Vous imaginez ça, vous ? Deux présidents que tout semblait opposer idéologiquement, l’un de gauche revenu du diable-vauvert, l’autre de retour à la Maison-Blanche avec son style bien trempé, qui se mettent à parler quarante minutes au téléphone comme de vieux complices. Et pas pour se lancer des fleurs : pour asphyxier le crime organisé. Franchement, quand j’ai vu passer l’info, j’ai dû relire deux fois. Trump et Lula main dans la main contre les narcos ? On est clairement dans un scénario que personne n’aurait osé écrire il y a encore quelques mois.
Un rapprochement aussi inattendu que stratégique
Le coup de fil a eu lieu un mardi soir. Quarante minutes, à l’initiative du Brésilien. À l’autre bout du fil, l’Américain a écouté, a répondu, et à la fin il a même lâché un « I like him » qui en dit long. Oui, vous avez bien lu : Donald Trump qui dit qu’il aime bien Lula. Dans la bouche de Trump, c’est presque une déclaration d’amour diplomatique.
Ce qui les réunit aujourd’hui ? Une menace bien plus concrète que leurs divergences passées : le crime organisé transnational, ces empires de la drogue qui n’ont plus de frontières et qui pourrissent la vie de millions de gens, du bidonville de Rio jusqu’aux rues de Chicago.
Le Brésil en première ligne, les États-Unis directement touchés
Commençons par le Brésil. Le pays vit une véritable guerre de basse intensité dans certaines zones urbaines. Deux noms reviennent sans cesse : le Premier Commando de la Capitale (PCC) et le Comando Vermelho. Le premier est né dans les prisons de São Paulo dans les années 90 et s’est transformé en multinationale du crime. Le second règne sur une partie des favelas de Rio et n’a rien à lui envier en termes de violence.
Ces dernières années, les opérations se sont multipliées. On a vu des interventions d’une ampleur rare : perquisitions massives, saisies records, et parfois des affrontements qui ressemblent plus à des batailles rangées qu’à des arrestations classiques. L’une d’elles, fin octobre dans l’État de Rio, a fait plus de 120 morts. C’est lourd, c’est tragique, mais ça montre à quel point l’État brésilien a décidé de frapper fort.
« Nous avons eu une excellente conversation. Je l’aime bien. »
Donald Trump, à la sortie de la Maison-Blanche
L’argent, le vrai nerf de la guerre
Mais le Brésilien l’a bien compris : pour gagner cette guerre, il ne suffit plus de mettre des blindés dans les favelas. Il faut couper l’oxygène financier. Et c’est exactement le message que Lula a porté à Trump : on démantèle des réseaux de blanchiment qui passent par la filière carburant, par l’immobilier, par tout un tas de façades légales. Et une partie de ces ramifications file tout droit vers l’étranger.
Et là, les États-Unis entrent dans la danse. Parce que la cocaïne qui sort des ports brésiliens ne reste pas en Europe : une partie finit dans les veines des consommateurs américains. Parce que l’argent blanchi revient parfois sous forme d’investissements bien propres à Miami ou à New York. Parce que certains cartels ont même des antennes directes aux États-Unis.
- Ports brésiliens → plaques tournantes vers l’Europe et l’Amérique du Nord
- Réseaux de blanchiment qui utilisent des entreprises légales
- Connexions directes avec des mafias européennes (Calabre, Balkans…)
- Flux financiers qui reviennent aux États-Unis sous forme d’investissements
En clair : ce qui se passe à São Paulo ou à Rio a des répercussions directes à Los Angeles ou à Philadelphie. Trump, qui a fait de la lutte contre la drogue et de la sécurité des frontières un de ses chevaux de bataille, ne pouvait pas rester indifférent.
Des liens qui vont bien au-delà de la drogue
Ce qui est fascinant, c’est que cette coopération ne sort pas de nulle part. Il y a déjà eu une première rencontre officielle en octobre, après des mois de tensions commerciales. Et là, le téléphone a sonné à nouveau. On sent que quelque chose est en train de se construire, pierre par pierre.
Et puis il y a le côté humain, presque étonnant. Trump qui dit qu’il aime bien Lula, c’est pas rien. L’Américain n’est pas connu pour distribuer les compliments à tout va, surtout pas à des dirigeants de gauche. Ça veut dire que le courant passe, ou en tout cas qu’il y a un respect mutuel sur ce terrain précis de la sécurité.
Et le commerce dans tout ça ?
Évidemment, on n’est pas dans un monde de bisounours. Les deux hommes ont aussi parlé argent, sanctions, café, viande. Le Brésil voulait la levée de certaines surtaxes américaines, et il semble avoir obtenu gain de cause sur plusieurs produits. C’est donnant-donnant : tu m’aides sur la sécurité, je t’ouvre un peu plus mon marché. Classique, mais efficace.
Moi je trouve ça plutôt malin. Lula sait que pour faire bouger les lignes avec Washington, il faut parler le langage qui compte. Et en l’occurrence, la lutte contre le crime organisé, c’est un sujet qui parle à l’électorat américain, aux républicains comme aux démocrates.
Ce que ça change concrètement
Alors oui, c’est une conversation téléphonique. Ce n’est pas encore un traité signé en grande pompe. Mais les signaux sont clairs :
- Échange renforcé de renseignements entre polices et services secrets
- Coopération sur le gel des avoirs criminels à l’étranger
- Opérations conjointes possibles sur les flux financiers
- Peut-être, à terme, des actions coordonnées sur le terrain
L’idée, c’est de faire comme avec les sanctions contre le terrorisme après 2001 : suivre l’argent, le bloquer, le saisir. Sauf que là, l’ennemi n’a pas de kalachnikov dans un camp afghan, il est en costard dans des tours de verre à Miami ou à São Paulo.
Un précédent qui pourrait faire école
Ce qui est passionnant, c’est que cette alliance Trump-Lula pourrait devenir un modèle. Parce que le crime organisé, lui, est déjà parfaitement coordonné à l’échelle mondiale. Les Brésiliens travaillent avec les Italiens contre la ‘Ndrangheta, les Américains avec les Colombiens depuis des décennies, les Européens avec tout le monde… Mais une coopération directe et affichée entre Washington et Brasília, ça change la donne pour toute l’Amérique latine.
Et ça envoie un message fort aux autres pays de la région : on peut mettre nos différends politiques de côté quand il s’agit de protéger nos citoyens.
Franchement, j’ai du mal à réaliser l’ampleur de ce qui est en train de se jouer. On parle de deux des plus grandes économies du continent américain qui décident de faire front commun contre un ennemi commun. Si ça marche, ça pourrait vraiment changer la donne dans la lutte contre le narcotrafic. Et si ça échoue… eh bien on aura au moins essayé quelque chose de différent.
Mais pour l’instant, je préfère rester optimiste. Parce que quand deux leaders aussi différents se mettent à parler le même langage sur un sujet aussi crucial, c’est que quelque chose de grand est peut-être en train de naître.
Et vous, vous y croyez à cette alliance inattendue ? Dites-moi tout en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
