Imaginez la scène : vous êtes en décembre, il fait gris, et soudain, un tirage au sort vous offre presque deux ans d’avance l’impression que le destin vous sourit. C’est exactement ce qui vient d’arriver au rugby français. Le tirage de la Coupe du Monde 2027, réalisé à Sydney, a placé les Bleus dans une situation qu’on n’osait même pas rêver. Franchement, quand on voit le tableau, on se pince.
Un tirage presque trop beau pour être vrai
Dans le monde du rugby, rares sont les moments où l’on peut dire sans rougir qu’une grande nation a été gâtée. Pourtant, là, c’est difficile de prétendre le contraire. La France hérite d’une poule qui, sur le papier, ressemble plus à une promenade de santé qu’à un parcours du combattant. Et le plus fou ? Le chemin vers les demi-finales évite quasiment tous les cadors jusqu’au dernier carré. Allez, on plonge dans les détails.
Une poule E qui sent bon la première place
Dans cette nouvelle formule à 24 équipes, les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes passent en huitièmes. Autant dire que sortir des poules est déjà presque acquis pour les grosses nations. Mais là, les Bleus ont carrément le tapis rouge.
Ils tombent avec le Japon, les États-Unis et les Samoa. Sur le papier, c’est le groupe le plus clément que la France pouvait espérer parmi les scénarios réalistes. Le Japon reste le rival le plus sérieux, mais soyons honnêtes : depuis leur exploit de 2019 à domicile, les Brave Blossoms ont perdu beaucoup de leur mordant. La claque reçue face aux Bleus l’an dernier (plus de 50 points au compteur) parle d’elle-même.
Les Américains ? Ils reviennent après avoir manqué 2023, mais leur niveau actuel fait peine à voir. Les Samoa, eux, ont arraché leur qualification au forceps et semblent loin de leur lustre d’antan. Bref, si tout se passe normalement, la première place est largement à portée de main. Et ça, croyez-moi, ça change tout pour la suite.
Le jackpot du tableau : on ne croise que des deuxièmes jusqu’en demi
Ce qui rend ce tirage exceptionnel, ce n’est pas seulement la poule. C’est surtout la structure du tableau. La poule E fait partie de ces groupes « bénis » où le vainqueur n’affronte que des deuxièmes de poule jusqu’en demi-finale. Traduction : on évite les monstres sacrés beaucoup plus longtemps que les autres.
- En huitièmes, probable affrontement contre l’Écosse (2e du groupe D derrière l’Irlande)
- En quarts, duel possible contre le pays de Galles ou les Fidji
- Et seulement en demi, le choc tant redouté contre le vainqueur Afrique du Sud – Nouvelle-Zélande
Autant dire que comparé à l’autre moitié du tableau où l’Irlande et l’Angleterre risquent de se croiser très tôt, les Bleus ont tiré le gros lot. C’est presque indécent quand on y pense.
Huitièmes contre l’Écosse : un classique abordable
L’Écosse, on commence à bien la connaître. Solide, rugueuse, toujours capable de coups d’éclat, mais rarement décisive dans les grands rendez-vous. Deux Coupes du monde consécutives sans sortir des poules, ça calme. Les Bleus les ont battus plusieurs fois ces dernières années, même si ça reste souvent serré. Mais en match à élimination directe, avec la dynamique actuelle, l’avantage penche clairement tricolore.
On sait que l’Écosse peut poser des problèmes, mais on a les armes pour passer. Et surtout, on évite l’Irlande à ce stade. C’est énorme.
Quarts contre Galles ou Fidji : là aussi, ça passe
Ensuite, en quarts, on tomberait sur le vainqueur d’un groupe où figurent les Fidjiens et les Gallois. Les Fidji, on les a battus récemment, même si leur jeu débridé reste dangereux. Le pays de Galles vit une période compliquée, loin de l’époque où ils dominaient le Tournoi. Franchement, aucun des deux ne fait peur comme pouvait le faire un quart contre les All Blacks ou les Springboks en 2023.
À ce stade, atteindre le dernier carré deviendrait presque une formalité. Presque.
La demi-finale : là, ça devient du très lourd
Parce qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours trop vite. En demi-finale, le rêve pourrait prendre fin brutalement. Le vainqueur du quart monstrueux Afrique du Sud – Nouvelle-Zélande nous attendrait. Les Springboks, doubles champions en titre, bourreaux des Bleus en 2023. Ou les All Blacks, toujours là, toujours candidats. Ce serait un cran au-dessus, clairement le match le plus dur possible à ce niveau.
Mais même là, il y a un truc : arriver en demi avec deux matchs « maîtrisés » dans les jambes, ça change la donne. Moins d’usure, plus de confiance. En 2023, les Bleus étaient arrivés rincés physiquement et mentalement face aux Sud-Afs. En 2027, l’histoire pourrait être différente.
Attention, le rugby ne se joue pas sur le papier
Évidemment, tout ça reste de la théorie. À presque deux ans de la compétition, rien n’est écrit. On se souvient tous de la blessure d’Antoine Dupont contre la Namibie en 2023, lors d’un match censé être une formalité. 96-0, et pourtant, ce fut le tournant tragique du Mondial français.
Les « petits » peuvent toujours créer la surprise. Les Japonais l’ont prouvé en 2015 contre l’Afrique du Sud, les Uruguayens ont failli battre la France en 2023. Et puis, d’ici 2027, les dynamiques peuvent changer. Les Samoa pourraient se reconstruire, les États-Unis progresser, le Japon retrouver des couleurs.
Mais soyons réalistes : sur la forme actuelle et les tendances, la France a rarement été aussi bien placée avant même de commencer une Coupe du monde.
Et si c’était enfin l’année ?
Depuis 1987, la France court après ce titre qui lui échappe toujours en finale ou avant. Trois fois finaliste, jamais couronnée. 2023 avait laissé un goût amer, celui d’avoir été si proche. Ce tirage 2027, c’est peut-être le signe que le vent tourne.
Avec une génération dorée – Dupont, Ntamack, Ramos, Bielle-Biarrey, et tous les autres – qui sera encore dans la force de l’âge, un sélectionneur expérimenté, et maintenant un parcours qui évite les pièges prématurés… Tout semble aligné.
Évidemment, il faudra jouer les matchs. Évidemment, il faudra être prêt. Mais pour une fois, le destin semble avoir décidé de donner un petit coup de pouce aux Bleus. Et ça, ça fait du bien.
Alors oui, on peut le dire sans exagérer : la France a décroché le meilleur tirage possible parmi les grandes nations. Le chemin vers la finale n’a jamais paru aussi dégagé. Reste à transformer l’essai. En 2027, en Australie, on y croit plus que jamais.
