Imaginez un instant : un jeune géant français qui, depuis plus de deux saisons, semblait inarrêtable dans un domaine précis du basket. Chaque match, ou presque, il envoyait valser au moins un ballon adverse. Et puis, du jour au lendemain, plus rien. Zéro contre. Pourtant, loin de plomber l’ambiance, cette soirée a tourné à la démonstration collective. Les San Antonio Spurs ont tout simplement foudroyé l’une des meilleures équipes de la ligue. Voilà qui donne le ton.
La nuit dernière, au Frost Bank Center, Oklahoma City – l’ogre invincible de la Conférence Ouest – est reparti la tête basse après un 130-110 sans appel. Et au milieu de cette tempête texane, Victor Wembanyama a vécu un moment historique : la fin d’une série de 101 rencontres avec au moins un contre. Incroyable quand on y pense. Mais l’essentiel, pour lui comme pour ses coéquipiers, était ailleurs : une septième victoire consécutive, une place de dauphin solide dans l’Ouest, et l’impression d’une équipe qui monte en puissance au pire moment pour ses adversaires.
Une série historique s’arrête… et alors ?
101 matchs. C’est énorme. Seuls deux monstres de la défense intérieure avaient fait mieux avant lui dans l’histoire de la NBA. Et pourtant, quand on regarde la façon dont s’est déroulée la rencontre, on comprend vite que ce zéro contre n’était pas un accident. Oklahoma City a tout fait pour éviter de défier le Français dans la raquette. Pas de drive direct, pas de lay-up téméraire. Ils ont préféré multiplier les tirs extérieurs et les décalages rapides. Stratégie payante pour limiter les dégâts individuels de Wemby, mais qui n’a pas suffi à contenir l’avalanche offensive des Spurs.
J’ai trouvé ça fascinant : parfois, une statistique individuelle qui s’arrête devient le symbole d’une maturité d’équipe. Au lieu de forcer pour garder sa série intacte, Victor a joué juste, utile, sans fioritures. 12 points, 5 rebonds, 3 passes en 23 minutes. Pas de feu d’artifice perso, mais une présence qui a libéré ses coéquipiers. C’est peut-être ça, le vrai signe d’un joueur qui grandit.
« On veut juste progresser, match après match. »
L’entraîneur des Spurs après la rencontre
Et progresser, ils le font à une vitesse impressionnante. Il y a encore deux ans, cette franchise traînait en fond de classement. Aujourd’hui, elle joue les premiers rôles et bat les champions en titre deux fois en quelques jours.
Le retour prudent d’un phénomène
Avant le coup d’envoi, l’inquiétude était palpable. Victor Wembanyama était listé incertain. Il sortait d’une blessure récente, et le staff avait décidé de la jouer très prudente. Même après un échauffement concluant, il a débuté sur le banc. Une décision qui a fait grincer quelques dents chez les fans les plus impatients, mais qui s’explique parfaitement quand on pense à long terme.
Le coach a été clair : protéger le « gamin » (c’est comme ça qu’il l’appelle encore) passe avant tout. Trop de voyages, trop d’enjeux, trop de pression sur ses épaules de 21 ans. Alors oui, il a commencé sur le banc pour la énième fois. Et oui, il n’a joué « que » 23 minutes. Mais ces minutes ont été ultra-efficaces. Pas de prise de risque inutile, pas de chasse au contre forcée. Juste du basket intelligent.
- 12 points, efficacité raisonnée
- 5 rebonds, présence dans la peinture
- 3 passes, lecture du jeu
- 0 contre… mais 0 turnover non plus
Quand on additionne tout ça, on réalise que son impact va bien au-delà des stats flashy. Il attire l’attention, libère les espaces, et permet aux autres de briller.
Une attaque collective qui fait peur
Si Victor a été discret dans les stats, ses coéquipiers ont compensé avec un festival. Stephon Castle continue de montrer pourquoi il est l’une des révélations de l’année : 24 points, dont une moitié à trois points, et une agressivité folle en pénétration. Harrison Barnes, solide et constant, 20 points. Devin Vassell, 17. Et puis il y a Keldon Johnson, sorti du banc pour planter 25 points avec une énergie communicative.
Mais la vraie surprise vient peut-être du jeune Dylan Harper. 10 passes décisives et 5 interceptions. Le rookie fait circuler le ballon comme un vétéran et gratte des ballons partout. Cette équipe ne dépend plus d’un seul homme. Elle tourne, elle bouge, elle punit.
Et en défense ? Une agressivité de tous les instants. Plusieurs possessions du Thunder se sont terminées au bout des 24 secondes. C’est rare contre une équipe aussi talentueuse. Ça montre un état d’esprit.
Une rivalité qui prend forme
Ce n’était pas la première fois que ces deux équipes se croisaient récemment. Quelques jours plus tôt, déjà, les Spurs avaient surpris tout le monde en s’imposant en demi-finale de la NBA Cup. Deux victoires contre l’équipe la plus redoutée de la ligue. On sent naître quelque chose. Une vraie rivalité.
Et ce n’est pas fini : les deux formations vont s’affronter encore plusieurs fois cette saison, dont une le jour de Noël. Un match qui promet déjà des étincelles et qui sera suivi par des millions de foyers américains. Entre le Thunder qui veut reprendre sa place de patron et les Spurs qui refusent de lâcher leur deuxième place, l’intensité sera maximale.
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai hâte. Parce que voir une jeune équipe texane défier les cadors avec autant d’insolence, ça rappelle les plus belles heures de la franchise. Et avec un leader comme Wembanyama, qui accepte de ne pas tout prendre pour le bien commun, l’avenir semble radieux.
Ce que ça change pour la suite
Pour San Antonio, cette victoire n’est pas anodine. Elle confirme que la dynamique est bien installée. Sept succès de rang, une défense qui monte en régime, une attaque fluide. La deuxième place à l’Ouest n’est plus une anomalie, c’est une réalité.
Pour le Thunder, c’est une claque. Même si leur leader a scoré 33 points, l’équipe a semblé un peu seule. Il va falloir digérer ça rapidement, surtout avec le match retour imminent.
- Les Spurs sont-ils désormais des contenders sérieux ?
- La série de contres terminée libère-t-elle Wembanyama d’une pression inconsciente ?
- Que va donner le choc de Noël ?
Toutes ces questions flottent dans l’air. Et c’est ça qui rend cette saison si excitante. On n’est pas juste en train de regarder un match. On assiste peut-être aux prémices d’un changement de garde dans l’Ouest.
En tout cas, une chose est sûre : les San Antonio Spurs de 2025 ne sont plus les faire-valoir d’autrefois. Ils sont dangereux. Très dangereux. Et avec un Victor Wembanyama qui apprend à doser son génie pour le mettre au service du collectif, ils pourraient bien nous réserver encore pas mal de surprises dans les mois à venir.
À suivre, donc. Très attentivement.
