Vous étiez des millions devant votre écran, ce soir de juillet 2024, quand soudain, au milieu de la Seine battue par la pluie, une silhouette irréelle a surgi des eaux. Un cheval. Immense. Métallique. Galopant comme s’il était vivant. Franchement, j’ai encore des frissons rien que d’y repenser. Ce cheval, c’était Zeus. Et le voilà qui revient hanter Paris, mais cette fois pour de bon, et pour toute une année.
Je ne sais pas vous, mais moi, quand une œuvre me marque à ce point, j’ai besoin d’aller la voir en vrai. Pas juste sur des photos. Toucher le métal, comprendre comment ça marche, sentir le poids de l’histoire. Eh bien bonne nouvelle : à partir du 17 décembre 2025, Zeus pose ses sabots sur le parvis du Musée des Arts et Métiers. Gratuitement. Pendant plus d’un an. Autant dire qu’on a le temps de revenir plusieurs fois.
Zeus s’installe dans le 3e arrondissement : le retour du héros
Le choix du lieu n’est pas anodin. Le Musée des Arts et Métiers, c’est un peu le sanctuaire de l’inventivité humaine. Des pendules de Foucault aux premiers avions, tout y parle de génie technique. Poser Zeus là, sur ce parvis, c’est comme ramener un descendant direct de Pégase dans la maison de ses ancêtres ingénieurs. L’endroit est parfait.
Concrètement, à partir de mi-décembre, vous pourrez admirer la bête de l’extérieur, jour et nuit. Elle mesure quand même 1,80 m au garrot et pèse près de 300 kg – oui, c’est énorme. Et pourtant, elle dégage une forme de légèreté presque surnaturelle. Le métal semble flotter, les articulations sont d’une finesse incroyable. On a envie de rester des heures à tourner autour.
Une exposition intérieure pour tout comprendre
Mais le plus fou, c’est ce qui se passe à l’intérieur. Dans le chœur de l’ancienne église Saint-Martin-des-Champs – oui, le musée est installé dans une église désacralisée, l’endroit est sublime –, une exposition temporaire baptisée « Zeus, chef-d’œuvre d’artisans » ouvre aussi le 17 décembre et court jusqu’à fin mars 2026.
On y découvre tout le processus de création. Des premiers croquis jusqu’aux tests grandeur nature. Des vidéos montrent les chaudronniers en action, les soudures au millimètre, les essais de mouvements. On voit même les doreurs appliquer la feuille d’or à la main. C’est fascinant. Vraiment.
« Nous avons imaginé ce cheval comme une créature onirique, capable de dialoguer avec les lieux qu’il traverse. »
Aurélien Meyer, fondateur de l’atelier à l’origine de Zeus
Cette phrase prend tout son sens quand on voit Zeus évoluer au fil de ses escales. À Versailles, il dialoguait avec l’histoire royale. Au Mont-Saint-Michel, avec le vent et la pierre millénaire. À Paris, sur le parvis du musée, il va parler technique, innovation, transmission du savoir-faire.
Comment une idée folle devient réalité
Revenons un peu en arrière. Comment passe-t-on d’une idée lancée lors d’une réunion créative à une sculpture capable de galoper sur l’eau devant des milliards de téléspectateurs ? La réponse tient en plusieurs centaines de personnes et des milliers d’heures de travail.
- Des designers qui dessinent des centaines de versions avant de trouver la bonne silhouette
- Des ingénieurs qui calculent chaque articulation pour que le mouvement soit fluide
- Des chaudronniers qui façonnent des plaques d’aluminium comme on sculpte de l’argile
- Des spécialistes du numérique qui programment les séquences de mouvement
- Des doreurs qui appliquent l’or comme au XVIIIe siècle
C’est ça, la magie française : faire cohabiter les métiers d’art les plus anciens avec les technologies les plus pointues. Et le résultat est là : une œuvre qui a fait le tour du monde.
Le tour de France (et un peu plus) de Zeus
Depuis la cérémonie, Zeus n’a pas chômé. Après un premier passage éclair à l’Hôtel de Ville en septembre 2024 – les billets étaient partis en quelques heures, je me souviens encore de la folie –, il a commencé son grand périple.
Versailles d’abord, dans la cour royale. L’image du cheval mécanique face au château du Roi-Soleil reste gravée dans les mémoires. Puis Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg… Et même un détour par Milan. L’été dernier, il a passé deux mois au Mont-Saint-Michel. Imaginez : Zeus face à la Merveille, avec la marée qui monte. C’était dingue.
Partout, même succès. Des files d’attente interminables, des selfies à n’en plus finir, des enfants qui refusent de partir. Preuve que, parfois, une œuvre peut parler à tout le monde, sans distinction d’âge ou de culture.
Pourquoi Zeus appartient aussi à la science
Derrière l’aspect poétique, il y a une entreprise qui a cru au projet dès le départ. Le cheval appartient à un grand laboratoire pharmaceutique français, partenaire majeur des Jeux. Pour eux, Zeus incarne des valeurs qu’ils portent au quotidien : la résilience, l’excellence technique, la solidarité.
Et franchement, ça fonctionne. Quand on voit les équipes parler du cheval, on sent une vraie fierté. Ce n’est pas juste du sponsoring. C’est l’envie de montrer que la science peut aussi créer de la beauté, du rêve.
Les rendez-vous à ne pas manquer
Pour accompagner l’exposition, deux conférences sont déjà programmées :
- Le 15 janvier 2026 : le créateur reviendra sur toute la phase de conception, de l’idée folle à la réalité
- Le 5 février 2026 : un historien et un expert des matériaux décortiqueront les choix techniques et les références historiques
Si vous êtes du genre à aimer comprendre ce qui se cache derrière la magie, réservez ces dates. Ça promet d’être passionnant.
Et après janvier 2027 ?
La question que tout le monde se pose. Que va devenir Zeus après Paris ? Nouvelle tournée ? Installation définitive quelque part ? Pour l’instant, rien n’est annoncé. Mais une chose est sûre : cette œuvre a déjà marqué l’histoire culturelle récente. Elle mérite une place pérenne, quelque part où on pourra continuer à la contempler.
En attendant, on a un an devant nous. Un an pour aller voir Zeus autant de fois qu’on veut. Un an pour prendre des photos sous tous les angles. Un an pour montrer à nos enfants, à nos amis venus d’ailleurs, qu’en France, on sait encore faire rêver.
Alors, on se retrouve sur le parvis du Musée des Arts et Métiers ? Moi, j’y serai dès le premier jour. Et quelque part, j’ai l’impression que Zeus m’attend déjà.
Informations pratiques : exposition extérieure gratuite tous les jours – exposition intérieure accessible aux horaires du musée – pas de réservation nécessaire pour le parvis – arrivée recommandée tôt le week-end pour éviter la foule.
