Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez vu la Mitsubishi Lancer Evolution VII verte et jaune surgir à l’écran, pilotée à tombeau ouvert par Brian O’Conner ? Moi oui. Et quand j’ai appris qu’elle venait de partir à près de 300 000 euros aux enchères, j’ai eu le cœur qui s’est serré. Parce que ce n’est pas qu’une voiture. C’est un morceau d’enfance qui s’envole.
Fin novembre, un musée pas comme les autres, niché en région parisienne, a fermé ses portes pour de bon. Pas de faillite, non. Juste une décision brutale : tout vendre. Cinquante véhicules légendaires, ceux que l’on rêve de toucher depuis toujours, sont passés sous le marteau. Résultat ? Plus de deux millions d’euros. Et une question qui brûle les lèvres : pourquoi maintenant ?
Le choc d’une collection qui disparaît
Imaginez un hangar rempli de rêves mécaniques. Une DeLorean qui semble prête à traverser le temps, une ambulance bardée de gadgets prête à chasser les fantômes, une Peugeot 406 blanche qui sent encore le bitume marseillais… C’était ça, ce musée ouvert il y a seulement deux ans. Un paradis pour les fans de pop culture et de belles mécaniques.
Et puis, d’un coup, rideau. Le créateur, un passionné qui a passé sa vie à traquer ces pièces uniques aux quatre coins du monde, a décidé de tout disperser. Pas par obligation. Par choix. Il l’a même dit lui-même dans une vidéo tournée depuis la Suisse : « On n’a pas fait faillite, loin de là. Le musée marchait bien, il aurait pu marcher encore mieux. » Alors quoi ? On y reviendra.
Les stars de la vente : des chiffres qui donnent le vertige
Allez, on parle concret. Voici les pièces qui ont fait exploser les compteurs :
- La Mitsubishi Lancer Evolution VII de 2 Fast 2 Furious – celle conduite par Paul Walker himself – adjugée 291 200 euros. Oui, vous avez bien lu.
- La réplique ultra-fidèle de l’Ecto-1 des Ghostbusters : 44 800 euros.
- La Peugeot 406 blanche de Taxi 2 : 95 200 euros. Autant dire qu’elle a trouvé preneur rapidement.
Mais il y avait aussi des pépites moins médiatisées qui ont fait saliver les collectionneurs : une Batmobile replica, des voitures de séries cultes, des motos ayant réellement roulé devant les caméras… Tout y est passé.
Pourquoi vendre quand tout va bien ?
C’est la question que tout le monde se pose. Et franchement, la réponse est à la fois simple et déchirante.
« J’ai passé ma vie à les chercher, à les restaurer, à les chérir. Mais à un moment, il faut savoir passer la main. Ces voitures méritent de rouler, de vivre, pas de dormir dans un musée. »
– Le collectionneur, dans une vidéo récente
En gros ? Il a voulu leur offrir une seconde vie. Chez des passionnés qui les sortiront, qui les feront rugir à nouveau. Plutôt que de les laisser prendre la poussière derrière une vitre. C’est beau. Et en même temps, ça fait mal au cœur pour ceux qui adoraient venir les voir.
Et puis il y a l’aspect financier, soyons honnêtes. Quand on vous propose des sommes pareilles pour des objets que vous avez achetés bien moins cher il y a dix ou vingt ans… c’est difficile de dire non. Surtout quand on sait que le marché des voitures de cinéma est en train d’exploser.
Le marché des voitures de cinéma : une bulle ou une valeur refuge ?
Parce que oui, on est en pleine folie. Ces dernières années, les prix ont été multipliés par dix, parfois par vingt. Une DeLorean originale de Retour vers le futur ? Plus d’un million de dollars aux États-Unis. La Mustang de Bullitt ? 3,7 millions. Et maintenant cette Lancer Evo à près de 300 000 euros.
Est-ce que c’est raisonnable ? Franchement, non. Mais est-ce que c’est compréhensible ? Complètement.
Ces voitures, ce ne sont pas juste des bouts de métal. Ce sont des madeleines de Proust motorisées. Elles portent en elles des souvenirs, des émotions, des frissons d’ado. Quand tu les vois, tu entends le bruit du turbo, tu sens l’odeur d’essence, tu revois la scène exacte où le héros les a rendues immortelles.
Et nous, les fans, on devient quoi ?
C’est peut-être ça le plus dur. On perd un lieu où on pouvait toucher du doigt ces légendes. Où on pouvait se prendre en photo devant la voiture qui nous a fait rêver gamins.
Maintenant, ces bolides vont dormir dans des collections privées. Peut-être aux États-Unis, peut-être au Moyen-Orient, peut-être chez un youtubeur fortuné. On ne les reverra plus. Ou alors dans vingt ans, quand leur nouveau propriétaire décidera de les revendre encore plus cher.
Moi, j’ai une pensée pour tous ceux qui avaient prévu d’y aller « un jour ». Ce jour n’arrivera jamais.
Ce que cette vente nous dit de notre époque
Au-delà de l’anecdote, il y a quelque chose de plus profond. On vit dans un monde où tout devient marchandise. Même les souvenirs. Même l’émotion.
Mais en même temps… n’est-ce pas aussi la preuve que la pop culture a gagné ? Qu’un film sorti il y a vingt ans peut encore faire vibrer des centaines de milliers de personnes au point de débourser des fortunes pour un bout de son décor ? C’est plutôt flatteur, non ?
Et puis, qui sait. Peut-être que dans quelques années, un autre passionné refera le chemin inverse. Traquera ces voitures une par une. Les rassemblera à nouveau. Ouvrira un nouveau musée. L’espoir fait vivre.
En attendant, si vous croisez une Mitsubishi verte et jaune qui sent encore un peu l’écran de cinéma… faites-lui un petit signe de phare. Elle le mérite bien.
Et vous, quelle est LA voiture de film ou de série que vous rêveriez de posséder ? Dites-le moi en commentaire, j’ai bien envie de savoir si je suis le seul à avoir les larmes aux yeux devant une Lancer Evo.
