Vous savez cette petite boule au ventre quand votre artiste préféré annule un concert à la dernière minute ? Multipliez-la par mille quand il s’agit d’une comédie musicale où chaque représentation demande une énergie folle. Hier soir, en scrollant tranquillement mes réseaux, je suis tombé sur le message de Shy’m et… franchement, ça serre le cœur.
Un arrêt qui tombe comme un rideau de fer
Depuis le 7 novembre 2025, le Casino de Paris vibrait tous les soirs au rythme des claquettes et des notes jazzy de Chicago. Shy’m, dans la peau de Velma Kelly, faisait littéralement exploser la scène. Et puis vendredi 12 décembre, en fin de soirée, le message tombe : arrêt temporaire sur avis médical. Pas de drame, pas de détails, juste cette phrase qui en dit long : « J’en suis navrée ».
Quand on connaît l’exigence physique du rôle, on comprend mieux. Velma Kelly, ce n’est pas juste chanter deux-trois chansons en se dandinant. C’est danser comme une dingue, jouer la comédie, tenir des notes parfaites alors qu’on vient de faire dix minutes de chorégraphie endiablée. Bref, c’est du sport de haut niveau déguisé en paillettes.
« Tout a l’air facile alors que c’est un travail au millimètre près, en permanence. On doit chanter, s’arrêter, jouer la comédie, danser et ne plus avoir de souffle à la fin mais chanter juste après. C’est très exigeant. »
Shy’m, quelques semaines avant la première
Elle l’avait dit elle-même. Et pourtant, on a tous cru que rien ne pourrait l’arrêter. Erreur.
Lisa Lanteri : la doublure qui devient titulaire
Dans l’ombre depuis le début, Lisa Lanteri attendait son heure. Et elle est arrivée plus vite que prévu. La jeune femme, déjà vue dans plusieurs grosses productions, reprend donc le rôle de Velma Kelly dès les prochaines représentations. Shy’m n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur elle : « une formidable et talentueuse artiste ». Classe.
Parce que oui, le spectacle continue. C’est ça aussi la magie (et la dure réalité) du théâtre : the show must go on. Les billets sont vendus, les équipes techniques, les musiciens, les autres comédiens comptent sur chaque soirée. Alors on serre les dents et on assure.
Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
Forcément, la question brûle toutes les lèvres. Fatigue accumulée ? Blessure ? Burn-out ? Les communiqués restent flous, comme toujours dans ces cas-là. Et franchement, on respecte ça. Une artiste n’a pas à étaler sa santé sur la place publique.
Ce qu’on sait, en revanche, c’est que le planning était infernal. Répétitions intensives depuis des mois, puis deux mois de représentations à un rythme soutenu. Ajoutez à ça les interviews, les réseaux sociaux, la vie perso… Même les machines finissent par surchauffer.
J’ai vu Chicago il y a quinze jours. Shy’m était époustouflante. Énergie débordante, sourire jusqu’aux oreilles, voix nickel. Rien ne laissait présager quoi que ce soit. C’est ça qui rend la nouvelle encore plus brutale.
Le corps, cet ennemi qu’on oublie trop souvent
Dans le milieu du spectacle, on parle beaucoup de mental, de pression médiatique, mais rarement du corps. Pourtant, une comédie musicale comme Chicago, c’est du crossfit en talons et micro en main. Les danseurs pros le savent : les blessures arrivent sans prévenir. Genou, cheville, dos, cordes vocales… tout peut lâcher d’un coup.
- Chorégraphies ultra techniques de Bob Fosse (oui, les originaux, pas la version édulcorée)
- Portés, sauts, splits à répétition
- Changement de costumes en 30 secondes chrono
- Chant en live après avoir dansé 10 minutes non-stop
- Toute la troupe sur scène presque tout le temps
Autant dire que même les plus sportifs peuvent craquer. Et Shy’m, rappelons-le, a 40 ans cette année. Ce n’est pas vieux, mais ce n’est plus 25 ans non plus. Le corps récupère moins vite, les petites alertes deviennent des signaux qu’on ne peut plus ignorer.
Un précédent qui fait réfléchir
Ce n’est pas la première fois qu’un artiste doit lâcher en plein milieu d’une comédie musicale exigeante. On se souvient tous de ces arrêts brutaux dans Le Roi Lion, 1789 ou même Notre-Dame de Paris à l’époque. Le public est déçu cinq minutes, puis il applaudit la doublure qui assure comme une reine.
Mais derrière, il y a toujours une histoire humaine. Une douleur qu’on cache sous le maquillage. Une fatigue qu’on camoufle avec un sourire XXL. Et parfois, un corps qui dit stop avant que ça devienne vraiment grave.
Et maintenant ?
Shy’m promet de revenir « au plus vite et en pleine forme ». On veut y croire. Parce que franchement, Velma Kelly sans Shy’m, c’est comme un mojito sans menthe : ça passe, mais ce n’est pas pareil.
En attendant, le public parisien va découvrir Lisa Lanteri en pleine lumière. Et quelque part, c’est aussi ça la beauté du théâtre : chaque soir peut réserver une surprise, une nouvelle interprétation, une émotion différente.
Prends soin de toi, Tamara. La scène t’attend. Et nous aussi.
Petit mot perso : j’espère que cet arrêt forcé permettra aussi de rappeler à tout le monde – artistes, producteurs, public – que derrière les paillettes, il y a des êtres humains. Pas des machines à spectacle. Prendre soin de sa santé quand on fait un métier aussi physique, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité.
Parce que oui, on veut voir Shy’m revenir. Mais on la veut surtout en forme. Le reste peut attendre.
