Imaginez la scène : vous êtes supporters des Verts depuis toujours, vous avez vécu la douleur de 2018, 2022, les espoires brisés à chaque barrage. Et là, douze ans après le huitième de finale légendaire contre l’Allemagne, l’Algérie revient enfin à la grand-messe du football mondial… et le sort lui réserve l’Argentine tenante du titre dès le premier match. Frisson garanti ou simple cauchemar ? Franchement, un peu des deux.
Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026, organisé aux États-Unis, a livré son verdict et les Fennecs se retrouvent dans le groupe J avec l’Argentine, l’Autriche et la Jordanie. Un groupe qui, sur le papier, fait saliver autant qu’il fait peur. On en parle tout de suite en détail.
Un Groupe J qui promet du très lourd
Quand le nom de l’Argentine est tombé en premier, on s’est tous regardés. Sérieux ? Déjà ? Le champion du monde en titre, celui qui a soulevé le trophée au Qatar avec un certain Lionel Messi toujours présent (oui, à 39 ans il sera là, on le sait tous). C’est le genre de match d’ouverture dont on rêve quand on est gamin.
Ensuite l’Autriche, qui n’est plus du tout l’équipe gentiment européenne qu’on croisait autrefois. Depuis quelques années, les Autrichiens jouent un football rapide, physique, avec David Alaba en patron et une génération dorée qui cartonne en Bundesliga. Et enfin la Jordanie, probablement l’adversaire le plus abordable, mais attention : en Coupe du Monde élargie à 48 équipes, il n’y a plus vraiment de petit poucet.
L’ordre des matchs : un calendrier diabolique pour les Verts
On connaît déjà la séquence, et elle n’est pas tendre :
- Argentine – Algérie (match d’ouverture du groupe ou presque, on imagine l’ambiance)
- Jordanie – Algérie (le match où il faudra absolument prendre les trois points)
- Algérie – Autriche (le vrai match décisif pour la deuxième place)
Autrement dit, les hommes de Vladimir Petković (ou de son successeur, on verra) vont démarrer par le plat de résistance. Un faux pas contre l’Argentine serait presque « acceptable » sur le papier… mais ensuite, il faudra être impitoyable contre la Jordanie et tenir tête à l’Autriche. C’est du très haut niveau dès le départ.
L’Argentine 2026 : toujours aussi effrayante ?
Difficile d’imaginer l’Albiceleste sans Lionel Messi. À presque 39 ans, il a déjà annoncé qu’il ferait tout pour être présent aux États-Unis. Et même s’il n’est plus au pic de sa forme physique, son aura, sa vision du jeu et sa capacité à décider d’un match sur un éclair de génie restent intactes.
Autour de lui, la génération dorée argentine est toujours là : Julián Álvarez explose à Manchester City, Enzo Fernández et Alexis Mac Allister dominent le milieu, Lautaro Martínez reste un tueur devant le but. Et n’oublions pas Emiliano Martínez dans les cages, celui qui avait rendu fou tout le peuple algérien en 2019 en finale de Copa América avec ses arrêts et ses provocations.
« Affronter l’Argentine, c’est affronter l’histoire du football. Mais nous aussi on a notre histoire, et on n’a peur de personne. »
– Un cadre de la sélection algérienne, juste après le tirage
L’Autriche, l’équipe qui monte (trop) vite
Si l’Argentine fait figure d’épouvantail, l’Autriche est clairement le troisième larron qu’il ne faut pas sous-estimer. Ralf Rangnick a transformé cette équipe en machine à presser haut, à courir partout, à étouffer l’adversaire. À l’Euro 2024, ils avaient déjà fait très mal (éliminés seulement en huitième par la Turquie après avoir battu les Pays-Bas).
David Alaba, même s’il revient de blessure, reste un leader technique et moral exceptionnel. Marcel Sabitzer, Konrad Laimer, Christoph Baumgartner… c’est du très solide. Et surtout, ils ont l’habitude de jouer ensemble depuis des années maintenant. L’Algérie risque de souffrir physiquement si elle n’est pas prête à 200 %.
La Jordanie : un adversaire méconnu mais dangereux
On a tendance à balayer la Jordanie d’un revers de main, mais ce serait une grave erreur. En janvier 2024, ils avaient déjà créé la sensation en atteignant la finale de la Coupe d’Asie des Nations, ne tombant que contre le Qatar après avoir éliminé l’Irak et la Corée du Sud. Leur attaquant Mousa Al-Tamari, qui évolue à Montpellier, est un vrai poison sur son aile.
Dans une Coupe du Monde à 48, où les troisièmes peuvent se qualifier, la Jordanie jouera crânement sa chance. Et si l’Algérie prend ce match à la légère… on connaît la suite.
Les chances réelles de qualification des Fennecs
Soyons honnêtes : passer ce groupe serait déjà un exploit majuscule. L’Argentine devrait logiquement terminer première. Reste une place directe et une place de meilleur troisième à aller chercher.
Mais l’Algérie a des arguments. Riyad Mahrez, même s’il a pris du recul avec la sélection ces derniers temps, reste une star mondiale. Ismaël Bennacer, quand il est en forme, est l’un des meilleurs milieux d’Europe. Baghdad Bounedjah ou Islam Slimani (s’il est encore là) peuvent toujours planter. Et puis cette génération a grandi avec l’idée de refaire un coup comme en 2014.
Personnellement, je vois l’Algérie capable de prendre 4 à 6 points dans ce groupe. Une victoire contre la Jordanie et un match nul contre l’Autriche, pourquoi pas ? Ça peut suffire pour être repêché parmi les meilleurs troisièmes. Tout est possible.
Retour sur l’histoire : 2014, l’année où tout était possible
On ne peut pas parler de ce tirage sans replonger en 2014. L’Algérie, dans le groupe de la Belgique, de la Russie et de la Corée du Sud, avait terminé deuxième et s’était offert un huitième de finale d’anthologie contre l’Allemagne future championne du monde. 120 minutes de combat, un but d’Abdelmoumene Djabou dans les dernières secondes… même en perdant, les Algériens étaient sortis la tête haute.
Ce match reste gravé dans toutes les mémoires. Et si 2026 était l’occasion de faire encore mieux ? Un quart de finale, pourquoi pas ? Le rêve est permis.
Et maintenant ? Préparation, stades, dates précises…
Le calendrier détaillé avec les dates exactes et les stades sera dévoilé très prochainement. On sait déjà que la Coupe du Monde 2026 se jouera aux États-Unis, au Canada et au Mexique, avec des matchs partout sur le continent nord-américain. Les distances seront énormes, la chaleur étouffante dans certains États, le décalage horaire parfois compliqué pour les supporters en Algérie.
Mais avant tout ça, il y a la CAN 2025 au Maroc. Un premier gros test pour cette génération. Si les Verts arrivent à briller là-bas, l’effet psychologique sera énorme avant d’attaquer le Mondial.
Une chose est sûre : ce groupe J, aussi difficile soit-il, a redonné le sourire à tout un peuple. Parce que oui, affronter les meilleurs, c’est aussi ça la beauté du football. Et qui sait, peut-être que dans quelques mois on reparlera de Mahrez face à Messi comme on parlait autrefois de Madjer face à Platini.
Allez les Verts. Le compte à rebours est lancé.
