Imaginez-vous au bord d’une falaise, le vent salé de la Bretagne caressant votre visage, chaque pas résonnant comme un défi lancé à votre propre corps. C’est dans cet univers, entre effort brut et communion avec la nature, que Stéphanie Gicquel trouve son équilibre. À 42 ans, cette championne française d’ultra-trail s’apprête à relever un nouveau défi ce 27 juin 2025 : les 175 km de l’Ultra Marin, une course mythique autour du golfe du Morbihan. Mais au-delà des chiffres vertigineux – 1 430 mètres de dénivelé positif, des heures de course sans répit –, c’est une quête intérieure qui se joue. Pourquoi l’ultra-trail fascine-t-il autant ? Et comment une femme, avocate de formation, est-elle devenue une icône de cette discipline où l’on repousse sans cesse les limites du possible ?
L’Ultra-Trail : Une Métaphore de la Résilience Humaine
Quand on parle d’ultra-trail, on ne parle pas seulement de courir. On parle de s’immerger dans un effort si intense qu’il redéfinit ce que vous pensiez savoir sur vous-même. Pour Stéphanie Gicquel, chaque course est une leçon de vie. « L’ultra-trail, c’est comme avancer dans l’inconnu, avec des hauts, des bas, des moments où tu veux tout arrêter », confie-t-elle dans une interview récente. Ce n’est pas juste une question de muscles ou de souffle ; c’est une bataille mentale, une danse avec ses propres doutes.
« Dans l’ultra, on apprend à accepter la douleur, à l’apprivoiser. C’est là qu’on trouve une forme de plénitude. »
– Une coureuse expérimentée
Le parcours de l’Ultra Marin, avec ses sentiers côtiers, ses montées abruptes et ses longues portions plates, est un miroir de cette philosophie. Les 175 km exigent une préparation physique irréprochable, mais aussi une capacité à gérer l’imprévu : une météo capricieuse, une fatigue écrasante, ou même une simple ampoule qui peut transformer chaque pas en calvaire. J’ai toujours trouvé fascinant comment ces coureurs, comme Stéphanie, transforment l’adversité en carburant.
Stéphanie Gicquel : Une Trajectoire Hors Normes
Stéphanie n’est pas née avec une paire de baskets aux pieds. Avant de devenir une référence dans le monde du trail, elle était avocate, jonglant entre dossiers juridiques et réunions interminables. Mais quelque chose manquait. « Je cherchais un sens, une façon de me dépasser », explique-t-elle. Ce fut le déclic. En 2014, elle traverse l’Antarctique à ski, un exploit qui la propulse sur la scène internationale. Puis, elle se tourne vers l’ultra-trail, une discipline où elle excelle rapidement grâce à une discipline de fer et une passion dévorante.
Son palmarès parle de lui-même. En décembre 2024, elle bat le record de France des 24 heures en courant 249,3 km – une distance qui donne le tournis rien qu’à l’écrire. À l’Ultra Marin 2024, elle boucle les 175 km en 16h33, pulvérisant son propre chrono. Ce vendredi, elle vise encore plus haut. Mais ce qui frappe, au-delà des chiffres, c’est son approche. Pour elle, courir n’est pas une quête de gloire, mais une exploration de soi.
L’Ultra Marin : Un Défi Épique dans le Morbihan
Si l’Ultra Marin attire des milliers de coureurs chaque année, ce n’est pas un hasard. Le golfe du Morbihan, avec ses paysages à couper le souffle, offre un cadre unique. Mais ne vous y trompez pas : cette beauté a un prix. Les 175 km du parcours, avec un dénivelé positif de 1 430 mètres, mettent à rude épreuve même les athlètes les plus aguerris. En 2024, seuls deux tiers des 1 465 participants ont franchi la ligne d’arrivée à Vannes. Parmi eux, seulement 11 % étaient des femmes, un chiffre qui souligne le défi supplémentaire pour les coureuses dans un sport encore majoritairement masculin.
| Édition | Distance | Dénivelé | Temps moyen |
| Ultra Marin 2024 | 175 km | 1 430 m | 30-42 heures |
| Record Stéphanie 2024 | 175 km | 1 430 m | 16h33 |
| Objectif 2025 | 175 km | 1 430 m | Moins de 16h30 |
Ce tableau illustre l’ampleur du défi. Pour les coureurs moyens, boucler l’Ultra Marin prend entre 30 et 42 heures. Stéphanie, elle, vise un chrono qui semble presque inhumain. Mais comment fait-elle ?
Le Mental : La Clé de l’Ultra-Trail
Si l’ultra-trail est si exigeant, c’est parce qu’il ne s’agit pas seulement de courir. « Le corps peut tenir, mais c’est le mental qui décide », explique un coach spécialisé dans les courses d’endurance. Stéphanie Gicquel incarne cette vérité. Elle pratique des techniques de visualisation, imagine chaque segment du parcours, et se prépare à affronter les moments de doute. « Il y a toujours un moment où tu te demandes pourquoi tu fais ça », avoue-t-elle avec un sourire. « Mais c’est là que tu apprends à te connaître. »
« La douleur est temporaire, mais la sensation d’accomplissement dure pour toujours. »
– Un ultra-traileur anonyme
Ce mental d’acier, Stéphanie le cultive depuis des années. Elle médite, s’entraîne à gérer le stress et planifie ses courses comme des campagnes militaires. Mais elle insiste aussi sur l’importance de l’écoute de soi. « Il faut savoir s’arrêter avant de se détruire », dit-elle. Une sagesse qui contraste avec l’image parfois extrême des ultra-traileurs.
