Imaginez un gamin de 21 ans qui, dès ses premières saisons en NBA, se retrouve aux côtés des plus grands noms de l’histoire défensive. Pas n’importe quels noms : des monstres du contre comme Dikembe Mutombo ou Patrick Ewing. C’est exactement ce qui vient d’arriver à Victor Wembanyama. Franchement, quand on suit le basket depuis un moment, on sait que ce genre de série ne tombe pas du ciel. Ça demande une présence constante, une lecture du jeu hallucinante et, surtout, un physique hors norme.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les Spurs ont écrasé Atlanta sur le score de 126 à 98. Et même si l’équipe a dominé collectivement, c’est encore une fois le Français qui a volé la vedette. En seulement 21 minutes – oui, vous avez bien lu, à peine plus d’une mi-temps –, il balance 26 points et 12 rebonds. Mais le plus fou, c’est ce contre sur Dyson Daniels qui a fait basculer un compteur symbolique : le 100e match consécutif avec au moins un block.
Un exploit défensif qui entre dans la légende
Depuis que la NBA comptabilise officiellement les contres, en 1973-74, seuls deux joueurs avaient réussi à enchaîner 100 matchs ou plus avec au moins un contre par soirée. Patrick Ewing et ses 145, Dikembe Mutombo avec 116. Et maintenant ? Victor Wembanyama, tout juste arrivé dans la ligue, les rejoint. J’avoue que ça donne le vertige. On parle d’une série qui traverse des saisons entières, des blessures potentielles, des nuits sans inspiration. Et lui, il la boucle comme si de rien n’était.
Ce qui rend l’exploit encore plus impressionnant, c’est le contexte. Les Spurs gèrent son temps de jeu avec précaution, histoire de préserver ce corps unique de 2,24 mètres. Pourtant, même limité à une vingtaine de minutes, il trouve le moyen d’impacter défensivement. Deux contres contre Atlanta, dont celui qui valide la série. C’est presque routine pour lui, mais pour nous qui regardons, c’est du jamais-vu chez un si jeune joueur.
100 matchs consécutifs avec un contre. Seul le troisième joueur à le faire depuis 1973-74 !
– La voix officielle de la NBA
Une performance offensive qui complète le tableau
Mais réduire Wembanyama à sa défense serait une erreur. Contre les Hawks, il shoote à 10/15, dont 2/4 de loin, pour 26 points. Ajoutez 12 rebonds, et vous avez un double-double en un clin d’œil. Ce qui frappe, c’est l’efficacité. Pas besoin de monopoliser le ballon pendant 35 minutes pour dominer. Il lit les mismatches, punit les défenses trop petites, et termine au cercle avec une douceur inattendue pour sa taille.
La veille, contre Washington, il avait déjà montré des signes de retour en forme avec 15 points et 8 rebonds. Deux victoires larges d’affilée, deux performances solides. On sent que le rythme commence à revenir, que le corps répond mieux après les ajustements du début de saison.
Et puis, il y a ces moments où il rappelle pourquoi tout le monde l’appelait « l’alien » avant même son arrivée en NBA. Un dunk autoritaire, un step-back à trois points, un contre qui change la dynamique du match. C’est varié, imprévisible, et surtout très agréable à regarder.
Pourquoi cette série de contres est si rare
Pour bien comprendre l’ampleur de l’exploit, il faut se pencher sur ce que représente un contre en NBA moderne. Aujourd’hui, les joueurs attaquent plus souvent de loin, les systèmes écartent les défenses, les grands traditionnels sont parfois relégués au banc. Pourtant, Wembanyama arrive à être présent sur quasiment chaque possession dangereuse près du cercle.
- Une envergure record qui lui permet de contester sans sauter trop haut
- Une mobilité exceptionnelle pour un joueur de sa taille
- Une anticipation qui frôle parfois la voyance
- Une régularité défensive même quand l’attaque est moins fluide
Comparé aux légendes qu’il rejoint, il y a des différences notables. Mutombo était un pur spécialiste du contre, presque un artiste du finger wag. Ewing combinait ça avec une présence offensive dominante. Wembanyama ? Il fait les deux, et ajoute la menace extérieure. C’est peut-être ça qui rend sa série encore plus prometteuse : elle n’est pas basée uniquement sur une spécialité défensive, mais sur une polyvalence totale.
Les Spurs en bonne position, et après ?
Avec cette victoire convaincante, San Antonio pointe à la troisième place de sa conférence. Oui, vous avez bien lu. Les Spurs, qu’on imaginait encore en reconstruction il y a quelques mois, flirtent avec les sommets. Évidemment, la saison est longue, les blessures peuvent arriver, les concurrents sont féroces. Mais on sent une dynamique positive.
Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’équipe s’organise autour de son jeune phénomène. Les vétérans apportent de l’expérience, les jeunes complètent avec énergie. Et au centre de tout ça, Wembanyama grandit match après match. On parle déjà ouvertement de playoffs, chose qui semblait lointaine il n’y a pas si longtemps.
Personnellement, je trouve que l’aspect le plus excitant reste l’avenir. Cette série de 100 contres, c’est déjà historique. Mais à 21 ans, il a le temps de la prolonger, de la doubler peut-être. Et s’il continue à progresser offensivement tout en gardant cette présence défensive ? On pourrait assister à l’émergence d’un joueur qui redéfinit complètement la position de pivot.
Ce que ça dit du basket français
On ne peut pas parler de Wembanyama sans évoquer la vague française en NBA. Ces dernières années, le nombre de joueurs tricolores a explosé. Des profils variés, des rôles différents, mais une présence constante. Et là, avec Victor, on passe à une autre dimension : un leader potentiel, un franchise player capable de porter une équipe vers les sommets.
C’est aussi une fierté de voir un jeune formé en France atteindre ces niveaux si vite. Le travail des clubs, des centres de formation, tout ça paye. Et ça inspire forcément la nouvelle génération. Combien de gamins vont maintenant rêver de contres spectaculaires en regardant ses highlights ?
Les défis à venir pour prolonger l’exploit
Maintenir une telle série n’est pas évident. Les adversaires vont étudier, ajuster, essayer de l’éviter près du cercle. Les arbitres parfois sifflent différemment les stars. Le corps doit tenir sur 82 matchs plus playoffs potentiels. Mais si quelqu’un peut continuer, c’est bien lui.
La gestion du temps de jeu restera clé. Les Spurs ont montré qu’ils privilégient la santé longue terme. Tant mieux, parce qu’une carrière au top pendant 15 ans vaut mieux que des exploits brûlés en quelques saisons.
En attendant, on savoure. Chaque match devient un événement. Va-t-il prolonger la série ? Va-t-il dropper un 30-20 ? Va-t-il tenter un tir du logo ? Avec Wembanyama, l’imprévisible est devenu la norme.
Et vous, vous en pensez quoi de cette série historique ? Est-ce qu’on assiste au début d’une domination qui va durer une décennie ? En tout cas, une chose est sûre : le basket mondial a les yeux rivés sur San Antonio. Et pour longtemps.
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