Imaginez-vous tranquillement installé sur votre canapé un vendredi soir d’hiver, la lumière tamisée, une tasse de thé fumante… et soudain, vous voilà plongé dans une église où un évêque charismatique vient de rendre l’âme dans des circonstances plus que suspectes. Non, je ne vous parle pas d’un épisode particulièrement sombre de votre série préférée, mais bien du tout nouveau Wake Up Dead Man, troisième opus de la saga À couteaux tirés qui débarque aujourd’hui même en exclusivité sur votre plateforme préférée. Et franchement ? Je n’ai pas lâché ma télécommande avant le générique de fin.
Pourquoi ce troisième volet dépasse tout ce qu’on attendait
Quand le premier À couteaux tirés est sorti en 2019, personne n’imaginait que Rian Johnson allait créer une franchise aussi solide. Le deuxième, Glass Onion, avait déjà placé la barre très haut avec son île privée et ses twists délirants. Alors forcément, quand on attaque le troisième, on se demande : vont-ils réussir à se renouveler ? La réponse est oui. Mille fois oui. Et même mieux que ça.
Un cadre complètement inattendu qui change tout
Oubliez les manoirs victoriens ou les villas de milliardaires grecs. Cette fois, l’action se déroule presque entièrement dans et autour d’une église. Oui, une église. Avec ses vitraux, ses confessionnaux, ses bancs qui grincent et ses secrets bien enfouis. L’idée pouvait sembler risquée, presque trop audacieuse. Et pourtant, ça fonctionne à la perfection.
Le décor religieux apporte une dimension supplémentaire : on parle de foi, de manipulation, de pouvoir spirituel détourné. L’évêque assassiné était une sorte de gourou 2.0, suivi par des milliers de fidèles prêts à tout. Quand Benoît Blanc débarque avec son accent du Sud inimitable, il se retrouve face à une communauté où tout le monde ment… mais au nom de Dieu. C’est savoureux.
Daniel Craig n’a jamais été aussi bon (et ça veut dire quelque chose)
Regardons les choses en face : Daniel Craig s’éclate comme jamais depuis qu’il a rangé le smoking de James Bond au placard. Son Benoît Blanc est devenu un personnage culte, et dans Wake Up Dead Man, il pousse le curseur encore plus loin. Les cheveux un peu plus longs, plaqués en arrière, l’air légèrement débraillé mais toujours classe, il promène sa silhouette élégante dans les couloirs de l’église comme un poisson dans l’eau.
Ce qui frappe, c’est à quel point il semble prendre un plaisir presque enfantin à jouer ce détective excentrique. Ses tirades sont plus longues, plus cinglantes, plus drôles. Il y a cette scène – je ne vous dirai pas laquelle pour ne rien spoiler – où il démonte un alibi avec une métaphore sur les donuts qui m’a fait éclater de rire tout seul dans mon salon. Daniel Craig, comedien comique ? Apparemment oui, et magistralement.
« Je suis agnostique, mais même moi je commence à croire aux miracles quand je vois autant de mensonges dans un lieu saint. »
Benoît Blanc, quelque part au milieu du film
Josh O’Connor, la révélation qu’on n’attendait plus
Chaque film de la saga met en lumière un jeune talent. Après Ana de Armas et Janelle Monáe, c’est au tour de Josh O’Connor de briller. Vous l’avez peut-être vu dans Challengers où il jouait un tennisman torturé. Ici, il incarne un jeune prêtre dépassé, assistant de l’évêque assassiné, qui se retrouve suspect numéro un.
Ce qui est fascinant, c’est la façon dont il passe en quelques scènes du garçon timide et pieux à… quelque chose de beaucoup plus complexe. Son duo avec Daniel Craig fonctionne à merveille : on sent une vraie alchimie, un mélange de respect et de défi permanent. Josh O’Connor porte une bonne partie du film sur ses épaules, et il le fait avec une intensité rare.
