Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pouvait pousser quelqu’un à enfiler ses baskets par un matin glacial de fin décembre, alors que la plupart des gens prolongent encore les grasses matinées post-réveillon ? Moi, oui. Et la réponse, je l’ai trouvée sur les sentiers gelés d’un petit bourg normand, là où l’année sportive refuse de s’éteindre doucement.
Ce dimanche 28 décembre 2025, sous un ciel bas et menaçant, plus d’un millier de coureurs ont pris le départ d’un événement devenu culte pour beaucoup : le Trail de la Guigne. Niché dans la vallée de l’Orne, à deux pas de Caen, ce trail propose deux distances – 14 et 28 km – plus une randonnée, et il affiche complet malgré des températures flirtant avec zéro. Franchement, il y a de quoi être impressionné.
Pourquoi courir le dernier trail de l’année ?
Entre Noël et le Nouvel An, la période est étrange pour le sport. On sort à peine des tablées copieuses, le corps est un peu lourd, et pourtant… pourtant, des centaines de personnes choisissent de se lever tôt pour aller suer dans le froid. L’expression revient sans cesse : « éliminer les toxines ». Mais derrière cette formule un peu cliché, il y a une réalité plus profonde.
« On vient éliminer les toxines, on ne reste pas dans le canapé. »
Cette phrase, lancée avec un sourire par un membre d’un club local, résume parfaitement l’esprit. Ce n’est pas seulement une question de calories. C’est une façon de boucler l’année en beauté, de se prouver qu’on est toujours capable de se dépasser, même quand tout invite à la paresse.
J’ai remarqué que beaucoup de participants arrivent en groupe. Des amis d’enfance, des collègues de running, des familles parfois. Il y a cette chaleur humaine qui contraste avec le froid ambiant. On rit, on se motive mutuellement, on partage le même petit grain de folie.
Un parcours qui met tout le monde d’accord
Les sentiers de la vallée de l’Orne sont magnifiques, même – et peut-être surtout – en hiver. Les champs blanchis par le givre, les sous-bois où la lumière filtre à peine, les bords de rivière où la glace craque sous les pas… Tout ça forme un décor presque magique.
Le sol gelé a un avantage inattendu : moins de boue glissante qu’en automne. Quelques flaques traîtresses, un ou deux virages piégeux, mais globalement, les conditions étaient idéales pour un trail hivernal. Les débutants respiraient, les habitués appréciaient le rythme soutenu.
- Des vallons qui offrent des vues superbes sur la campagne normande
- Des passages en forêt qui donnent une sensation de cocon malgré le froid
- Des portions roulantes parfaites pour laisser les jambes s’exprimer
- Quelques montées courtes mais intenses qui rappellent que c’est bien un trail
Les coureurs que j’ai croisés prenaient le temps d’admirer le paysage. Ce n’est pas une course contre la montre pour tout le monde. Beaucoup viennent pour le plaisir simple de bouger en pleine nature.
Des profils variés, une même passion
Ce qui frappe, c’est la diversité des participants. Il y a les compétiteurs affûtés, venus chercher une performance avant la trêve. Certains affichent des palmarès impressionnants sur marathon ou ultra. Et puis il y a les autres, ceux qui découvrent le trail ou qui courent simplement pour le fun.
J’ai particulièrement aimé l’histoire de ce trio inscrit à cause d’un surnom. Leur ami s’appelle « La Guigne » depuis toujours. Quand ils ont vu le nom de la course, ils n’ont pas hésité. C’est ce genre d’anecdote qui rend ces événements humains et attachants.
« Ça a été dur de se motiver, mais une fois lancé… On le refera. »
Un des amis du trio, juste après l’arrivée
Il y avait aussi des marcheurs, sur le 14 km. Moins de pression, même plaisir. Et des clubs de triathlon qui profitent de l’intersaison pour garder la forme. Chacun trouve sa place.
L’ambiance unique des trails de fin d’année
Ce qui rend ce trail spécial, c’est son calendrier. Être l’un des tout derniers de l’année crée une atmosphère particulière. On sent la fin d’un cycle, mais aussi l’excitation de la reprise qui approche.
À l’arrivée, dans la grande salle chauffée, l’ambiance est détendue. Le buffet est pris d’assaut – et franchement, après l’effort, on comprend pourquoi. On échange sur la saison écoulée, sur les objectifs 2026. C’est presque une fête de fin d’année alternative.
Les bénévoles et signaleurs méritent une mention spéciale. Rester immobiles des heures dans le froid pour guider les coureurs, c’est un engagement énorme. Les participants ne manquent pas de les remercier chaleureusement.
Le boom du trail : une tendance qui ne faiblit pas
On le sent partout : le trail et la course nature attirent de plus en plus de monde. Les inscriptions explosent, les événements affichent complet des mois à l’avance. Ce trail de la Guigne n’échappe pas à la règle.
Plus de 1069 inscrits pour une course locale en plein hiver, c’est révélateur. Les gens recherchent l’authenticité, le contact avec la nature, le défi personnel. Loin des stades et des chronos absolus, le trail offre une liberté rare.
- Une pratique accessible : pas besoin d’être élite pour prendre du plaisir
- Un retour aux sources : courir là où l’homme a toujours couru, en pleine nature
- Une communauté bienveillante : encouragement constant entre participants
- Des bienfaits physiques et mentaux évidents, surtout en période de fêtes
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est cette capacité du trail à rassembler des générations différentes. Des adolescents aux quinquagénaires, tout le monde trouve son compte.
Et après ? La motivation pour 2026
Une fois la médaille autour du cou et le chocolat chaud avalé, les discussions tournent déjà vers l’avenir. Janvier arrive avec son lot de bonnes résolutions et de premiers trails de la nouvelle année.
Beaucoup repartent avec l’envie de progresser, de tenter une distance plus longue, d’explorer d’autres régions. Le Trail de la Guigne agit comme un tremplin. Il clôt 2025 en douceur mais relance la machine pour la suite.
Personnellement, je trouve ça inspirant. Dans une société où l’on parle sans cesse de sédentarité et de burn-out, voir autant de personnes choisir l’effort et la nature, même par temps glacial, redonne foi en l’humain.
Alors oui, le froid pique, les jambes tirent un peu à la fin, mais le sentiment d’accomplissement est immense. Et puis, comme le disent certains avec un clin d’œil : « Maintenant, on est prêts pour le Nouvel An ». Prêts à célébrer, mais aussi prêts à continuer.
Si vous hésitez encore à vous lancer dans le trail, des événements comme celui-ci montrent qu’il n’est jamais trop tard. Que ce soit pour évacuer les excès des fêtes, découvrir de magnifiques paysages ou simplement se faire du bien, les sentiers vous attendent. Et qui sait, peut-être que 2026 commencera pour vous par une paire de chaussures tout-terrain et un dossard.
En attendant, bravo à tous ceux qui ont bravé le froid cette année. Vous avez prouvé que la passion du running ne prend jamais de vacances, même entre deux réveillons.
