Quand on pense à l’Auvergne, des images de volcans endormis, de fromages savoureux et de villages pittoresques viennent souvent à l’esprit. Mais saviez-vous que cette région abrite aussi l’un des régiments les plus emblématiques de France, désormais immortalisé par une statue colossale ? À Clermont-Ferrand, une œuvre de 4 mètres de haut, sculptée dans la pierre volcanique de Volvic, célèbre les Gaulois du 92e régiment d’infanterie. Cette initiative, à la croisée de l’histoire, de l’art et de la fierté locale, m’a intrigué dès que j’en ai entendu parler. Comment une statue peut-elle incarner des siècles de courage et fédérer une communauté entière ? Plongeons dans cette histoire captivante.
Un Symbole Taillé dans la Pierre Volcanique
Installée récemment sur la place d’armes du quartier Desaix, cette statue monumentale ne passe pas inaperçue. Représentant un guerrier gaulois, elle domine l’espace avec une présence presque intimidante. Taillée dans un bloc de 2,4 tonnes de pierre de Volvic, une matière emblématique de la région, l’œuvre semble ancrée dans le sol auvergnat comme pour défier le temps. Ce choix de matériau n’est pas anodin : la pierre volcanique, sombre et robuste, reflète la résilience et la force des soldats qu’elle honore.
Mais au-delà de son aspect esthétique, cette statue raconte une histoire. Elle incarne les Gaulois, surnom donné aux soldats du 92e régiment d’infanterie, en référence à l’héritage des Arvernes, ce peuple celtique connu pour sa combativité. Ce lien avec l’histoire locale, presque légendaire, donne à l’œuvre une dimension qui dépasse le simple hommage militaire.
Ce guerrier gaulois, c’est l’âme de tous ceux qui ont servi ici, d’hier à aujourd’hui. Il est là pour rappeler que notre histoire ne s’efface pas.
– Un officier du régiment
Une Œuvre Signée par un Artiste d’Exception
Derrière cette statue se cache le talent d’un sculpteur de renom, connu pour son attachement à l’Auvergne. L’artiste, dont le nom résonne dans les cercles artistiques, a passé des mois à façonner ce colosse à la main, à l’ancienne, avec chisel et massette. Ce choix d’une technique artisanale, presque médiévale, ajoute une couche de profondeur à l’œuvre. J’ai toujours trouvé fascinant comment un artiste peut insuffler une âme à un bloc de pierre brute. Ici, chaque coup de ciseau semble porter l’écho des batailles et des sacrifices du passé.
Le processus de création a été un véritable marathon. Imaginez : un bloc de pierre de plusieurs tonnes, travaillé avec une précision chirurgicale pour donner vie à un guerrier gaulois, bouclier et épée en main, le regard fixé vers l’horizon. Ce n’est pas seulement une prouesse technique, c’est un acte de dévotion à une cause plus grande.
- Matériau : Pierre volcanique de Volvic, symbole de l’Auvergne.
- Technique : Sculpture manuelle, respectant les méthodes traditionnelles.
- Durée : Plusieurs mois de travail intensif.
Un Projet Porté par la Communauté
Ce qui rend cette statue encore plus spéciale, c’est la manière dont elle a vu le jour. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, elle n’a pas été financée par un budget militaire colossal. Une partie des fonds provient d’une cagnotte participative, à laquelle soldats et habitants ont contribué. Ce détail m’a particulièrement touché : dans un monde où les projets d’envergure sont souvent décidés en haut lieu, voir une communauté se mobiliser pour une telle œuvre est rare et inspirant.
Le régiment lui-même a couvert la moitié des coûts, prouvant son engagement envers ce projet. Cette collaboration entre militaires et civils renforce le lien entre le 92e RI et les habitants de Clermont-Ferrand. Après tout, ce régiment, en garnison depuis 1881, fait partie intégrante de l’identité de la ville.
Cette statue, c’est un peu la nôtre à tous. Elle représente nos soldats, mais aussi notre histoire commune.
