Imaginez : vous êtes tranquillement en train de préparer le repas du soir, et soudain votre téléphone vibre. Un SMS. Vous pensez à un proche, à une promo… et là, en majuscules : « ATTENTION : le virus de la grippe circule TRÈS activement ». Ça vous parle ? Moi la première fois, j’ai cru à une blague. Et non. C’est l’État qui vous rappelle à l’ordre. Bienvenue dans la campagne vaccination grippe 2025 version commando.
Une épidémie qui ne fait pas semblant cette année
Cette saison, la grippe a décidé de ne pas faire dans la dentelle. Presque toute la France métropolitaine est déjà en phase épidémique, la Corse devrait suivre dans les tout prochains jours. Les chiffres des consultations, des passages aux urgences et des tests positifs grimpent en flèche. Et le plus inquiétant ? On est à peu près au même rythme que l’an dernier… qui avait été particulièrement violent avec plus de 17 000 décès estimés.
Ce qui change cette fois, c’est la méthode. Fini les gentils courriels de rappel de novembre. Place aux SMS qui claquent, envoyés entre le 10 et le 12 décembre à des millions de personnes à risque et aux parents d’enfants fragiles. Une grande première qui fait grincer des dents autant qu’elle inquiète.
Pourquoi maintenant et pourquoi si fort ?
Les autorités sanitaires ne cachent pas leur angoisse. Le virus dominant est un sous-variant H3N2 surnommé « K » par les spécialistes, déjà responsable d’une vague qualifiée d’« sans précédent » au Royaume-Uni. Chez nous, on retrouve aussi du H1N1, le cocktail parfait pour une saison corsée. Ajoutez à ça une campagne vaccinale qui patine un peu par rapport à l’objectif et vous comprenez l’urgence.
Le timing n’est pas anodin non plus. Dans moins de quinze jours, c’est Noël. Les familles se retrouvent, les grands-parents embrassent les petits-enfants, on s’échange bien plus que des cadeaux. Deux semaines, c’est exactement le délai nécessaire pour que le vaccin fasse effet. D’où ce coup de pression juste avant les fêtes.
« La grippe n’est pas une fatalité : se vacciner, c’est se protéger, mais aussi protéger nos proches les plus fragiles »
– La ministre de la Santé, début décembre
Qui reçoit ces fameux SMS ?
Tout le monde ? Non. Seules les personnes identifiées comme « à risque » par le système de santé : les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les malades chroniques (diabète, insuffisance cardiaque ou respiratoire, immunodépression…), et les parents d’enfants souffrant de pathologies lourdes.
Le message est clair, presque militaire :
- Pour les adultes : « Faites-vous vacciner rapidement pour éviter les complications graves »
- li>Pour les parents : « Faites vite vacciner votre enfant pour le protéger »
Le ton est volontairement alarmiste. Certains y voient une bonne piqûre de rappel (sans jeu de mots), d’autres une intrusion un peu trop poussive dans la vie privée.
Et ça marche, ces SMS choc ?
Difficile à dire pour l’instant. Ce qu’on sait, c’est que fin novembre certains pharmaciens tiraient déjà la sonnette d’alarme : ruptures de stock localisées, besoin de débloquer les réserves d’État. Signe que la campagne redémarre, mais peut-être trop tard pour certains.
J’ai discuté avec une pharmacienne à Paris la semaine dernière. Elle me confiait : « Depuis les premiers mails, c’était calme. Là, depuis trois jours, c’est la ruée. Les gens arrivent presque paniqués avec leur SMS à la main ». Anecdote ou tendance nationale ? On le saura bientôt.
La grippe, ce n’est pas un simple rhume
On a parfois tendance à minimiser. « C’est juste la grippe, trois jours au lit et ça passe ». Sauf que non. Chez les personnes fragiles, elle peut entraîner pneumonies, décompensations cardiaques, hospitalisations longues et parfois mortelles.
L’an dernier en France :
- Plus de 17 000 décès attribués à la grippe
- Des centaines de bébés et jeunes enfants en réanimation
- Des services d’urgences saturés dès janvier
Cette année, on craint pire avec le variant K qui semble particulièrement méchant chez les seniors et les enfants.
Le vaccin est-il vraiment efficace cette année ?
C’est LA question que tout le monde se pose. Les vaccins sont mis à jour chaque année en fonction des souches qui circulent dans l’hémisphère sud pendant notre été. Cette fois, les trois souches principales (deux A et une B) sont bien couvertes. Reste que l’efficacité varie :
- Chez les adultes en bonne santé : environ 40 à 60 % de protection contre l’infection
- Chez les seniors : souvent moins contre l’infection, mais jusqu’à 70-90 % contre les formes graves et le décès
- Chez les enfants fragiles : réduction très nette des hospitalisations
En clair : même si vous attrapez la grippe malgré le vaccin, elle sera généralement bien plus légère. Et c’est là tout l’enjeu.
Les gestes barrières, on les a oubliés ?
Pendant le Covid, on avait pris l’habitude : masque en intérieur bondé, aération, lavage de mains obsessif. Et puis… on a tout lâché. Pourtant, ces gestes restent ultra-efficaces contre la grippe et les autres virus hivernaux.
Petit rappel qui ne fait pas de mal :
- Éternuer dans son coude (pas dans les mains !)
- Porter un masque si on est malade et qu’on doit voir des personnes fragiles
- Aérer 10 minutes toutes les heures
- Se laver les mains régulièrement
- Éviter d’embrasser Mamie si on a le nez qui coule
Simple, basique, mais ça sauve des vies.
Et si on refusait le vaccin ?
Personne ne vous mettra une seringue de force, soyons clairs. La vaccination reste recommandée, pas obligatoire (sauf pour certains professionnels de santé). Chacun fait son choix en conscience.
Mais il faut être honnête : refuser le vaccin quand on est à risque ou qu’on côtoie des personnes fragiles, c’est aussi prendre le risque de transmettre un virus potentiellement mortel. La liberté individuelle s’arrête là où commence celle des autres, non ?
J’ai personnellement vacciné mes parents octogénaires dès l’ouverture de la campagne. Voir mon père passer trois semaines à l’hôpital il y a deux ans m’a suffi. Chacun ses expériences, chacun ses choix.
Ce que cette campagne dit de notre société
Au-delà de la grippe, cette campagne massive de SMS interroge. Jusqu’où l’État peut-il aller pour protéger la collectivité ? Est-on prêt à sacrifier un peu de tranquillité pour sauver des vies ?
Certains crient à la « dictature sanitaire », d’autres remercient pour le rappel salvateur. Comme souvent, la vérité est entre les deux. L’intention est louable, la méthode peut sembler abrupte. Mais quand on voit les services de réanimation pédiatrique qui commencent à tousser (là aussi), on se dit que perhaps il vaut mieux un SMS un peu brutal qu’un enterrement.
Alors, vous avez reçu le SMS ? Vous avez pris rendez-vous ? Ou vous attendez encore ? Dites-moi tout en commentaire, je suis curieux de savoir comment vous vivez cette vague 2025.
En attendant, prenez soin de vous et des vôtres. L’hiver est long, et la grippe ne prend pas de vacances.
