Vous savez cette sensation quand on croit avoir tout vu dans le foot et qu’un seul joueur vous fait retomber en enfance en trois touches de balle ? Hier soir, au Vélodrome, j’ai vécu exactement ça.
Plus de trente mille personnes hurlaient son prénom avant même qu’il ne pose un pied sur la pelouse. Et quand Zinedine Zidane est enfin apparu, sourire timide et regard malicieux, on a tous compris que la soirée allait être historique.
Quand Zizou redevient magicien sous les yeux de Marseille
Il y a des retours qui font plus de bruit que d’autres. Celui de la Bonne Mère sur Notre-Dame de la Garde après sa restauration, c’était beau. Mais celui du gamin de la Castellane dans l’enceinte qui vibre pour l’OM depuis toujours ? C’était autre chose.
Organisée par son neveu Ryad, l’Universe League a transformé le Vélodrome en une immense fête de famille. Des légendes partout : Ribéry, Rami, Payet, Gignac en invité surprise… Et au milieu, lui. L’homme qui n’a jamais porté le maillot ciel et blanc mais que Marseille considère comme l’un des siens depuis toujours.
Le premier ballon touché ? Déjà un chef-d’œuvre
Je ne sais pas vous, mais moi je guettais le moindre geste. Et dès la première minute, il nous a tous collés au siège.
Un ballon qui arrive un peu haut, un peu fort. N’importe qui aurait fait redescendre le jeu. Lui ? Il amortit de la poitrine, laisse filer derrière son pied d’appui et se retourne en une fraction de seconde. Le défenseur est déjà à cinq mètres. La foule explose. Et on se dit : « Ok, il n’a vraiment rien perdu. »
« On rêvait tous de jouer avec des joueurs comme lui quand on était petits. Là, c’est peut-être un rêve qui se réalise. »
Kévin Gameiro, juste avant le match
La passe décisive pour Payet : vintage 1998-2006
Le moment qui a fait lever tout le stade d’un seul homme, c’est évidemment cette action à 8-0.
Zidane récupère au milieu, deux défenseurs foncent sur lui. Il fait semblant de partir à gauche, fait mine de repiquer, puis glisse un contrôle orienté extérieur du droit qui élimine tout le monde. Payet a déjà démarré. La passe arrive millimétrée, en profondeur, dans le bon tempo. Dimitri n’a plus qu’à pousser le ballon au fond.
Le Vélodrome hurle. Payet court vers Zidane, les bras écartés, l’air de dire « mais comment tu fais ça à 53 ans ? ». Et nous, on se frotte les yeux.
Et puis ce but. Ce maudit but.
À la fin du match, 10-1 au compteur, tout le monde attend une dernière touche de magie. Elle arrive.
Ballon récupéré aux trente mètres, deux pas d’élan, frappe du gauche enroulée. Le ballon caresse la lucarne opposée. Ludovic Giuly, gardien d’un soir, est battu. Le stade est en fusion. Zidane lève les bras, presque gêné, puis sourit comme un gosse qui vient de marquer dans la cour de récré.
Franchement, j’ai eu les larmes aux yeux. Pas vous ?
Pourquoi cette soirée dépasse le simple match de gala
On a vu des matchs caritatif, des jubilés, des Legends Game. Mais rarement une communion pareille.
- Un public qui chante son nom pendant 90 minutes
- Des joueurs adverses qui applaudissent ses gestes
- Des gamins dans les tribunes qui réalisent qu’ils viennent de voir un dieu du foot en vrai
- Et un homme de 53 ans qui joue comme à 28
Cette soirée, c’était plus qu’un spectacle. C’était un passage de témoin. Une preuve que la classe ne prend pas de rides.
Les réactions qui en disent long
Dimitri Payet, avant le match, avait prévenu : « C’est sûrement la première et la dernière fois que je joue avec lui, je vais en profiter. » Il se souvenait encore du contrôle légendaire derrière la jambe de soutien contre le Danemark en 2002. Hier, il a eu droit à une nouvelle leçon en direct.
Franck Ribéry, dans le même vestiaire, n’arrêtait pas de répéter « c’est pas humain ». Adil Rami, hilare : « J’ai voulu faire une virgule devant lui… il m’a mangé en deux temps. »
Même les commentateurs de la soirée, pourtant habitués aux exagérations, étaient à court de mots. Redouane Bougheraba, au micro, a simplement lâché : « On est en train de vivre un truc qu’on racontera à nos petits-enfants. »
Et maintenant, l’Équipe de France ?
Impossible de ne pas y penser. Didier Deschamps a déjà annoncé qu’il partirait après le Mondial 2026. Zidane, lui, n’a jamais caché qu’entraîner les Bleus était son rêve ultime.
Après cette démonstration, les supporters n’ont plus qu’une envie : le voir sur le banc en 2027. Parce qu’un homme capable de faire ça à 53 ans sur un terrain, imaginez ce qu’il peut transmettre à la nouvelle génération.
Personnellement, je trouve que le timing serait parfait. Une Coupe du Monde à domicile en 2030 ? Avec Zidane sélectionneur ? On signe où ?
Ce qu’il faut retenir de cette nuit magique
- Zidane n’a pas seulement joué. Il a rappelé au monde entier pourquoi il est considéré comme l’un des plus grands de l’histoire.
- À Marseille, il n’a jamais porté le maillot de l’OM, mais il est chez lui. Point.
- Le football, parfois, dépasse le sport. Hier, c’était de l’art.
- Et surtout : à 53 ans, il nous fait encore rêver. C’est ça, la vraie magie.
Merci Zizou. Vraiment.
Et si vous n’avez pas vu les vidéos, faites-vous plaisir. Elles tournent en boucle partout. Parce que certaines images, on ne s’en lasse jamais.
Le foot, quand il est joué comme ça, ça reste le plus beau sport du monde. Point final.
