Imaginez un peu : vous êtes champions d’Afrique en titre, déjà qualifiés pour les huitièmes, mais il reste encore un match à jouer avec un enjeu énorme qui plane au-dessus du terrain. C’est exactement ce qu’ont vécu les Sénégalais ce mardi soir à Tanger. Une victoire tranquille sur le papier, mais qui a tenu tout un pays en haleine jusqu’au coup de sifflet final. Franchement, ce genre de soirée rappelle pourquoi on adore le football africain – imprévisible, passionné, et toujours plein de rebondissements.
Une Victoire Stratégique pour les Lions de la Teranga
Le Sénégal avait besoin de gagner pour sécuriser la première place du groupe D. Point final. Avec sept points au compteur avant le match, un nul aurait suffi pour passer, mais cela aurait envoyé les Lions directement dans la gueule du loup : un huitième de finale contre l’Algérie. Personne n’avait envie de ça si tôt dans la compétition. Alors, malgré un effectif remanié et une opposition béninoise ultra-défensive, les hommes de Pape Thiaw ont fait le boulot : 3-0, sec et sans appel.
Ce qui rend cette performance intéressante, c’est qu’elle n’a pas été aussi écrasante qu’on aurait pu l’imaginer face à une équipe du Bénin plutôt modeste. Les Guépards ont défendu bec et ongles, et pendant longtemps, on s’est demandé si les Sénégalais allaient réussir à débloquer la situation. Mais au final, la différence de classe a parlé.
Une Première Période Laborieuse mais Décisive
Les quarante-cinq premières minutes ont été, disons-le franchement, assez ternes. Le Bénin a installé un bloc très bas, presque un autobus devant le but, et le Sénégal a tourné autour sans vraiment trouver la faille. Cinq changements dans le onze de départ par rapport au match précédent, ça se sent parfois dans la fluidité du jeu. On a vu un rythme lent, peu d’occasions franches, et une certaine frustration qui montait.
Puis, juste avant la pause, la lumière est venue d’un coup franc bien tiré par Krépin Diatta. Abdoulaye Seck, bien placé, a placé une tête rageuse qui a fait trembler les filets. 1-0 à la 38e minute. Ce but a libéré tout le monde. D’un coup, on sentait que le match allait basculer du bon côté. C’est souvent comme ça dans ces rencontres verrouillées : il suffit d’un éclair pour tout changer.
Juste avant la mi-temps, Édouard Mendy a dû s’employer pour repousser une tête de Steve Mounié. Le gardien sénégalais, souvent critiqué pour son manque de matchs en club, a rappelé qu’il restait un mur quand il le fallait. Sans ce parade, l’histoire aurait pu être différente.
La Deuxième Période : Gestion et Accélération
À la reprise, le Bénin a tenté de pousser un peu plus, histoire de croire à l’exploit. Aiyegun Tosin s’est créé une occasion dangereuse, mais Mendy a encore été impeccable. On commence à comprendre que le portier allait être l’homme du match dans l’ombre.
À l’heure de jeu, Sadio Mané a sorti une de ces passes dont il a le secret. Une ouverture millimétrée pour Habib Diallo qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond. 2-0. Là, on s’est dit que c’était plié. Mané, même s’il n’a pas marqué, a encore démontré pourquoi il reste le leader technique et moral de cette équipe. Sa vision du jeu est tout simplement exceptionnelle.
- Un but sur coup de pied arrêté (tête de Seck)
- Un but en jeu placé après une merveille de passe (Diallo)
- Et plus tard, un pénalty en fin de match (Ndiaye)
Cette variété dans la manière de marquer montre une équipe mature, capable de s’adapter à une défense regroupée. Ce n’est pas toujours spectaculaire, mais c’est efficace. Et en phase finale de CAN, c’est exactement ce qu’il faut.
Le Carton Rouge qui a Fait Trembler Tout le Monde
À la 71e minute, le tournant du match. Kalidou Koulibaly, capitaine et patron de la défense, met une semelle un peu trop appuyée sur la cheville d’un attaquant béninois. Carton rouge direct. À dix contre onze, avec vingt minutes à tenir et la RD Congo qui revenait au score dans l’autre match… la tension est montée d’un cran.