Un casting où tout le monde vole la vedette cinq minutes
Parlons du reste de la distribution, parce que là, Rian Johnson a sorti l’artillerie lourde. Glenn Close en sacristine bigote et terrifiante ? Mila Kunis en shérif locale qui n’a pas la langue dans sa poche ? Andrew Scott en prêtre ambigu ? Kerry Washington, Jeremy Renner, Josh Brolin, Cailee Spaeny… Je m’arrête là, sinon on va y passer la nuit.
Le génie, c’est que personne ne fait de la figuration. Chaque personnage a son moment de gloire, sa réplique qui tue, son regard qui en dit long. Glenn Close, en particulier, livre une performance complètement dingue : en quelques scènes, elle passe de la grand-mère gentille à la psychopathe religieuse sans que ça paraisse forcé une seconde.
- Glenn Close qui récite des versets bibliques comme des menaces à peine voilées
- Mila Kunis qui balance des punchlines plus rapides que ses balles
- Andrew Scott qui joue sur la corde raide entre sainteté et folie
- Jeremy Renner en fidèle richissime et inquiétant
- Et même Jeffrey Wright qui fait une apparition surprise absolument délicieuse
L’intrigue la plus tordue (et la plus drôle) de la saga
On le sait, Rian Johnson adore jouer avec nos nerfs. Mais là, il atteint des sommets. L’intrigue est un véritable labyrinthe : chaque fois qu’on pense avoir compris, bam, nouveau twist. Et pas des twists gratuits, non. Des retournements qui font sens, qui étaient sous nos yeux depuis le début mais qu’on n’avait pas vus.
Ce qui change aussi, c’est l’humour. Si les deux premiers films étaient déjà drôles, celui-ci est carrément hilarant par moments. Les dialogues fusent, les situations absurdes s’enchaînent, et on sent que tout le casting s’amuse comme des fous. Il y a une scène avec un confessionnal qui utilise la technologie moderne qui est tout simplement anthologique.
Et pourtant, derrière les rires, il y a une vraie réflexion sur la foi, le pouvoir, la manipulation des foules. Rien n’est gratuit. Rian Johnson signe probablement son film le plus abouti depuis le premier À couteaux tirés.
Techniquement, c’est du très haut niveau
Visuellement, le film est magnifique. Les jeux de lumière dans l’église, les vitraux qui projettent des couleurs irréelles sur les visages, les plans séquence dans les couloirs sombres… Tout est pensé pour créer une atmosphère à la fois oppressante et fascinante.
La musique, signée Nathan Johnson (le cousin du réalisateur, comme toujours), est parfaite : entre orgue d’église et jazz languide, elle accompagne l’enquête avec une malice évidente. Et que dire du montage ? Nerveux juste ce qu’il faut, avec ces flashbacks qui arrivent pile au bon moment pour nous perdre encore un peu plus.
Alors, faut-il courir le voir ?
La question ne se pose même pas. Si vous avez aimé les deux premiers, vous allez adorer celui-ci. Si vous n’avez vu aucun des films précédents… eh bien commencez par celui-là, il fonctionne parfaitement tout seul (même si vous passerez à côté de quelques clins d’œil savoureux).
Personnellement, je place Wake Up Dead Man tout en haut de mon classement 2025 pour l’instant. C’est du divertissement intelligent, drôle, surprenant, magnifiquement interprété. Bref, tout ce qu’on demande à un bon film de Noël… même s’il parle d’assassinat dans une église.
Et vous, vous l’avez déjà lancé ? Dites-moi dans les commentaires quel twist vous a le plus surpris (sans spoiler les autres, hein !). Moi je retourne le revoir, parce qu’avec Rian Johnson, on découvre toujours des détails qu’on avait manqués la première fois…
Note finale : 4,5/5 – Le meilleur de la saga, tout simplement. Daniel Craig et sa bande signent un polar hilarant et diaboliquement malin qui mérite largement sa place parmi les grands films de 2025.
