Vous est-il déjà arrivé de sentir, dans l’air politique, ce petit frisson qui annonce qu’un nouveau chapitre s’écrit sous nos yeux ? Moi oui. Ces derniers mois, impossible de zapper sur une chaîne d’info ou d’ouvrir un magazine de droite sans tomber sur elle. Sarah Knafo est partout. Et quand je dis partout, ce n’est pas une figure de style.
Elle débat à Strasbourg le lundi, pose pour les photographes le mardi soir dans une soirée mondaine parisienne, et le mercredi on apprend qu’un hors-série lui est consacré. Franchement, à ce rythme-là, même les plus anciens ténors de la politique doivent se dire qu’il y a quelque chose qui bouge.
Une omniprésence qui ne doit rien au hasard
Commençons par le plus évident : la jeune eurodéputée ne laisse plus une semaine passer sans une apparition marquante. Et attention, pas n’importe quelles apparitions. On parle de débats face à des poids lourds de la majorité, de soirées où se presse tout ce que la droite conservatrice compte de figures historiques, ou encore de couvertures qui ressemblent davantage à des portraits de prétendants qu’à de simples profils politiques.
Ce qui frappe, c’est la diversité des supports. Des émissions généralistes aux revues très identifiées à droite, en passant par les nouveaux formats vidéo qui cartonnent sur les réseaux. Elle maîtrise tous les terrains. Et surtout, elle le fait avec une aisance qui détonne quand on se souvient qu’il y a encore trois ans, elle était surtout connue comme la conseillère de l’ombre d’un polémiste devenu candidat.
« Elle est très habile », lâche même un ministre issu des Républicains dans les couloirs de l’Assemblée, mi-admiratif, mi-inquiet.
Cette phrase en dit long. Car si à gauche on la caricature volontiers, à droite, c’est une tout autre musique que l’on entend. On la regarde, on l’observe, et surtout on se pose la question qui fâche : et si c’était elle, la prochaine ?
Le couple politique le plus scruté de France
Évidemment, on ne peut pas parler de Sarah Knafo sans évoquer sa relation avec Éric Zemmour. Ils forment, qu’on le veuille ou non, le couple le plus commenté de la sphère politique française depuis plusieurs années. Et là où ça devient intéressant, c’est que leur histoire personnelle et leur histoire politique se mélangent de façon inextricable.
Lui sillonne la France pour dédicacer son dernier essai sur les racines judéo-chrétiennes du pays – un livre qui, soit dit en passant, n’a pas été envoyé à la presse politique habituelle, comme un signe qu’on tourne doucement la page de la campagne pure. Elle, pendant ce temps, occupe le terrain médiatique avec une énergie impressionnante.
Est-ce une stratégie concertée ? Les intéressés jurent que non. Mais quand on voit le timing, on ne peut s’empêcher de sourire. L’un écrit le testament idéologique, l’autre prépare le terrain pour la suite. C’est presque trop beau pour être totalement innocent.
Une légitimité qui s’affirme jour après jour
Ce qui change vraiment la donne, c’est que Sarah Knafo n’est plus seulement « la compagne de ». Elle est devenue une personnalité politique à part entière. Élue au Parlement européen, elle siège, intervient, propose. Et surtout, elle le fait avec un style qui marque les esprits.
Son passage récent face à Nathalie Loiseau, par exemple, a été largement commenté. Pas seulement pour le fond – même si elle a tenu ses positions avec fermeté – mais pour la forme. Calme, structurée, parfois cinglante sans jamais perdre son sourire. Le genre de prestation qui fait dire aux observateurs : « Celle-là, elle sait où elle va. »
- Elle maîtrise parfaitement les codes de la communication moderne
- Elle n’hésite pas à aller sur des terrains inattendus (culture, histoire, philosophie)
- Elle cultive une image à la fois sérieuse et accessible
- Elle entretient des relations solides avec les figures historiques de la droite souverainiste
Autant d’atouts qui commencent à faire sérieusement réfléchir ceux qui cherchaient, à droite, une personnalité capable de rassembler au-delà des chapelles.
Le silence assourdissant du RN
Ce qui est peut-être le plus révélateur, c’est la réaction – ou plutôt l’absence de réaction – du Rassemblement national. Chez Jordan Bardella et Marine Le Pen, on observe, on note, mais on ne commente quasiment jamais. Comme si on préférait ne pas donner trop d’importance à ce qui pourrait devenir une concurrence sérieuse.
Car oui, il y a un espace politique à prendre. Entre un RN qui cherche à se dédiaboliser à marche forcée et une droite républicaine en pleine décomposition, il reste une frange d’électeurs souverainistes, identitaires, attachés à une certaine idée de la France, qui ne se retrouvent plus forcément dans les offres actuelles.
Et Sarah Knafo, avec son discours à la fois radical sur les fondamentaux et moderne dans la forme, pourrait bien être celle qui capte cette colère froide, cette exigence culturelle que beaucoup ressentent sans trouver de traduction politique satisfaisante.
2027 : le calendrier qui s’accélère
On est en novembre 2025. Dans à peine plus d’un an, la campagne présidentielle va vraiment démarrer. Les états-majors affinent leurs stratégies, les ego se positionnent, les ambitions se déclarent (ou se cachent, c’est selon).
Dans ce contexte, chaque apparition médiatique compte. Chaque photo, chaque phrase, chaque silence aussi. Et force est de constater que Sarah Knafo joue ce jeu-là à la perfection. Elle n’annonce rien, ne revendique rien, mais elle construit, pierre après pierre, une stature présidentielle.
« Son plus gros défaut, c’est son mec ! » plaisante même un vieux routier de la politique, avant d’ajouter plus sérieusement : « Mais franchement, elle a tout le reste. »
Cette phrase, mi-taquine mi-sérieuse, résume assez bien le paradoxe. D’un côté, sa relation avec Éric Zemmour reste un boulet pour une partie de l’opinion. De l’autre, elle est devenue, presque malgré elle, la preuve que le projet politique survit à la personne et peut même se régénérer.
Une relève qui s’organise dans l’ombre
Ce qui se passe actuellement ressemble furieusement à une transmission en douceur. Pas une rupture brutale, mais un glissement progressif du leadership. Éric Zemmour reste le patriarche qui a ouvert la voie, posé les fondations idéologiques. Sarah Knafo, la génération suivante, qui modernise, élargit, et prépare l’avenir.
Et le plus fort, c’est que cette relève ne se fait pas uniquement dans le cercle des convaincus. Elle touche aussi ceux qui, à droite, cherchaient une femme capable de parler à la fois aux électeurs populaires et à la bourgeoisie conservatrice. Un peu comme Marine Le Pen en son temps, mais avec vingt ans de moins et une formation intellectuelle différente.
Alors oui, on peut toujours sourire et dire que c’est trop tôt, qu’elle n’a pas l’expérience, que le contexte n’est pas le bon. Mais regardez bien : toutes les grandes aventures politiques ont commencé comme ça. Par une intuition. Par un sentiment que quelque chose est en train de se passer.
Et là, quelque chose est clairement en train de se passer.
2027 est encore loin. Mais dans la politique française, les étoiles montantes ne attendent pas toujours que tout soit aligné pour commencer à briller. Parfois, elles forcent le destin.
Et quelque chose me dit que Sarah Knafo a bien l’intention de forcer le sien.