– Un habitant de Clermont-Ferrand
Le 92e RI : Une Histoire de Bravoure
Pour comprendre l’importance de cette statue, il faut plonger dans l’histoire du 92e régiment d’infanterie. Fondé il y a plus d’un siècle, ce régiment est l’un des plus anciens encore en activité en France. Ses soldats, surnommés les Gaulois, portent fièrement l’héritage des Arvernes, ce peuple qui, sous la houlette de Vercingétorix, a défié César à Gergovie. Ce n’est pas juste un clin d’œil historique : c’est une source de fierté pour les 1 250 hommes et femmes qui composent aujourd’hui le régiment.
Le 92e RI n’est pas seulement un symbole du passé. Avec une activité opérationnelle intense, il reste un acteur clé de l’armée française. Ses missions, qu’il s’agisse de déploiements à l’étranger ou d’opérations sur le sol national, témoignent de son dynamisme. Cette statue, tournée symboliquement vers Gergovie, rappelle que l’esprit combatif des Arvernes vit toujours.
| Aspect | Détails |
| Année de fondation | 1881 |
| Effectifs | Plus de 1 250 soldats |
| Surnom | Les Gaulois |
| Localisation | Clermont-Ferrand, quartier Desaix |
Une Statue qui Divise et Rassemble
Comme toute œuvre d’art audacieuse, la statue du guerrier gaulois n’a pas fait l’unanimité. Si la plupart des soldats se disent fiers de ce symbole, certains, plus rares, ont exprimé leur scepticisme. « C’est un peu too much, non ? » m’a confié un jeune militaire lors d’une discussion informelle. Pourtant, même les critiques reconnaissent que l’œuvre marque les esprits. Avec le temps, elle pourrait bien devenir un point de repère incontournable à Clermont-Ferrand.
Pour les habitants, la statue est plus qu’un monument militaire. Elle incarne un pont entre le passé et le présent, entre les citoyens et leurs soldats. Lors de l’inauguration, l’ambiance était électrique : des familles, des anciens combattants et même des curieux s’étaient rassemblés pour admirer l’œuvre. Ce genre de moment, où une communauté se réunit autour d’un symbole commun, est précieux.
- Fierté collective : La statue renforce le lien entre le régiment et la population.
- Pôle d’attraction : Elle attire les curieux et valorise le patrimoine local.
- Symbole intemporel : Conçue pour durer des siècles, elle défie le temps.
Un Héritage pour les Générations Futures
Ce qui m’a le plus marqué dans cette histoire, c’est l’idée de transmission. Cette statue n’est pas seulement un hommage aux soldats d’aujourd’hui, mais aussi à ceux d’hier et de demain. Comme l’a souligné un officier, « dans mille ans, nous ne serons plus là, mais elle, oui ». Cette phrase résonne comme une promesse : celle de ne jamais oublier ceux qui ont servi, souvent au prix de sacrifices immenses.
En se promenant autour de la statue, on ressent une étrange connexion avec le passé. Le guerrier gaulois, figé dans la pierre, semble murmurer des récits de batailles, de camaraderie et de résilience. Et si, dans un monde en perpétuel changement, c’était ça, le vrai pouvoir de l’art ? Donner une voix à ceux qui ne sont plus là, tout en inspirant ceux qui viendront ?
Une statue, c’est plus qu’un objet. C’est un témoin de notre histoire, un gardien de nos valeurs.
– Un historien local
Pourquoi Cette Statue Compte
En fin de compte, cette statue n’est pas seulement un hommage aux Gaulois du 92e RI. Elle est un rappel de ce que signifie appartenir à une communauté, qu’elle soit militaire ou civile. Elle nous pousse à réfléchir à l’importance de préserver notre histoire tout en regardant vers l’avenir. À une époque où tout semble éphémère, une œuvre taillée pour défier les siècles a quelque chose de profondément rassurant.
Si vous passez par Clermont-Ferrand, prenez un moment pour admirer ce colosse de pierre. Laissez-vous imprégner par son aura, par ce qu’il représente. Peut-être, comme moi, vous vous surprendrez à ressentir une pointe de fierté pour cette région et ses héros, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui.
Et vous, que pensez-vous de ces monuments qui célèbrent l’histoire locale ? Une statue peut-elle vraiment capturer l’âme d’un peuple ? La réponse, peut-être, se trouve dans les reflets sombres de la pierre de Volvic.