Pourquoi l’Ultra-Trail Fascine-t-il Autant ?
Je me suis souvent demandé ce qui pousse des gens comme Stéphanie à courir des distances aussi folles. Est-ce une quête d’adrénaline ? Un besoin de se prouver quelque chose ? Ou autre chose de plus profond ? En discutant avec des coureurs, j’ai compris que l’ultra-trail est une forme de méditation en mouvement. Chaque pas, chaque respiration devient un rituel. La douleur, la fatigue, les paysages : tout se mélange pour créer une expérience presque spirituelle.
- Connexion avec la nature : Courir dans des environnements sauvages offre une évasion rare dans notre monde moderne.
- Dépassement de soi : L’ultra-trail repousse les limites physiques et mentales, offrant un sentiment d’accomplissement unique.
- Communauté : Malgré l’effort individuel, les coureurs partagent une solidarité unique, s’encourageant mutuellement.
Stéphanie, elle, parle de « plénitude dans l’effort ». Cette phrase m’a marqué. Elle ne court pas pour fuir quelque chose, mais pour se trouver. Dans un monde où tout va vite, où l’on zappe d’une tâche à l’autre, l’ultra-trail impose une lenteur paradoxale : des heures à avancer, à réfléchir, à ressentir.
Les Défis de l’Ultra-Trail Féminin
Si l’ultra-trail est difficile pour tous, les femmes y affrontent des obstacles supplémentaires. Seulement 11 % des participants de l’Ultra Marin 2024 étaient des femmes. Pourquoi si peu ? D’abord, les stéréotypes persistent : le sport extrême reste souvent perçu comme masculin. Ensuite, les contraintes physiologiques et sociales, comme la maternité ou les attentes culturelles, peuvent freiner certaines. Pourtant, des athlètes comme Stéphanie Gicquel brisent ces barrières.
« Les femmes ont une endurance mentale incroyable », affirme un organisateur de courses. « Elles sont souvent plus stratégiques, plus à l’écoute de leur corps. » Stéphanie en est la preuve vivante. Elle planifie ses courses avec une précision chirurgicale, tout en restant connectée à ses sensations. Cette approche équilibrée pourrait bien être son arme secrète.
L’Impact de l’Ultra-Trail sur la Santé
Courir 175 km, ça ne passe pas inaperçu pour le corps. Selon des experts en médecine du sport, l’ultra-trail peut avoir des effets bénéfiques, mais aussi des risques. Voici un aperçu :
| Aspect | Bénéfices | Risques |
| Physique | Renforce le système cardiovasculaire, améliore l’endurance | Usure articulaire, blessures musculaires |
| Mental | Boost de confiance, gestion du stress | Épuisement psychologique, surmenage |
| Social | Rencontres, esprit d’équipe | Isolement pendant les longues préparations |
Stéphanie insiste sur l’importance de l’écoute du corps. « On ne peut pas tricher avec soi-même », dit-elle. Elle suit un régime strict, s’entraîne intelligemment et consulte régulièrement des spécialistes pour éviter les blessures. Ce professionnalisme explique sans doute sa longévité dans un sport aussi exigeant.
Vers un Nouveau Record en 2025 ?
Ce 27 juin 2025, tous les yeux seront tournés vers Stéphanie Gicquel. Après son chrono de 16h33 en 2024, elle vise à descendre en dessous de 16h30. Un défi colossal, même pour une athlète de son calibre. Les conditions météo, la concurrence et son état de forme joueront un rôle clé. Mais une chose est sûre : elle ne lâchera rien.
Ce qui me fascine chez elle, c’est sa capacité à transformer chaque course en une aventure humaine. Elle ne court pas seulement pour gagner, mais pour apprendre, grandir, se dépasser. Et si l’ultra-trail est vraiment une métaphore de la vie, alors Stéphanie Gicquel nous enseigne une leçon précieuse : avancer, même dans la douleur, peut mener à une forme de plénitude qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Et Après ? L’Avenir de l’Ultra-Trail
L’ultra-trail gagne en popularité, mais il reste un sport de niche. Avec des figures comme Stéphanie Gicquel, il pourrait inspirer une nouvelle génération. Les courses se multiplient, les équipements s’améliorent, et les mentalités évoluent. Peut-être verra-t-on bientôt plus de femmes sur les podiums ? Peut-être que l’ultra-trail deviendra un symbole universel de résilience ?
En attendant, Stéphanie continue de tracer son chemin, un pas à la fois. Et nous, on ne peut qu’admirer et se demander : jusqu’où ira-t-elle ? Pour le savoir, il faudra suivre l’Ultra Marin 2025. Une chose est sûre : elle nous réserve encore des surprises.
