Imaginez-vous un instant sans Internet ni téléphone pendant des semaines. Pas juste une panne passagère, mais une coupure totale, parce que quelqu’un a décidé que le cuivre dans les câbles valait plus que votre connexion. Dans l’Oise, ce cauchemar est devenu réalité pour des centaines d’abonnés. Le cuivre, ce métal qu’on associe aux vieux tuyaux ou aux pièces de monnaie, est aujourd’hui au cœur d’une vague de vols qui secoue le département. Surnommé l’or rouge, il attire les convoitises et laisse derrière lui des réseaux en ruine et des usagers désemparés. Comment en est-on arrivé là ?
L’Or Rouge : Pourquoi le Cuivre Est-il si Précieux ?
Le cuivre n’a rien d’un métal glamour. Pourtant, son prix flambe. À environ 10 000 euros la tonne sur le marché, il est devenu une cible de choix pour les voleurs. Pourquoi une telle valeur ? D’abord, c’est un excellent conducteur, indispensable pour les réseaux téléphoniques et Internet. Ensuite, la demande mondiale explose : véhicules électriques, énergies renouvelables, infrastructures numériques… Tout repose sur ce métal rougeâtre. Mais dans des zones rurales comme l’Oise, où les câbles sont souvent exposés, il devient une proie facile.
Le cuivre, c’est l’or rouge. Sa valeur marchande en fait une cible idéale pour les réseaux criminels.
– Expert en télécommunications
J’ai toujours trouvé fascinant comment un matériau aussi commun peut devenir un enjeu économique et social. Mais dans l’Oise, cette fascination vire au drame. Les vols de câbles ne sont pas juste des larcins : ils paralysent des communautés entières.
Une Vague de Vols qui Dérègle l’Oise
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2025, l’Oise a enregistré 70 vols de câbles rien que sur les cinq premiers mois. En comparaison, toute la région Hauts-de-France comptait 550 vols en 2024, dont 90 dans ce seul département. C’est une escalation alarmante. À Cinqueux, par exemple, un vol de neuf mètres de câble a privé 109 abonnés de réseau pendant deux mois. Deux mois ! Imaginez l’impact sur les télétravailleurs, les étudiants ou les personnes âgées.
- Augmentation constante : De 500 vols en 2023 à 550 en 2024 dans les Hauts-de-France.
- Cinqueux, un cas emblématique : 109 abonnés coupés du monde pendant deux mois.
- Préjudice estimé : Jusqu’à 15 000 euros par vol, sans compter les désagréments pour les usagers.
Ce qui me frappe, c’est la durée des pannes. Deux mois pour réparer un réseau, c’est interminable. Les opérateurs, malgré leurs efforts, peinent à suivre le rythme des dégradations.
Un Exemple Concret : l’Affaire de Cinqueux
Revenons sur un cas récent qui illustre parfaitement le problème. Une nuit de janvier 2025, à 2h46, une alerte signale une rupture de réseau à Cinqueux. Les gendarmes découvrent qu’un câble de neuf mètres a été arraché. À 3h15, ils interceptent une camionnette avec deux suspects à bord. Dans le véhicule ? Un câble sectionné, encore humide de boue. Les deux hommes, jugés à Beauvais, ont écopé de six mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende chacun. L’un d’eux, en situation irrégulière, s’est vu interdire le territoire pendant cinq ans.
Mais ce qui m’interpelle, c’est la défense des accusés. L’un d’eux a prétendu que le câble était dans son camion depuis des jours, malgré la boue fraîche. Une excuse peu crédible, mais qui montre à quel point ces vols sont parfois improvisés. Ou du moins, mal préparés.
Les voleurs profitent de la facilité d’accès aux câbles, souvent mal protégés dans les zones rurales.
Les Conséquences pour les Abonnés et les Opérateurs
Pour les abonnés, un vol de câble, c’est bien plus qu’une gêne. C’est une coupure brutale avec le monde extérieur. À Cinqueux, 109 foyers ont dû attendre deux mois pour retrouver leur connexion. Dans un autre cas, en février 2025, 250 foyers ont été privés de réseau après le vol de 15 kilomètres de câbles. Quinze kilomètres ! C’est presque inconcevable.
