Vous savez ce moment précis où vous entrez dans une salle de théâtre vide et que, soudain, elle se remplit d’énergie pure ? C’est exactement ce que j’ai ressenti l’autre matin en poussant la porte des Folies Bergère. Pourtant, il n’y avait presque personne dans le public, juste quelques chaises éparpillées et une odeur de bois ciré. Et puis, d’un coup, une vingtaine de jeunes talents ont déboulé par l’arrière, gourdes à la main, blagues qui fusent, comme une bande de potes en colonie de vacances. Sauf que là, ils venaient jouer leur avenir sur l’une des plus belles scènes parisiennes.
Shrek va enfin prendre possession de Paris
Octobre 2026. Notez bien la date, parce que ça risque de devenir le spectacle familial (et pas que) de l’année. Après avoir cartonné à Broadway et dans une dizaine de pays, la comédie musicale tirée du film culte de DreamWorks pose enfin ses valises dans la capitale. Et pas n’importe où : aux Folies Bergère, temple historique du music-hall qui a déjà vu passer Mistinguett, Joséphine Baker ou plus récemment Piaf ! Le spectacle. Autant dire que la barre est haute.
Ce qui m’a le plus marqué ? L’ambiance incroyablement bienveillante des auditions finales. On est loin des images clichés de jurys glacials et de candidats qui tremblent. Ici, on rit, on encourage, on reprend dix fois la même phrase musicale jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. C’est du travail acharné, mais ça reste joyeux. Et franchement, c’est rare dans ce milieu.
Une Fiona très… Carla Bruni ?
Le metteur en scène, Philippe Hersen, n’y va pas par quatre chemins quand il parle de la princesse Fiona : « On cherche une femme faussement ingénue, élégante, avec une pointe d’ironie chic… un peu Carla Bruni, quoi. » La formule fait sourire tout le monde dans la salle, mais elle résume parfaitement l’esprit qu’ils veulent donner au personnage.
« Fiona, ce n’est pas juste la princesse qui attend son prince. C’est une femme forte, drôle, qui assume son côté monstre la nuit et qui en joue. Il faut quelqu’un capable de passer de la fragilité à la puissance en un clin d’œil. »
Philippe Hersen, metteur en scène
Du coup, pendant les auditions, on voit défiler des profils très différents. Certaines candidates jouent la carte de la douceur extrême, d’autres misent tout sur l’humour et le second degré. Et puis il y a celles qui arrivent en tailleur-pantalon noir, cheveux lâchés, regard malicieux… et là, tout le monde se dit « ah oui, on y est ». C’est fascinant de voir comment huit mesures d’une chanson peuvent révéler une personnalité entière.
L’Âne et Shrek : le duo comique qu’on attend tous
Forcément, tout le monde guette aussi les candidats pour l’Âne et pour Shrek. Pour l’ogre vert, ils cherchent une présence scénique XXL sans tomber dans la caricature. Il faut de la tendresse, de la puissance vocale et, surtout, une vraie capacité à faire rire sans en faire trop. Parce que Shrek, sous ses airs bourrus, est un grand sensible. Et ça, sur scène, ça doit se sentir dès la première réplique.
Quant à l’Âne, c’est le rôle le plus convoité (et le plus difficile, paraît-il). Il faut être un clown, un chanteur, un danseur, et tenir la route pendant deux heures trente à fond. J’ai vu des garçons arriver avec des baskets fluo, d’autres en costume trois pièces, mais tous avec la même énergie démente. L’un d’eux a littéralement fait hurler de rire toute l’équipe sur une improvisation de trente secondes. Je ne vous dis pas son nom (secret casting oblige), mais retenez juste que ça promet.
Des chansons déjà cultes et quelques surprises françaises
Les tubes du film (« I’m a Believer », « Hallelujah », « Welcome to Duloc ») seront évidemment de la partie, mais dans des arrangements complètement repensés pour la scène. Et surtout, la version française va apporter son lot de nouveautés. Certains dialogues et certaines chansons ont été réécrits pour coller parfaitement à notre humour et à notre langue. Résultat : même si vous connaissez le film par cœur, vous allez être surpris.
- Une chanson entièrement nouvelle pour le mariage final (je n’en dis pas plus)
- Des clins d’œil à la culture française très bien sentis
- Des chorégraphies qui mélangent Broadway et cabaret parisien
- Un dragon… gigantesque (et mécanique, je crois)
Ce qui est sûr, c’est que le spectacle ne va pas faire dans la demi-mesure. Les décors sont en cours de fabrication (j’ai vu quelques maquettes, c’est dingue), les costumes s’annoncent délirants, et la troupe sera composée d’une trentaine de performers. Autant dire que les Folies Bergère vont trembler.
Pourquoi ce spectacle arrive pile au bon moment
Franchement, on en avait besoin. Ces dernières années, les grandes comédies musicales familiales se faisaient rares à Paris. Entre les annulations Covid, les budgets serrés et la concurrence des plateformes de streaming, le genre avait un peu perdu de sa superbe. Là, Shrek arrive comme un gros coup de boost. Un spectacle qui parle à plusieurs générations, qui fait rire les enfants et réfléchir les parents sur les apparences, l’acceptation de soi, l’amitié… Le tout en musique qui reste dans la tête pendant des jours.
Et puis, soyons honnêtes : on a tous besoin de légèreté. Voir un ogre vert chanter son amour à une princesse qui pète et rote (oui, oui), ça fait un bien fou. C’est politiquement incorrect juste ce qu’il faut, c’est tendre, c’est rythmé. Bref, c’est exactement ce dont on a envie en ce moment.
Ce que j’ai ressenti en sortant de là
Quand la journée s’est terminée, que les derniers candidats ont rangé leurs partitions et que la salle s’est vidée, je suis resté un moment assis dans le noir. Juste à imaginer ce que ça va donner avec les lumières, les costumes, le public. Et je peux vous le dire : ça va être énorme.
Alors oui, on est encore loin d’octobre 2026. Mais si vous voulez mon avis, les places vont partir très vite. Parce que Shrek, ce n’est pas juste un dessin animé des années 2000. C’est un vrai phénomène culturel qui continue de parler à tout le monde, vingt ans après. Et sur scène, avec des vrais humains qui chantent et dansent en live… ça risque de faire des étincelles.
En attendant, je croise les doigts pour que la Fiona « un peu Carla Bruni » et tout l’équipe nous offrent le spectacle qu’on mérite. Moi, en tout cas, j’ai déjà coché la date sur mon agenda. Et vous ?
Psst… Les préventes devraient ouvrir début 2026. Je vous tiens au courant dès que j’ai plus d’infos !
