Vous est-il déjà arrivé de vivre un match où votre cœur s’arrête deux fois en l’espace de cinq minutes ? Hier soir, à Bruxelles, des milliers de supporters marseillais ont connu cette sensation. L’Olympique de Marseille s’est imposé 3-2 face à l’Union Saint-Gilloise dans un scénario complètement dingue, entre maîtrise insolente et frayeurs glaciales. Une soirée qui résume assez bien ce que l’on aime – ou déteste – dans ce club : capable du meilleur comme du pire, souvent dans le même match.
Une victoire qui vaut très cher en Ligue des Champions
Nine points. Trois victoires en six journées. L’OM version 2025-2026 est en train de réussir là où beaucoup ne l’attendaient pas forcément : se hisser parmi les équipes qui viseront les barrages de la plus belle des compétitions européennes. Battre l’Ajax, Newcastle et maintenant l’Union SG à l’extérieur, ce n’est pas anodin. Il reste deux matchs, dont un très compliqué contre Liverpool, mais les voyants sont au vert. Et franchement, vu la manière dont cette équipe joue quand elle est en confiance, on commence à y croire sérieusement.
Le scénario : du cauchemar au rêve… puis presque au cauchemar à nouveau
Commençons par le début, parce qu’il était brutal. Sixième minute, Anan Khalaili, esseulé au second poteau, ajuste Rulli d’une frappe croisée du gauche. 1-0 pour l’Union. Le genre d’ouverture du score que l’on a déjà vu trop souvent cette saison avec l’OM : défense apathique, gardien battu trop facilement. On se dit « encore une fois que cette équipe n’apprendra jamais.
Et puis, comme souvent, la réaction arrive. Pas paniquée, mais chirurgicale. Quinzième minute : Aubameyang tente sa chance, le gardien Scherpen repousse mal et Igor Paixao est là, comme un renard, pour pousser le ballon au fond. 1-1. Le Brésilien, dont le nom signifie littéralement « passion » en portugais, porte magnifiquement bien son patronyme ces derniers temps. Quatre buts en C1, meilleur buteur marseillais sur la scène européenne : on tient là une vraie pépite.
À partir de là, Marseille prend le match en main. Et quand je dis en main, c’est presque insolent. Arthur Vermeeren, devant sa famille et ses amis venus tout droit de Belgique, régale. Le gamin de 20 ans joue comme un vieux briscard, orientant le jeu, cassant les lignes. On comprend mieux pourquoi certains le comparent déjà aux grands milieux catalans d’autrefois.
Greenwood, l’homme qui fait basculer les matchs
Juste avant la pause, Mason Greenwood décide de rappeler à tout le monde qu’il est là. Une frappe enroulée du droit, imparable, dans la lucarne opposée. 2-1. Le genre de geste qui fait lever les foules. Et en seconde période, il remet ça : crochet dévastateur sur son défenseur, frappe du gauche en lucarne. 3-1 à la 58e. À ce moment-là, on se dit que le match est plié. L’OM déroule, l’Union est K.-O. debout.
Mais voilà, c’est l’OM. Et l’OM, ça ne sait pas gérer un avantage tranquillement.
Les dix dernières minutes de folie
71e minute : sortie complètement ratée de Gerónimo Rulli, Khalaili en profite pour signer un doublé. 3-2. Le stade se réveille, les Belges y croient à nouveau. Et là, c’est le festival des occasions unionistes. Deux fois, le ballon finit au fond des filets marseillais… et deux fois, le VAR intervient pour quelques millimètres de hors-jeu. Promise David, puis Kevin McAllister : but refusé. Les images sont hallucinantes de précision. On parle de 3 ou 4 centimètres. Le football moderne, dans toute sa froideur technologique.
« On a eu chaud, très chaud. Mais on a aussi eu de la chance, je ne vais pas le nier. »
Un supporter marseillais présent au Lotto Park
Les joueurs, eux, étaient visiblement sonnés à la fin du match. On a vu Greenwood, Paixao et même Koné à genoux, épuisés nerveusement. Parce que oui, gagner 3-2 dans ces conditions, ça pompe énormément d’énergie.
Les individualités qui ont fait la différence
- Igor Paixao – 4 buts en 6 matchs de C1. Il est en train de devenir le leader technique offensif que l’OM cherchait depuis longtemps.
- Mason Greenwood – Un doublé, des gestes de classe mondiale. Quand il est dans cet état d’esprit, il est tout simplement injouable.
- Arthur Vermeeren – Maestro au milieu. Distribution, vision, calme olympien. Il a joué « à la maison » et il a régalé.
- Gerónimo Rulli – Une sortie catastrophique, mais aussi quelques parades décisives en fin de match. Un gardien à deux visages.
Ce que ça change au classement
Avec cette victoire, Marseille grimpe à la 9e place provisoire de la phase de ligue (sur 36 équipes). Les 8 premiers sont directement qualifiés pour les 8es, les équipes de la 9e à la 24e place disputent les barrages. Autrement dit, l’OM est en très bonne position. Un succès contre le Club Bruges ou même un match nul à Liverpool pourrait suffire. On en est là. On parle sérieusement de printemps européen prolongé à la Commanderie.
Et ça, franchement, il y a encore six mois, peu de gens l’auraient parié.
Le mot de la fin : l’OM version 2025, une équipe qui vit dangereusement mais qui vit
On peut critiquer les errements défensifs, les absences de concentration, les frayeurs inutiles. Mais force est de constater que cette équipe a du caractère. Elle ne lâche rien, elle revient toujours, elle marque des buts magnifiques et elle s’en sort même quand tout semble perdu. C’est épuisant pour les nerfs, mais c’est aussi terriblement excitant.
Alors oui, il y aura encore des matchs où on se dira « mais pourquoi ils font ça ? ». Mais tant qu’ils gagnent à la fin, on signera des deux mains.
Prochain rendez-vous : la réception d’une grosse écurie en janvier. D’ici là, on va pouvoir souffler un peu… ou pas. Avec l’OM, on ne sait jamais vraiment.
Allez l’OM. Et merci pour ces émotions, même quand elles font mal au cœur.
