Imaginez-vous sur un terrain de basket, le ballon dans les mains, prêt à attaquer. Et devant vous, un type qui vous regarde… dans les yeux depuis 50 centimètres plus haut. Pas juste grand. Non, vraiment hors norme. Ce n’est plus de la science-fiction, c’est le quotidien du basket en 2025.
J’ai toujours trouvé fascinant de voir comment un sport peut évoluer physiquement en à peine une génération. Quand j’étais gosse, dépasser 2,10 m relevait déjà de l’exception. Aujourd’hui, on parle tranquillement de joueurs à 2,25 m qui courent plus vite que certains meneurs et tirent à trois points comme si c’était naturel. Franchement, c’est un peu vertigineux.
Le basket entre dans l’ère des supergéants
On savait que la taille comptait dans ce sport – merci capitaine Obvious – mais on pensait aussi qu’il y avait une limite. Une sorte de plafond naturel où, au-delà, le corps devenait trop lourd, trop lent, trop fragile. Eh bien ce plafond vient d’exploser en mille morceaux.
Et le plus fou ? Ce ne sont pas juste des tours de contrôle plantées sous le panier. Ces nouveaux géants bougent, dribblent, défendent sur tout le terrain et, oui, ils mettent des crossovers qui font tourner la tête des défenseurs. Le basket que l’on regarde aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 2000.
Victor Wembanyama, le détonateur
Tout le monde a en tête cette image : un grand échalas français de 2,24 m qui attrape le ballon au-dessus du cercle, fait deux pas de dribble et claque un dunk monstrueux. Ou qui sort un step-back à trois points en fin de possession. On a tous vu ça. Et pourtant, on a encore du mal à y croire.
Ce qui frappe, ce n’est pas seulement sa taille. C’est sa fluidité. Le mec court comme un ailier, change de direction comme un arrière et a une vision de meneur. Quand on parle de « unicorn » dans le basket américain, c’est exactement de ça qu’il s’agit : un joueur qui n’aurait jamais dû exister selon les anciennes règles de la physiologie.
« Il fait des choses que personne de sa taille ne devrait pouvoir faire. Point. »
Un scout NBA expérimenté
Et le plus impressionnant, c’est qu’il n’est pas seul.
Olivier Rioux, 2,44 m et tout juste 19 ans
Quand les images du Canadien ont commencé à circuler, beaucoup ont cru à un fake. 2,44 m à 19 ans. Oui, vous avez bien lu. C’est la taille d’un réverbère. Sauf que ce réverbère sait jouer au basket.
Il a intégré une grande université américaine cette année et, même si son temps de jeu reste limité pour le moment (normal, il est encore en apprentissage), chaque fois qu’il entre sur le terrain, c’est l’événement. Les adversaires lèvent les yeux. Littéralement.
- Envergure estimée à plus de 2,50 m
- Déjà capable de dunker sans sauter
- Travaille sérieusement sa mobilité et son tir extérieur
- Et surtout… il n’a que 19 ans
Ce qui est dingue, c’est qu’on ne parle plus d’un phénomène isolé. On parle d’une tendance.
Jérémy Gohier, le lycéen qui fait déjà 2,29 m
En France, un gamin de 15 ans culmine déjà à 2,29 m. Quinze ans. À cet âge-là, la plupart des ados galèrent à toucher le filet. Lui, il doit baisser la tête pour passer les portes.
Et comme les deux autres, il ne se contente pas de camper sous le panier. Il court, il défend, il a même déjà tenté des tirs à trois points en match. Son coach le répète : « Il a le corps d’un pivot des années 90 et les réflexes d’un arrière d’aujourd’hui ».
Quand on voit ces gamins évoluer, on se dit que dans cinq ou dix ans, la NBA risque de ressembler à une ligue de géants… mais des géants qui jouent comme des petits.
Pourquoi maintenant ?
Plusieurs facteurs expliquent cette vague de supergéants.
D’abord, l’alimentation et la médecine sportive ont fait des bonds énormes. Les jeunes grandissent mieux, plus longtemps, et surtout plus sainement. Ensuite, le basket s’est mondialisé. Là où on recrutait autrefois dans un rayon de 500 km, on scrute aujourd’hui la planète entière. Résultat : les profils rares, ceux qui dépassent les 2,20 m en bonne santé, sont repérés plus tôt.
Mais le vrai changement, c’est la philosophie du jeu. Pendant longtemps, un joueur de 2,15 m était cantonné au rôle de protecteur de cercle. Aujourd’hui, les coachs veulent que tout le monde sache tout faire. Du coup, les grands sont formés différemment dès le plus jeune âge.
- Travail de dribble dès 10-12 ans
- Tir extérieur obligatoire
- Défense sur les extérieurs imposée
- Préparation physique ultra-spécifique pour garder de la explosivité malgré la masse
Le résultat ? Des joueurs qui font 7-5 (2,26 m) et qui peuvent switcher sur un meneur sans être ridicules. C’est du jamais-vu.
Et les « petits » dans tout ça ?
Bonne question. Est-ce que cette mode des géants va tuer le basket des joueurs plus « normaux » ? Franchement, je ne crois pas.
Regardez les meilleurs meneurs actuels : ils font encore 1,90 m en moyenne. La vitesse, la créativité, le handle, tout ça reste irremplaçable. Mais il est clair que le jeu évolue vers plus de polyvalence. Un arrière de 1,95 m qui défend comme un fou et tire à 40 % à trois points reste une arme terrifiante.
En réalité, on assiste à une polarisation : d’un côté les supergéants ultra-mobiles, de l’autre les petits malins ultra-rapides et techniques. Et au milieu, les 2,05-2,10 m qui doivent maintenant être exceptionnels pour exister.
Les défis physiques des géants
Attention, tout n’est pas rose. Être aussi grand comporte des risques.
Les articulations, les tendons, le dos… tout est plus sollicité. Les blessures sont souvent plus graves et la carrière potentiellement plus courte. On l’a vu par le passé avec certains pivots des années 90-2000 qui s’écroulaient après quelques saisons.
Mais là encore, la science avance. Préparation physique individualisée, sommeil surveillé, nutrition au milligramme près… Les staffs font tout pour que ces corps hors norme tiennent le choc sur quinze ans.
Vers quel basket allons-nous ?
Dans dix ans, voir trois ou quatre joueurs à plus de 2,20 m dans la même équipe ne choquera plus personne. Peut-être même qu’on verra des cinq majeurs où tout le monde dépasse les 2,10 m.
Le jeu va devenir encore plus aérien, plus spectaculaire. Les dunks seront plus fous, les contres plus impressionnants, les tirs à trois points plus lointains (parce que oui, ces géants tirent aussi de loin maintenant).
Et quelque part, c’est un peu magique. Le basket, ce sport inventé avec des paniers de pêches accrochés à 3,05 m, reste fidèle à son ADN : la taille aide, mais ce n’est plus une fin en soi. Aujourd’hui, un gamin de 2,30 m doit bosser son handle comme un gosse de 1,80 m. C’est peut-être ça, la plus belle évolution.
Alors oui, le basket change. Il grandit – littéralement. Et franchement, je n’ai jamais été aussi excité de voir ce que l’avenir nous réserve.
Et vous, pensez-vous que ces supergéants vont définitivement transformer le jeu ? Ou est-ce juste une mode passagère ? Dites-le moi en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
