Vous vous souvenez de ce sentiment quand un nom que vous pensiez rangé dans un coin de votre mémoire refait surface, comme ça, sans prévenir ? Hier après-midi, mon téléphone a vibré : « TJ Parker signe à Roanne ». Et là, petit flash-back immédiat. 2022, l’Asvel champion, le frère cadet sur le banc, les embrassades avec Tony… puis le silence. Deux ans plus tard, le voilà de retour. Pas à Lyon, pas en Betclic Elite, mais à Roanne, en deuxième division. Et franchement, ça mérite qu’on s’y arrête cinq minutes.
TJ Parker : de l’Asvel à l’Elite 2, le grand écart qui intrigue
Reprenons depuis le début, calmement. TJ Parker, 41 ans, c’est d’abord un palmarès qui parle tout seul : double champion de France comme head coach avec l’Asvel en 2021 et 2022. Pas comme adjoint planqué derrière son grand frère, non, comme vrai patron sur le banc. Il a fait jouer des équipes ultra-offensives, parfois jusqu’à l’excès, mais ça gagnait. Et puis, patatras. Démission (ou éviction, selon les versions qu’on lit entre les lignes) à l’été 2023. Silence radio. Direction Munich comme assistant au Bayern, histoire de prendre du recul.
Et là, bim. Roanne, cinquième d’Elite 2, décide de se séparer de son coach après une défaite à Denain et rappelle le petit frère Parker. Contrat d’un an et demi, jusqu’en juin 2027. Autrement dit : mission remontée immédiate, ou au moins playoffs d’accession. Parce que oui, la Chorale n’a pas digéré la descente de l’an dernier et veut retrouver l’élite au plus vite.
Pourquoi Roanne a tout lâché pour TJ Parker
Quand on regarde de plus près, le choix n’est pas si surprenant. La Chorale reste un club historique, avec un public chaud bouillant et une salle qui peut vite devenir une marmite. Mais cette saison, ça patinait. Huit victoires, quatre défaites, un jeu parfois brouillon. Il manquait clairement une identité forte.
Et TJ Parker, c’est exactement ça : une identité. Son basket ? Tempo haut, spacing large, beaucoup de pick-and-roll haut, et une défense agressive qui met la pression pleine cour. À l’Asvel, ça donnait parfois des cartons (147 points contre Monaco, je m’en souviens encore), parfois des trous d’air monstres. Mais au moins, on savait à quoi s’attendre. À Roanne, les joueurs vont vite comprendre qui commande.
« Le challenge est tellement excitant » – on imagine déjà TJ répéter cette phrase aux journalistes locaux dès lundi matin.
Le poids du nom Parker : avantage ou boulet ?
On va pas se mentir, le nom Parker ouvre des portes. Quand tu t’appelles comme ça dans le basket français, les agents te passent un coup de fil avant même que le communiqué soit publié. Mais ça peut aussi devenir lourd à porter. À Lyon, on lui a souvent reproché d’être « le frère de ». Certains supporters n’ont jamais digéré qu’il prenne la suite de Tony président.
À Roanne, paradoxalement, ça pourrait être différent. Ici, personne ne viendra lui faire la leçon sur la gestion d’un grand frère actionnaire. Il arrive en terrain neutre, avec une étiquette de gagnant et l’envie de prouver qu’il n’a besoin de personne pour exister. J’ai presque l’impression qu’il va être libéré.
- Un effectif jeune et talentueux (Kadre Gray, Wesley Puyo, D.J. Mitchell…)
- Une salle qui peut pousser très fort quand ça gagne
- Un coach qui a déjà prouvé qu’il sait faire jouer une équipe au-dessus de son niveau
- Une ville qui rêve de retrouver l’élite dès cette saison ou la prochaine
Tous les ingrédients sont là. Reste à mélanger le tout sans faire brûler la sauce.
Ce que ça dit du basket français en 2025
Franchement, cette signature en dit long sur l’état de notre championnat. On a beau avoir la Betclic Elite, l’Euroligue avec Paris et Monaco, on reste un basket où les cycles sont courts, où un coach peut passer du titre à la deuxième division en deux ans. C’est brutal, mais c’est aussi ça qui rend notre championnat passionnant.
Regardez les noms qui tournent en Elite 2 cette saison : Frédéric Fauthoux à Antibes, Julien Mahé qui fait la navette avec la Belgique, et maintenant TJ Parker. On a presque plus de pedigree sur les bancs de Pro B que dans certains clubs d’élite. C’est révélateur.
Les clés de la réussite (ou de l’échec) à venir
Alors, est-ce que ça va marcher ? Personne n’a de boule de cristal, mais quelques points me semblent déterminants :
- La capacité de TJ à simplifier son système pour des joueurs moins expérimentés que ceux de l’Asvel
- Le recrutement hivernal : Roanne a encore des jokers à jouer
- La gestion des egos : arriver en sauveur, ça passe ou ça casse
- Le facteur chance sur les blessures, évidemment
Personnellement, je mise un petit billet sur une place dans le top 4 d’ici la fin de saison régulière. Et qui sait, peut-être une finale d’accession contre Nancy ou Vichy. Ce serait beau, non ?
Un clin d’œil au passé qui fait sourire
Petite anecdote pour la route : en 2008, TJ Parker était meneur du Sluc Nancy… qui bat Roanne en finale du championnat de France. Dix-sept ans plus tard, le voilà de retour dans la Loire, mais de l’autre côté de la barrière. Le basket a parfois de ces coïncidences qui font sourire. Les supporters roannais lui rappelleront sûrement cette finale à la première occasion. Ça promet des ambiances électriques à la Halle Vacheresse.
En attendant, une chose est sûre : à partir de lundi, TJ Parker va remettre son costume de patron. Et le basket français, même en deuxième division, va retrouver un peu de piment. Parce que oui, même en Elite 2, quand un Parker revient sur un banc, ça fait parler. Et moi, j’adore ça.
Et vous, vous en pensez quoi ? Pari gagnant ou trop risqué ? Dites-le moi en commentaire, on en discute. En attendant, bon retour coach Parker. Le parquet vous attendait.