Franchement, j’ai eu chaud pour eux à ce moment-là. Perdre son leader défensif dans une fin de match tendue, c’est le genre de scénario qui peut tout faire basculer. Mais les Sénégalais ont serré les rangs. Mendy a sorti deux parades exceptionnelles : un coup franc qui partait en lucarne, puis un face-à-face maîtrisé avec sang-froid.
Dans ces moments-là, c’est le caractère d’une équipe qui parle. Et le Sénégal en a à revendre.
Ces arrêts ont été déterminants. Sans eux, on aurait peut-être parlé d’un tout autre scénario ce soir. Mendy, souvent discret dans cette CAN, a prouvé qu’il restait un gardien de classe mondiale quand son équipe avait besoin de lui.
La Première Place Arrachée de Justesse
Pendant tout le match, on avait un œil sur l’autre rencontre : RD Congo contre Botswana. Les Léopards menaient 3-0 aussi, et à un moment, ils sont revenus à une longueur en différence de buts. Le Sénégal avait +6, la RDC +4. Chaque action comptait double.
Finalement, le 3-0 a été scellé par un pénalty transformé par Cherif Ndiaye dans les arrêts de jeu. Ce troisième but a définitivement validé la première place. Soulagement général. Les Lions terminent avec 7 points, comme la RD Congo, mais avec une meilleure différence de buts.
| Équipe | Points | Différence de buts | Position finale |
| Sénégal | 7 | +6 | 1er |
| RD Congo | 7 | +4 | 2e |
| Bénin | ? | ? | 3e ou éliminé |
| Botswana | ? | ? | 4e |
Ce classement final évite le pire des scénarios : un huitième contre l’Algérie, qui fait peur à tout le monde cette année. À la place, le Sénégal affrontera le troisième du groupe E, probablement le Burkina Faso ou le Soudan. Sur le papier, c’est plus abordable. Mais en CAN, on sait que rien n’est jamais acquis.
Les Enseignements à Tirer pour la Suite
Ce match laisse plusieurs leçons. D’abord, le Sénégal a montré qu’il savait gagner sans briller. C’est la marque des grandes équipes. Ensuite, malgré l’expulsion, la défense a tenu. C’est encourageant avant les phases finales où chaque détail compte.
Mais il y a aussi des zones d’ombre. Le manque de rythme en première période, la dépendance à certains joueurs clés comme Mané ou Mendy, et cette fin de match en infériorité numérique qui aurait pu coûter cher. Pape Thiaw va devoir travailler là-dessus.
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est la gestion mentale. Les joueurs savaient que la RD Congo poussait en parallèle. Ils ont gardé leur calme, même à dix. Ça forge le caractère pour la suite du tournoi.
- Maîtrise tactique face à un bloc bas
- Résilience après l’expulsion
- Efficacité clinique sur les occasions
- Leadership des cadres (Mané, Mendy)
Autant de points positifs qui font du Sénégal un sérieux prétendant à sa propre succession. Les champions 2021 ont encore de la marge, et ça fait plaisir à voir.
Et Maintenant ? Vers les Huitièmes avec Ambition
Avec cette première place, le chemin semble un peu plus dégagé. Le troisième du groupe E n’a pas la même aura que l’Algérie. Mais attention, en Coupe d’Afrique, les surprises sont légion. Le Burkina Faso, par exemple, a déjà prouvé par le passé qu’il pouvait embêter les gros.
Le Sénégal va récupérer des joueurs, travailler les automatismes, et surtout gérer la suspension de Koulibaly pour le prochain match. Ce sera un test intéressant de la profondeur du banc.
Personnellement, je pense que cette soirée un peu chaotique va faire du bien à l’équipe. Elle a gagné en gérant la pression, en surmontant l’adversité. C’est exactement le genre d’expérience qui forge les champions. Rendez-vous dans quelques jours pour les huitièmes – et là, on entrera dans le vif du sujet.
Le football africain nous réserve toujours des émotions fortes. Cette CAN 2025 ne déroge pas à la règle, et le Sénégal, avec son mélange de talent et de mental, a tout pour aller loin. Très loin, même. On a hâte de voir la suite.
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