Vous arrivez à y croire, vous ? Un joueur de 37 ans qui plante 48 points dans une soirée NBA, avec une adresse hallucinante de loin, et qui, en passant, efface un record détenu par Michael Jordan lui-même. Franchement, parfois le basket nous offre des moments qui nous laissent bouche bée. Stephen Curry, encore lui, vient de nous rappeler pourquoi il est sans doute l’un des plus grands révolutionnaires de ce sport.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les Golden State Warriors se déplaçaient à Portland. Le match était serré, intense, et malgré une défaite cruelle 136-131, tout le monde ne parlait que d’une chose : la masterclass du chef d’orchestre des Warriors. Curry a tout simplement été injouable.
Un record historique qui tombe
Ce qui rend cette performance encore plus folle, c’est qu’elle n’est pas isolée. Avec ces 48 points, Stephen Curry a franchi pour la 45e fois la barre des 40 points depuis ses 30 ans. Oui, vous avez bien lu. Et ce chiffre le place désormais seul en tête d’une statistique où trônait jusqu’ici Michael Jordan, avec 44 matchs à 40 points ou plus après la trentaine.
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, comparer Curry à Jordan sur n’importe quel terrain statistique me donne des frissons. On parle quand même de l’homme considéré par beaucoup comme le GOAT absolu. Et voilà que le petit meneur de Golden State, avec son gabarit atypique et son shoot venu d’une autre planète, le dépasse dans la longévité offensive après 30 ans.
À cet âge, la plupart des joueurs ralentissent, préservent leur corps, jouent plus intelligemment mais moins explosivement. Lui, il semble défier les lois du temps.
Pourquoi ce record est si parlant
Atteindre 40 points en NBA, ce n’est jamais anodin. Ça demande une combinaison rare d’adresse, de volume de tirs, de création et de confiance. Le faire régulièrement après 35 ans ? C’est presque du domaine de l’exception. Jordan l’avait fait grâce à une domination physique et mentale totale. Curry, lui, le fait avec une arme que peu maîtrisent : le tir à trois points.
D’ailleurs, lors de ce match contre Portland, il a réussi 12 paniers primés. Douze ! C’est tout simplement le cinquième match de sa carrière où il atteint ce total. Personne d’autre n’a fait ça plus d’une ou deux fois dans l’histoire. Son ancien coéquipier Klay Thompson, pourtant légende du shoot, culmine à trois matchs de ce genre.
- Curry : 5 matchs à 12+ tirs à trois points
- Klay Thompson : 3 matchs
- Les autres joueurs : au maximum 1 ou 2
Ces chiffres montrent à quel point il domine son époque, mais aussi comment il a redéfini ce qu’un joueur peut faire sur un terrain.
Le contexte du match : une défaite amère mais un show total
Revenons un instant sur la rencontre elle-même. Les Warriors menaient pendant une bonne partie du match, portés par un Curry en feu. Mais Portland a su revenir, grâce à une défense plus agressive et des contre-attaques efficaces. Malgré les 48 points de leur leader, Golden State s’incline.
C’est souvent le paradoxe avec les grandes performances individuelles : elles ne garantissent pas toujours la victoire. Mais ici, personne ne retiendra vraiment la défaite. On retiendra le show, les tirs venus de nulle part, les défenseurs qui reculent de peur de se faire humilier.
Deux jours plus tôt, il avait déjà marqué 39 points contre Minnesota. On sent que Curry est dans une forme étincelante, comme s’il voulait prouver quelque chose. Peut-être aux sceptiques qui pensent que l’âge finit toujours par gagner. Peut-être à lui-même.
Comment Curry défie l’âge mieux que quiconque
À 37 ans, la plupart des stars historiques commencent à lever le pied. Kobe Bryant avait pris sa retraite à 37 ans. LeBron James, toujours exceptionnel, joue plus près du panier et gère ses efforts. Curry, lui, continue de courir partout, de tenter des tirs de 10 mètres, de créer du chaos offensif.
Son secret ? D’abord un travail physique incroyable. On parle souvent de son régime, de sa préparation hors terrain. Mais il y a aussi cette intelligence de jeu qui lui permet d’économiser ses forces tout en restant décisif.
Et puis, il y a le shoot. Cette arme absolue qui ne dépend pas tant de l’explosivité que de la répétition, de la mécanique parfaite. Tant que son poignet tourne comme une horloge, il peut continuer à dominer.
Le tir à trois points, c’est un peu comme le vin : ça peut s’améliorer avec le temps si on en prend soin.
– Un observateur régulier de la NBA
L’héritage de Curry : bien plus qu’un shooteur
On réduit souvent Stephen Curry à son tir longue distance. C’est vrai qu’il est le meilleur de tous les temps dans cet exercice. Mais regarder seulement ça, c’est passer à côté de l’essentiel. Il a changé le basket moderne.
Avant lui, les équipes tiraient 15 à 20 fois à trois points par match. Aujourd’hui, c’est plutôt 35 à 40. Les enfants apprennent à shooter de loin avant même de savoir driver correctement. Les analystes parlent d’analytics, de valeur des tirs, et tout ça découle en grande partie de ce que Curry et les Warriors ont popularisé.
Quatre bagues de champion, deux titres de MVP, une finale olympique gagnée avec les États-Unis… Son palmarès parle pour lui. Mais ce qui impressionne le plus, c’est cette capacité à rester au sommet si longtemps.
- Arrivée en NBA comme un joueur frêle et sous-estimé
- Explosion avec les Splash Brothers et les titres
- Blessures, doutes, reconstruction
- Retour au sommet et records de longévité
Son parcours ressemble à une vraie saga.
Et maintenant ? Vers quels nouveaux records ?
La question que tout le monde se pose : jusqu’où ira-t-il ? Il est déjà le leader incontesté des tirs à trois points réussis en carrière. Chaque saison, il creuse l’écart. Mais il y a d’autres marques qui pourraient tomber.
Par exemple, devenir le joueur le plus âgé à remporter un titre de MVP ? Pourquoi pas. Ou simplement continuer à empiler les matchs à plus de 30 points après 38, 39, 40 ans. Avec lui, plus rien ne semble impossible.
Les Warriors, eux, traversent une période compliquée. L’équipe n’est plus la machine invincible d’il y a quelques années. Mais tant que Curry est là, ils restent dangereux. Et pour les fans de basket, on savoure chaque soirée où il nous rappelle qu’il est toujours là, toujours aussi magique.
En fin de compte, ce record face à Jordan n’est peut-être qu’une étape de plus. Mais quelle étape. Elle nous rappelle que dans le sport, les légendes ne s’effacent pas si facilement. Et que parfois, un nouveau chapitre s’écrit quand on pense que tout est déjà joué.
Alors oui, Portland a gagné ce match. Mais le vrai vainqueur de la soirée, c’est encore et toujours ce meneur au sourire timide qui, d’un simple geste du poignet, fait vibrer toute une ligue. Et nous avec.
Le basket, grâce à des joueurs comme lui, reste un spectacle incroyable. Et tant qu’il sera sur les parquets, on aura des raisons de rester scotchés devant nos écrans. Parce que des soirées comme celle-ci, on n’en verra peut-être plus jamais d’aussi belles.
