Vous vous souvenez de ce sentiment quand tout s’écroule d’un coup ? Imaginez-vous coureur professionnel, contrat jusqu’en 2026, résultats solides… et puis plus rien. Une équipe qui met la clé sous la porte en décembre et vous laisse sur le trottoir avec votre vélo sous le bras. C’est exactement ce qu’ont vécu une trentaine de gars d’Arkéa-B&B Hotels il y a quelques semaines. Parmi eux, trois Bretons purs jus viennent de rebondir. Direction Vendée, direction TotalEnergies. Et franchement, ça fait du bien au cœur.
Un sauvetage qui tombe à pic pour tout le peloton français
Le cyclisme français n’est pas au mieux ces dernières années. On a perdu Qhubeka, on a perdu B&B Hotels-KTM, et maintenant Arkéa-B&B Hotels tire le rideau après des problèmes financiers insurmontables. Quand une formation ProTeam disparaît, ce n’est pas seulement une équipe qui s’éteint, c’est tout un écosystème qui vacille : mécaniciens, kinés, directeurs sportifs, et surtout les coureurs. Certains risquent même d’arrêter à 27-28 ans. Alors quand TotalEnergies annonce trois recrues en une seule journée, c’est presque un petit miracle de Noël avant l’heure.
Thibault Guernalec, le médaillé qui change de cap
À 28 ans, Thibault Guernalec n’est pas n’importe qui. Spécialiste du chrono, il vient de décrocher le titre de champion d’Europe du relais mixte avec l’équipe de France cette année. Un gars capable de rouler à 50 km/h seul pendant 40 bornes, ça ne court pas les rues. Il a grandi à Quimper, roulé toute sa carrière en Bretagne, et là… premier grand saut hors de sa région.
« C’est la première fois que je quitte ma Bretagne natale pour rejoindre une nouvelle équipe, mais la motivation reste la même »
Thibault Guernalec
Ce qui me touche dans sa réaction, c’est la sérénité. Pas de colère, pas d’amertume. Juste l’envie d’aller de l’avant. Et ça, dans le contexte actuel, c’est plutôt rare et admirable.
Avec lui, TotalEnergies récupère un vrai moteur pour les contre-la-montre par équipes et un leader potentiel sur les chronos individuels. Vous vous souvenez du chrono de la Planche des Belles Filles en 2022 ? Guernalec avait terminé 12e, devant pas mal de cadors du WorldTour. Le gars a du niveau.
Mathis Le Berre, le jeune qui a failli tout perdre
24 ans seulement, et déjà un sacré parcours. Mathis Le Berre sort de deux saisons très solides chez les pros : 10e de la Polynormande, 8e du Tour du Limousin, et surtout une capacité impressionnante à passer les bosses. C’est le genre de coureur qui peut jouer les premiers rôles sur les classiques ardennaises dans quelques années.
Mais ce qui m’a marqué, c’est sa déclaration. Le garçon a été honnête :
« Au vu de la situation dans laquelle se trouvait mon ancienne équipe, j’ai été touché par le respect et l’empathie dont ont fait preuve les membres du staff de TotalEnergies. Ils avaient ciblé mon profil mais ont su se montrer patients et bienveillants »
Mathis Le Berre
Dans un monde du cyclisme souvent froid et business, entendre parler de bienveillance, ça change. Jean-René Bernaudeau et son équipe ont visiblement joué la carte humaine. Et ça paye.
Pierre Thierry, le puncheur discret qui monte
Moins connu du grand public, Pierre Thierry est pourtant un vrai puncheur-grimpeur. 26 ans, costaud dans les bosses courtes, capable de suivre les meilleurs sur des courses comme le Tour du Doubs ou la Classic Loire-Atlantique. Il n’a pas encore jamais explosé au plus haut niveau, mais il a cette régularité qui fait les grands lieutenants… ou parfois les révélations tardives.
Avec ces trois-là, TotalEnergies ne se contente pas de remplir des cases. L’équipe se donne les moyens de viser plus haut en 2026.
Pourquoi ce recrutement est une excellente nouvelle pour le cyclisme français
Regardez le classement UCI des équipes françaises en 2025 : on est à la traîne. Seules trois formations dans le top 30 mondial. Perdre Arkéa-B&B Hotels, c’était risquer de tomber encore plus bas. Là, TotalEnergies passe à 28 coureurs, un effectif costaud, et surtout français à 70 %. C’est rare.
- Un vrai spécialiste du chrono (Guernalec)
- Un puncheur polyvalent de 24 ans (Le Berre)
- Un grimpeur solide pour épauler les leaders (Thierry)
- Trois Bretons qui connaissent parfaitement le calendrier français
- Une identité encore plus marquée pour l’équipe vendéenne
Et n’oublions pas que TotalEnergies avait déjà recruté Geoffrey Bouchard (meilleur grimpeur du Tour d’Espagne 2021), Breuillard et Lévêque cet hiver. Six recrues au total, c’est du jamais vu chez eux. Bernaudeau voit gros.
Et les autres coureurs d’Arkéa ? Où vont-ils ?
La plupart ont retrouvé preneur rapidement. Clément Venturini, vainqueur de la Coupe de France 2025, signe chez Unibet Rose Rockets. D’autres partent à l’étranger (Israel, Tudor…). Quelques-uns restent encore sur le marché, et honnêtement, ça fait mal au ventre. On parle de gars qui roulaient à 45 de moyenne sur des classiques mondiales il y a six mois.
Le cyclisme pro est un milieu impitoyable. Un jour tu es leader, le lendemain tu cherches un contrat en Continental. Cette vague de recrues chez TotalEnergies montre qu’il reste de la solidarité dans ce sport. Pas partout, mais chez certains.
2026 s’annonce bouillant pour TotalEnergies
Avec Peter Sagan qui prend sa retraite fin 2025, l’équipe avait besoin de sang neuf. Là, ils ont un mix parfait : expérience (Guernalec), jeunesse explosive (Le Berre), régularité (Thierry), et toujours leurs leaders historiques comme Anthony Turgis ou Mathieu Burgaudeau.
Je les vois bien viser une wild-card fixe pour le Tour de France 2026. Et pourquoi pas une victoire d’étape avec l’un des nouveaux ? Guernalec sur un chrono, Le Berre sur une arrivée punchy… ça sent bon.
En attendant, ces trois Bretons vont découvrir la Vendée, les routes de Jean-René, et cette ambiance familiale qui fait la force de TotalEnergies depuis vingt ans. Parfois, un drame collectif devient une chance individuelle. C’est tout le sel du sport.
Et vous, vous pensez que TotalEnergies peut redevenir une vraie menace sur les grandes courses en 2026 ? Dites-moi tout en commentaire, j’ai hâte de lire vos avis !
