Imaginez-vous arriver au supermarché un jeudi matin comme les autres, café à la main, liste de courses en tête, et tomber nez à groin avec une truie vietnamienne qui flâne tranquillement entre les voitures. Non, vous n’avez pas rêvé, et non, ce n’est pas une blague de fin d’année. C’est exactement ce qui s’est passé dans l’Allier, et franchement, cette histoire mérite qu’on s’y arrête un peu.
Il y a des journées où la réalité dépasse largement la fiction.
Quand une truie vietnamienne décide de faire ses courses
Tout commence sur le parking d’un grand centre commercial à Domérat, près de Montluçon. Il est à peine neuf heures, les premiers clients arrivent, et là, surprise : une cochonne à la silhouette trapue et au poil noir se promène comme si elle cherchait la meilleure place pour garer… ben, elle-même. Certains croient à une hallucination collective. D’autres sortent leur téléphone pour immortaliser le moment. Un commentaire entendu sur place résume assez bien l’ambiance : « Je n’ai donc pas rêvé ! »
La bestiole, une truie vietnamienne (vous savez, ces petits cochons à ventre tombant qu’on voit de plus en plus comme animaux de compagnie), ne semblait pas particulièrement stressée. Elle reniflait un peu les pots d’échappement, jetait un œil curieux aux sacs de courses, et continuait son exploration urbaine avec une nonchalance désarmante.
L’intervention improvisée qui a évité le drame… comique
Très vite, l’alerte est donnée. Un vigile tente d’abord de gérer seul – on imagine la scène, le pauvre. Puis la police nationale est appelée en renfort. Parce que oui, quand un cochon de plusieurs dizaines de kilos décide de squatter un parking, ça devient officiellement une affaire d’État (ou presque).
Les agents arrivent, un peu dubitatifs, et découvrent la fugitive en train de se dandiner entre deux SUV. Pas question de la brusquer : une truie paniquée, ça peut faire mal. Alors on improvise un cordon de sécurité humain. Vigile, policiers, et même quelques clients courageux forment une sorte de haie d’honneur inversée. L’objectif ? La canaliser doucement vers un endroit plus calme.
Après quelques minutes de ce qui ressemble furieusement à une partie de cache-cache version XXL, la cochonne se laisse approcher. Pas de coup de dent, pas de charge héroïque. Elle accepte presque avec philosophie qu’on la guide vers le fourgon. Soulagement général.
« On a l’habitude des interventions un peu particulières, mais là… on a tous souri en rentrant au commissariat. »
Un policier présent sur place, sous couvert d’anonymat
Direction la ferme pédagogique : un heureux dénouement
Impossible de laisser l’animal au commissariat (même si l’idée d’un cochon mascotte aurait pu être tentante). Direction donc une ferme pédagogique bien connue dans le secteur, le Domaine de la Ganne à Prémilhat. Là-bas, on sait gérer les arrivées imprévues. Chèvres, ânes, moutons… une truie vietnamienne de plus ou de moins, ça ne change pas grand-chose.
Le directeur de la structure a rapidement posté un message sur les réseaux sociaux pour confirmer la bonne nouvelle : la petite fugueuse va bien, elle est nourrie, chouchoutée, et se remet doucement de ses émotions. En parallèle, un appel est lancé au propriétaire : si quelqu’un reconnaît sa cochonne, qu’il se manifeste vite.
Parce que oui, derrière l’anecdote rigolote, il y a forcément quelqu’un qui doit être mort d’inquiétude. Ces animaux-là ne s’évaporent pas comme ça. Une porte mal fermée ? Une clôture abîmée ? Un élevage voisin ? Les hypothèses vont bon train dans le coin.
Les truies vietnamiennes, ces nouvelles stars des campagnes… et parfois des villes
Il faut dire que la truie vietnamienne, ou cochon nain du Vietnam si vous préférez, a le vent en poupe depuis quelques années. Plus petite qu’un cochon classique, relativement propre, affectueuse quand elle est bien socialisée… beaucoup la choisissent comme animal de compagnie original. Sauf que, comme tout cochon qui se respecte, elle reste futée, gourmande, et capable de creuser sous une clôture en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « groin ».
- Elles adorent explorer leur environnement
- Elles sont très intelligentes (plus que le chien, disent certains spécialistes)
- Elles peuvent peser jusqu’à 80-90 kg à l’âge adulte – donc pas si « naines » que ça
- Elles ont besoin d’espace et d’occupations, sinon elles s’ennuient… et fuguent
Du coup, on commence à en voir de plus en plus dans les campagnes françaises. Et parfois, comme jeudi dernier, elles décident de partir découvrir le monde. Un peu comme les ados qui font le mur, mais en version groin et sabots.
Ces animaux qui s’invitent en ville : une tendance qui s’accentue ?
Cette histoire n’est pas totalement isolée. On se souvient des sangliers qui débarquent dans certaines villes, des renards qui se baladent dans les jardins, ou même des vaches qui traversent les routes nationales comme si de rien n’était. Avec l’étalement urbain et le changement des habitudes agricoles, les frontières entre campagne et ville s’estompent.
Mais une truie vietnamienne sur un parking de supermarché, ça reste du haut niveau dans la catégorie « animaux insolites en milieu urbain ». Et l’aspect le plus touchant, c’est la réaction des gens : personne n’a paniqué, tout le monde a voulu aider. Ça dit quelque chose de sympa sur nous, non ?
Et maintenant ? L’attente du propriétaire
À l’heure où j’écris ces lignes, la truie coule des jours heureux à la ferme. Elle a déjà ses petites habitudes, ses coins préférés pour la sieste, et semble apprécier les caresses des soigneurs. Mais tout le monde espère que son propriétaire va se manifester rapidement. Retrouver sa bête après une fugue, ça doit être un immense soulagement.
En attendant, l’histoire continue de faire le tour des réseaux sociaux et des conversations locales. Certains plaisantent déjà sur le fait qu’elle voulait peut-être profiter des promos du jeudi. D’autres se demandent si elle n’a pas tout simplement voulu changer d’air avant les fêtes – on la comprendrait presque.
Ce qui est sûr, c’est que cette truie vietnamienne aura marqué les esprits. Preuve que parfois, les plus belles histoires ne sont pas celles qu’on invente, mais celles qui nous tombent dessus sans prévenir. Un jeudi matin ordinaire devenu légendaire grâce à quelques dizaines de kilos de curiosité à quatre pattes.
Et qui sait, peut-être que dans quelques années, on racontera encore l’histoire de la cochonne qui avait décidé de faire ses courses au supermarché. Dans l’Allier, on n’est jamais à court de légendes locales.
(Article mis à jour le 29 novembre 2025 – l’animal est toujours à la ferme en attente de son propriétaire)
