Imaginez la scène : le Kennedy Center, habituellement temple de l’opéra et du ballet, transformé vendredi soir en arène footballistique mondiale. Et au milieu, lui. Donald Trump, sourire XXL, qui va peut-être tirer lui-même la première boule. Franchement, on n’aurait pas osé l’inventer il y a encore quelques mois.
Parce que oui, le président américain a officiellement confirmé sa présence au tirage au sort de la Coupe du Monde 2026. Un événement que la FIFA voulait pourtant le plus neutre possible. Raté.
Quand le football rencontre la realpolitik
Personne ne s’y attendait vraiment. Enfin si, ceux qui suivent un peu la façon dont le deuxième mandat Trump s’annonce. Le football, il s’en est emparé dès la campagne. « Le plus grand spectacle du monde », répétait-il dans ses meetings. Traduction : la Coupe du Monde 2026 co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, c’est son Mondial. Et il compte bien le faire savoir.
Le choix du Kennedy Center n’est d’ailleurs pas anodin. Ce lieu prestigieux, Trump l’avait déjà dans le viseur lors de son premier mandat, l’accusant d’être trop « woke ». Le reprendre pour un événement planétaire, c’est un symbole fort. Un peu comme dire : même la culture, je la remets au centre du jeu.
L’Iran dit non, et ce n’est que le début
On va être clairs : le boycott iranien, c’est la première vraie crise. Plusieurs membres de la délégation se sont vu refuser leur visa. Motif officiel : sécurité nationale. Motif officieux : un décret de juin dernier qui interdit l’entrée aux ressortissants de 19 pays, dont l’Iran et Haïti – deux nations pourtant qualifiées.
Conséquence ? Téhéran a décidé de snober le tirage. Pas de représentants iraniens vendredi soir. Un précédent lourd. Car si l’Iran maintient cette position, on imagine mal comment les matchs se dérouleront dans dix-huit mois si la situation diplomatique reste gelée.
« On ne peut pas jouer au football avec un pays qui refuse nos visas à nos officiels »
Un dirigeant iranien, sous couvert d’anonymat
Et l’Iran n’est pas seul. D’autres nations regardent la situation avec inquiétude. Haïti, également concerné par le décret, pourrait suivre. On parle même, dans les couloirs, de certaines fédérations sud-américaines ou africaines qui hésitent à envoyer leurs plus hauts dirigeants.
Les villes démocrates dans le collimateur
Autre sujet qui fait grincer des dents : la sécurité. Trump n’a jamais caché qu’il pourrait revoir l’attribution des matchs dans certaines villes jugées « trop permissives ». Los Angeles (8 matchs), San Francisco (6), Seattle (6)… Des bastions démocrates qui risquent de voir leur quota fondre si le discours sécuritaire continue.
Je vous vois venir : « Il ne va quand même pas déplacer des matchs pour des raisons politiques ? » Officiellement, non. Mais entre nous, quand le président dit qu’il veut « les stades les plus sûrs du monde », et qu’il parle de « villes où le crime explose », le message est limpide.
- Los Angeles : 8 matchs prévus, dont un quart de finale
- San Francisco : 6 matchs, stade flambant neuf
- Seattle : 6 matchs, ambiance garantie
- Mais aussi Atlanta, Miami, New York… des villes plus « trump-friendly » qui pourraient récupérer la mise
Et là, la FIFA fait quoi ? Elle serre les fesses. Car déplacer des matchs à dix-huit mois du tournoi, c’est un cauchemar logistique. Mais refuser au président américain, c’est prendre le risque d’une guerre ouverte.
Les Bleus épargnés… pour l’instant
Bonne nouvelle pour nous : la France est dans le premier chapeau avec l’Espagne, l’Argentine et l’Angleterre. Ça veut dire quoi concrètement ? Qu’on ne pourra pas tomber sur ces mastodontes avant les demi-finales, à condition de terminer premier de groupe.
Le format à 48 équipes change tout. Douze groupes de quatre, les deux premiers + les huit meilleurs troisièmes qualifiés. Autant dire que même un tirage moyen peut s’arranger. Mais l’aspect le plus intéressant, c’est que les trois pays hôtes (USA, Canada, Mexique) sont aussi têtes de série. Donc intouchables en phase de groupes.
Petit aparté personnel : j’ai l’impression qu’on sous-estime encore l’impact du climat. Juillet 2026 aux États-Unis, c’est 40°C à Dallas, 35°C à Atlanta avec 90 % d’humidité. Les joueurs européens risquent de fondre. Les organismes vont être mis à rude épreuve, et ça, aucun tirage ne pourra le changer.
Le format du tirage : ce qu’il faut retenir
Pour ceux qui veulent tout comprendre en 30 secondes :
- Quatre chapeaux de 12 équipes
- Les trois hôtes + les neuf meilleures au classement FIFA dans le chapeau 1
- Interdiction de mettre deux équipes d’une même confédération dans le même groupe (sauf Europe, max 2 par groupe)
- Tirage en direct, vendredi soir heure américaine (samedi matin pour nous)
Le moment où Trump va peut-être annoncer lui-même le groupe des États-Unis ? Préparez les popcorns. Ce sera du jamais-vu.
Un Mondial déjà historique avant même d’avoir commencé
Ce qui se joue vendredi dépasse largement le football. C’est la première fois qu’un président en exercice s’implique à ce point dans l’organisation d’une Coupe du Monde. Certains y voient une formidable vitrine pour les États-Unis. D’autres, un risque énorme d’instrumentalisation.
Moi, je retiens surtout une chose : le football n’a jamais été aussi politique. Et quelque part, c’est peut-être inévitable. Un tournoi à 48 équipes, 104 matchs, trois pays hôtes, un budget pharaonique… On n’organise plus une Coupe du Monde comme en 1998.
Alors oui, on parlera des Bleus, de Mbappé, de Yamal, de Ronaldo qui veut encore y croire. Mais pendant quelques heures vendredi, le vrai joueur star sur la scène du Kennedy Center risque d’être un homme de 79 ans en costume sombre.
Et quelque part, c’est ça qui rend ce Mondial 2026 déjà fascinant. Parce qu’on ne sait plus très bien si on va regarder du football… ou un épisode en direct de la saison 3 de la présidence Trump.
Une chose est sûre : on n’a jamais été aussi curieux d’un tirage au sort.
Et vous, vous en pensez quoi ? Le football doit-il rester à l’écart de la politique ou est-ce utopique en 2026 ? Dites-le moi en commentaire, on en reparle après le tirage… si on est encore capables de parler football.