Pour les opérateurs, le coût est astronomique. Outre le remplacement des câbles, il faut mobiliser des techniciens, gérer les plaintes et compenser les abonnés. Un préjudice moyen de 15 000 euros par vol, selon les estimations, sans parler de la perte de confiance des clients.
| Impact | Description | Coût estimé |
| Pour les abonnés | Coupure de réseau pendant des semaines | Perte de productivité, isolement |
| Pour les opérateurs | Remplacement des câbles, interventions | 15 000 € par vol |
| Pour la société | Augmentation de la criminalité | Difficile à quantifier |
En tant que rédacteur, je ne peux m’empêcher de me demander : comment des vols aussi destructeurs peuvent-ils être si fréquents ? La réponse réside peut-être dans la facilité d’écouler le cuivre volé.
Le Marché Noir du Cuivre : un Business Lucratif
Une fois volé, le cuivre ne reste pas longtemps entre les mains des voleurs. Il est souvent brûlé pour retirer l’isolant plastique, puis revendu à des ferrailleurs peu scrupuleux. Cette pratique, en plus d’être illégale, est un désastre écologique. Les fumées toxiques polluent l’air et les sols, ajoutant une couche de gravité au problème.
Brûler les câbles pour en extraire le cuivre est un crime contre l’environnement.
– Spécialiste en gestion des déchets
Ce marché noir prospère car la traçabilité du cuivre est quasi nulle. Une fois fondu, impossible de savoir s’il provient d’un chantier légal ou d’un vol. Cette opacité alimente un cercle vicieux où la demande de cuivre illégal reste forte.
Comment Lutter contre ce Fléau ?
Face à cette vague de vols, les opérateurs et les autorités cherchent des solutions. Certaines pistes semblent prometteuses, mais aucune n’est infaillible. Voici un aperçu des mesures envisagées :
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Renforcer la surveillance : Installer des capteurs sur les câbles ou augmenter les patrouilles dans les zones vulnérables.
- Sensibiliser les ferrailleurs : Imposer des contrôles stricts sur l’origine du cuivre acheté.
- Protéger les infrastructures : Enterrer les câbles ou utiliser des protections physiques.
- Passer à la fibre optique : Un matériau sans valeur pour les voleurs, mais coûteux à déployer.
La fibre optique, par exemple, pourrait changer la donne. Contrairement au cuivre, elle n’a aucune valeur sur le marché noir. Mais le déploiement, surtout dans les zones rurales, prend du temps et des années, probablement. D’ici là, les vols risquent de se multiplier.
Un Impact Social et Économique Durable
Bien au-delà des chiffres, les vols de cuivre posent une question plus large : comment protéger nos infrastructures dans un monde où tout est monnayable ? Dans l’Oise, ces larcins fragilisent le lien social, isolent les habitants et coûtent cher à la collectivité. Ils rappellent aussi que la criminalité, même “petite”, a des répercussions profondes.
En écrivant cet article, j’ai été frappé par l’absurdité de la situation. Un métal vieux comme le monde, essentiel à notre modernité, devient la cause d’un chaos local. Peut-être que la solution réside dans une prise de conscience collective : opérateurs, autorités, citoyens, citoyens, ferrailleurs… Tout le monde a un rôle à jouer.
Et Après ? Les Défis à Venir
Si rien ne change, les vols de cuivre pourraient continuer à gangréner l’Oise et au-delà. La transition vers la fibre optique est une solution à long terme, mais elle ne résout pas le problème immédiat. En attendant, les autorités doivent frapper fort : sanctions plus lourdes, contrôles accrus, sensibilisation. Mais surtout, il faut couper l’herbe sous le pied des voleurs en rendant le marché noir moins attractif.
Pour moi, l’aspect le plus troublant est ce paradoxe : un métal qui connecte le monde peut, en un instant, nous déconnecter tous. L’Oise, avec ses villages paisibles, est devenue le théâtre d’une chasse au trésor rouge. Et si on ne trouve pas vite des solutions, ce trésor risque de coûter bien plus cher à la société qu’il ne rapporte aux voleurs.
Le cuivre relie nos sociétés, mais son vol nous isole. Il est temps d’agir pour protéger nos infrastructures.
– Observateur local
En conclusion, les vols de cuivre dans l’Oise ne sont pas qu’une affaire de câbles arrachés. C’est une question de lien social, d’économie, d’environnement. En tant que rédacteur, je ne peux qu’espérer que ce sujet fasse réagir. Parce que, au final, c’est à nous tous de veiller sur cet or rouge qui fait battre le cœur de nos réseaux.
