut-être.
En attendant, notez bien les dates, préparez votre plan B, et croisons les doigts pour que tout se passe mieux que prévu. Parce que franchement, on n’a pas le choix.
