Vous êtes-vous déjà retrouvé face à une vague qui semble vouloir avaler la côte entière ? Moi oui, un jour de janvier en Bretagne, et je peux vous dire que ça marque. Ce samedi 6 décembre 2025, le nord-ouest de la France revit ce genre de scénario, avec une puissance qui fait froid dans le dos.
Depuis cette nuit, la mer cogne dur. On a relevé jusqu’à six mètres de creux au large, et ça ne va pas s’arranger dans la journée. La raison ? Une bonne vieille dépression bien costaud, baptisée Davide, qui traîne actuellement au nord-ouest de l’Irlande et envoie tout son arsenal sur nos côtes.
Trois départements placés en vigilance orange vagues-submersion
Ce n’est pas tous les jours qu’on passe directement en orange pour ce type de phénomène. Ce matin, trois départements se sont réveillés avec cette alerte maximale (niveau 3 sur 4) : le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche. L’alerte court jusqu’à la fin de la matinée, mais soyons honnêtes : quand la mer est déchaînée comme ça, elle ne se calme pas sur un claquement de doigts.
Le reste de la façade atlantique, du Pays basque jusqu’au Pas-de-Calais, reste en jaune, mais franchement, entre nous, jaune ou orange, quand on voit les images des spots exposés, la différence paraît mince.
Pourquoi c’est sérieux cette fois-ci ?
Ce qui rend la situation particulièrement délicate, c’est la combinaison de plusieurs facteurs qui tombent au pire moment. On appelle ça un cocktail explosif en météo marine.
- Une houle longue de nord-ouest qui s’amplifie toute la journée
- Des rafales tempétueuses qui poussent littéralement l’eau vers la côte
- Une surcote (surélévation temporaire du niveau de la mer) significative
- Et surtout… des coefficients de marée très élevés : 98 ce matin, 97 ce soir
Quand les coefficients dépassent 95, on sait déjà que la mer monte plus haut que d’habitude. Ajoutez à ça des vagues de 5 à 7 mètres qui arrivent perpendiculairement à la côte, et vous obtenez ce qu’on appelle un risque de submersion par franchissement. En clair : l’eau passe par-dessus les digues, les murets, les routes côtières… et parfois même beaucoup plus loin.
« La conjonction de niveaux marins élevés et de fortes vagues risque d’engendrer des submersions sur les zones exposées du littoral, avec un risque plus marqué au moment des pleines mers. »
– Bulletin spécial météo marine
Les horaires à surveiller absolument ce samedi
Si vous habitez près de la côte ou si vous aviez prévu une balade iodée (mauvaise idée aujourd’hui), voici les heures de pleine mer où le risque est maximum :
| Lieu | Heure pleine mer matin | Coefficient | Heure pleine mer soir | Coefficient |
| Saint-Jean-de-Luz | 4h50 | 98 | 17h20 | 97 |
| Le Conquet / La Rochelle | 5h20 | 98 | 17h20 | 97 |
| Saint-Malo / Granville | 7h40 | 98 | 20h10 | 97 |
| Fécamp | 12h02 | 98 | – | – |
| Boulogne-sur-Mer | 12h30 | 98 | – | – |
Vous l’aurez compris : la pleine mer de ce midi, avec un coefficient 98, sera particulièrement critique sur toute la côte normande et nord-bretonne.
Quelles zones sont les plus exposées ?
Toutes les côtes ne sont pas logées à la même enseigne. Certains secteurs sont historiquement plus vulnérables lors de ce type d’épisode :
- La côte ouest du Finistère (de la pointe du Raz à Brest)
- La baie de Saint-Brieuc et la côte de Granit Rose
- Le Cotentin, surtout la côte ouest (de Barneville-Carteret à Cherbourg)
- Les zones basses autour de Saint-Malo et Cancale
- Les secteurs avec des routes littorales très proches de la mer (comme la route des caps dans la Manche)
J’ai un souvenir précis d’une tempête similaire où la route entre Auderville et le phare de la Hague avait été complètement recouverte d’écume et de galets. Ce genre de scène pourrait bien se reproduire aujourd’hui.
Les bons réflexes à adopter aujourd’hui
On ne le répétera jamais assez : évitez absolument le bord de mer pendant la durée de l’alerte. Même pour « juste regarder », c’est l’endroit où l’on recense le plus d’accidents lors de ces épisodes.
- Ne vous approchez pas des digues, jetées ou falaises
- Évitez les routes côtières exposées (certaines peuvent être fermées d’ailleurs)
- Si vous habitez en zone littorale basse, vérifiez vos biens et préparez-vous à une possible coupure d’électricité
- Gardez un œil sur les bulletins actualisés (l’alerte peut être prolongée)
- Et surtout… restez chez vous si vous n’avez rien à faire dehors
Franchement, il y a des jours où admirer la puissance de l’océan, c’est mieux depuis sa fenêtre avec un thé chaud que les pieds dans l’eau à 30 cm d’une vague scélérate.
Et après ? Quelle évolution pour le week-end ?
La bonne nouvelle, c’est que la dépression Davide va progressivement s’éloigner vers la mer du Nord en fin de journée. La houle devrait commencer à faiblir dimanche, même si le littoral restera agité.
En revanche, le vent va rester soutenu tout le week-end, avec des rafales qui pourraient encore dépasser 90 km/h sur les caps exposés. Et côté températures, on sent bien que l’hiver s’installe : à peine 8 à 10°C en journée sur les côtes, avec une sensation bien plus fraîche à cause du vent.
Bref, un week-end à rester au chaud, à suivre l’évolution sur les applis météo et à reporter la balade digestive du bord de mer à la semaine prochaine.
Parce que oui, la mer, c’est magnifique. Mais quand elle décide de montrer les crocs, le mieux, c’est encore de la respecter de loin.
(Article mis à jour le 6 décembre 2025 à 11h15 – suivi en continu)
