Vous souvenez-vous de ce sentiment quand, petit, votre joueur préféré se blessait et que tout le calendrier semblait suspendu ? Moi oui. Et là, en ce début décembre 2025, on vit exactement ça avec Victor Wembanyama. On nous avait promis un retour imminent, on imaginait déjà le Frenchie dominer de nouveau les parquets… et patatras, nouveau contretemps. Une semaine de plus minimum. Frustrant, non ?
Mais avant de crier au scandale ou de s’arracher les cheveux, prenons un peu de recul. Parce que cette histoire de mollet gauche qui traîne en longueur dit beaucoup sur la gestion actuelle d’un phénomène générationnel.
Un retour qui se fait désirer plus que prévu
Reprenons depuis le début. Le 14 novembre dernier, lors d’un match contre Golden State, Wemby ressent une douleur au mollet gauche. Diagnostic : élongation. Rien de dramatique sur le papier, mais quand vous mesurez 2,24 m et que votre corps subit des contraintes hors normes à chaque appui, même une petite fissure devient un sujet sérieux.
Les Spurs annoncent alors plusieurs semaines d’absence. Ok, on encaisse. Puis, petit à petit, les nouvelles deviennent encourageantes : il trottine, il shoote en statique, il participe aux échauffements… Tout le monde commence à cocher la case « retour cette semaine » sur son calendrier.
Et là, stop. Les derniers examens, pourtant positifs, ne sont pas jugés suffisants par le staff médical. Résultat : on décale encore. Au mieux, il reprendra la semaine prochaine – peut-être même pour le quart de finale de NBA Cup contre les Lakers, le 10 décembre à Los Angeles. Peut-être.
« On préfère perdre quelques matchs aujourd’hui plutôt que plusieurs mois demain. »
C’est la philosophie qui semble guider San Antonio en ce moment.
Pourquoi tant de prudence ?
Parce que Victor n’est pas n’importe quel joueur. À 21 ans à peine, il est déjà le visage de la franchise, le rookie de l’année en titre, et surtout un investissement à plusieurs centaines de millions de dollars sur le long terme. Un mollet abîmé qui se transforme en tendinite chronique ou pire ? Hors de question.
Et franchement, quand on regarde les précédents – Zion Williamson, Joel Embiid et leurs galères récurrentes avec les membres inférieurs –, on comprend mieux pourquoi les Texans jouent la carte de la patience absolue.
D’ailleurs, Wembanyama a repris l’entraînement individuel. Bonne nouvelle. Il court, il saute légèrement, il travaille sa mécanique. Mais tant que les tests de charge maximale ne seront pas validés à 100 %, le maillot restera accroché au vestiaire.
Et les Spurs dans tout ça ?
Contre toute attente, l’équipe tourne plutôt pas mal sans lui. Victoire en remontada contre Denver en NBA Cup, qualification pour les quarts… Les role players prennent leurs responsabilités, Devin Vassell et Keldon Johnson assurent, Jeremy Sochan progresse à vue d’œil.
- 5 victoires sur les 10 derniers matchs sans Wemby
- Une défense qui reste dans le top 10 malgré l’absence du meilleur contreur de la ligue
- Des jeunes qui gagnent en confiance
C’est presque paradoxal : l’absence de leur star semble libérer certains joueurs. Mais tout le monde sait que pour viser plus haut – play-in, voire playoffs –, il faudra récupérer les 26 points, 13 rebonds et près de 4 contres par match de leur tour de contrôle.
Ce que nous disent ses stats après seulement 12 matchs
Parlons chiffres, parce que là, ça devient vertigineux.
| Statistique | Moyenne 2025-26 (12 matchs) | Rang NBA |
| Points | 26,2 | Top 10 |
| Rebonds | 12,9 | Top 8 |
| Contres | 3,6 | 1er |
| Interceptions | 1,8 | Top 20 |
| % à 3 pts | 38,4 % | Meilleur que l’an dernier |
Et le plus dingue ? Il est encore en phase d’apprentissage. Son corps continue de se renforcer, sa lecture du jeu s’affine, et il commence à peine à exploiter son envergure complètement hallucinante (2,44 m !). Imaginez quand il sera à 100 % physiquement…
Le quart de finale NBA Cup contre les Lakers : le vrai objectif ?
Le 10 décembre à Los Angeles. Si une date doit motiver Wembanyama à serrer les dents (ou plutôt les mollets), c’est bien celle-là. Affronter LeBron James et Anthony Davis dans un match à élimination directe, sous les projecteurs du Crypto.com Arena, avec une place en demi-finale à la clé… Ça sent le rendez-vous historique.
Et soyons honnêtes : voir Wemby face à AD, deux des plus grands défenseurs/attaquants de la ligue moderne, ça fait saliver. Même à 80 %, il pourrait créer des images qu’on montrera encore dans vingt ans.
Ce que cette blessure nous apprend sur la nouvelle génération de géants
On parle beaucoup des « unicorns » version 2.0 : des joueurs de 2,20 m et plus qui courent comme des guards et tirent de loin. Mais derrière le spectacle, il y a une réalité physique brutale. Les ligaments, les tendons, les cartilages ne suivent pas toujours la même courbe de progression que le talent.
Wembanyama, comme Chet Holmgren ou Zach Edey avant lui, doit composer avec un corps qui subit des forces colossales à chaque changement de direction. D’où l’importance d’une préparation spécifique, d’une charge contrôlée, et surtout… de patience.
Les Spurs l’ont compris. Ils préfèrent un Wembanyama à 100 % en février qu’un Wembanyama à 70 % en décembre qui risque de traîner cette douleur jusqu’en avril.
Et nous, supporters, on fait quoi en attendant ?
On profite des exploits des autres Français : Bilal Coulibaly qui dunke sur Giannis, Zaccharie Risacher qui monte en puissance à Atlanta, Rudy Gobert qui continue de dominer la peinture à Minnesota… La French Revolution est en marche, même si son leader est temporairement sur le côté.
On regarde aussi les Spurs jouer un basket collectif intéressant, presque libéré. C’est rare de voir une équipe aussi jeune (moyenne d’âge sous les 25 ans) tenir tête à des cadors sans sa superstar.
Et surtout, on prend date. Parce que quand Victor reviendra – et il reviendra –, on risque de vivre quelque chose d’historique. Ce n’est pas une question de « si ». C’est une question de « quand ».
Alors oui, une semaine de plus, c’est long. Mais dans une carrière qui s’annonce légendaire, ce n’est qu’une parenthèse. Une parenthèse frustrante, certes. Mais une parenthèse nécessaire.
Allez Wemby. Prends ton temps. On t’attend. Et on sait que quand tu reviendras, tu vas remettre tout le monde d’accord.
(Article mis à jour le 2 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
