Vous est-il déjà arrivé de retenir votre souffle pendant dix minutes entières devant un match de foot ? Moi oui, hier soir. Et pas n’importe quel match : celui qui décidait du sort des jeunes Marseillais en Youth League. À des milliers de kilomètres, un scénario complètement fou s’est joué et a permis à l’OM de décrocher, in extremis, son billet pour les 16es de finale. Incroyable, non ?
Allez, on respire un grand coup et on fait le point tranquillement sur cette dernière journée de phase de ligue qui a vu la France placer trois clubs parmi les 22 qualifiés directs. Du jamais-vu depuis longtemps.
Une soirée complètement dingue pour les Minots
Commençons par le suspense le plus insoutenable. Les U19 de l’Olympique de Marseille se déplaçaient en Belgique chez l’Union Saint-Gilloise avec l’obligation de gagner. Mission accomplie : 1-4, score net et sans bavure. Les Phocéens ont fait le boulot. Mais à ce moment-là, ça ne suffisait pas encore.
Parce que dans le même temps, la Juventus recevait Pafos. Les Turinois menaient 2-0 à la 66e minute. À ce stade, l’OM était éliminé. Et puis… deux buts chypriotes en fin de match. 2-2. Juventus out. Marseille qualifié. J’ai rarement vu un scénario aussi hollywoodien chez les jeunes.
Quand on a appris le score final à Turin, tout le banc a explosé de joie. On n’y croyait plus.
Un membre du staff marseillais, encore sous le choc
Franchement, ce genre de soirées rappelle pourquoi on aime le foot. Même à l’échelle U19, l’émotion est intacte.
Le PSG, solide et déjà tourné vers la suite
De leur côté, les Titis parisiens avaient déjà validé leur ticket depuis longtemps. Avec 11 points en six matchs, dont deux très gros succès (3-0 contre le Bayern et 5-2 contre Tottenham), ils ont montré une vraie maîtrise collective.
Mercredi, ils sont allés chercher un match nul 1-1 à Bilbao. Noah Nsoki ouvre le score dès le retour des vestiaires, mais un penalty tardif égalise pour les Basques. Peu importe : Paris termine dans le haut du panier et évite les barrages. Objectif clairement affiché : aller chercher un deuxième titre après 2024 ? On verra, mais le potentiel est là.
Ce qui frappe, c’est la régularité. Même quand le résultat n’est pas flamboyant, l’équipe ne panique pas. Ça sent la patte d’un groupe qui a l’habitude de jouer les premiers rôles.
Monaco, la remontada express
Et puis il y a Monaco. Honnêtement, personne n’aurait misé un euro sur eux après les trois premières journées. Trois défaites. Zéro point. Rideau.
Mais les jeunes de la Principauté ont réalisé l’impossible : trois victoires consécutives, dont un 0-7 à Bodo/Glimt, un 0-3 à Pafos et surtout un 5-0 contre Galatasaray à domicile. Neuf points pris sur neuf possibles. 18e place finale et qualification directe. Chapeau.
Cette capacité à renverser la vapeur en si peu de temps dit beaucoup sur le mental du groupe. Quand tout semblait perdu, ils ont su appuyer sur l’accélérateur au meilleur moment. C’est souvent le signe des grandes équipes.
Un format qui réussit aux clubs français
Cette saison, le nouveau format de la Youth League (une grande phase de ligue unique avec 36 équipes) semble particulièrement profiter aux clubs hexagonaux. Trois qualifiés directs sur les 22 places, c’est du jamais-vu.
- PSG : 11 points (3V, 2N, 1D)
- Monaco : 9 points (3V, 0N, 3D) – 18e place
- OM : qualification grâce à la différence de buts et au nul de la Juve
À cela pourrait s’ajouter un quatrième club via la « voie des champions nationaux ». Nantes joue ce mercredi soir le match retour contre Maccabi Haïfa après une défaite 1-0 à l’aller. S’ils passent, la France aurait quatre représentants en 16es. On croise les doigts.
Pourquoi cette génération française impressionne-t-elle autant ?
Plusieurs raisons à mon avis. D’abord, les centres de formation français restent parmi les meilleurs d’Europe pour produire du talent brut. Ensuite, les clubs investissent de plus en plus sur la post-formation (U19, réserve) pour préparer la transition vers le monde pro.
Enfin, jouer régulièrement la Youth League contre les meilleurs clubs européens accélère énormément la progression. On l’a vu avec Warren Zaïre-Emery, Eduardo Camavinga ou plus récemment Désiré Doué : ceux qui brillent en Youth League finissent souvent par exploser chez les grands.
Et cette année, les noms à suivre sont nombreux : un milieu parisien ultra-prometteur, un attaquant marseillais qui fait parler la poudre, un défenseur monégasque déjà comparé à certains cadres de Ligue 1… Je vous en reparlerai très vite.
Et maintenant ?
Les 16es de finale auront lieu en février. Les 22 qualifiés directs seront rejoints par les 10 vainqueurs de la voie des champions. Le tirage au sort promet d’être bouillant.
Le PSG et Monaco, bien classés, éviteront probablement les plus gros jusqu’aux quarts. L’OM, moins bien placé, risque un choc dès les 16es. Mais vu leur capacité à se sublimer dans les moments chauds, je ne les enterrerais pas trop vite.
Une chose est sûre : la France du football jeune vit une période dorée. Et personnellement, j’ai hâte de voir jusqu’où cette génération pourra aller. Parce que quand on voit le niveau affiché cette saison, on se dit que certains d’entre eux frapperont très bientôt à la porte des équipes premières.
Alors, qui sera le premier club français à remporter la Youth League depuis… le PSG en 2024 justement ? Réponse dans quelques mois. En attendant, savourons cette qualification collective. Elle n’a rien d’anodine.
Et vous, quel club français voyez-vous aller le plus loin cette saison en Youth League ? Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de connaître votre avis !
