Franchement, quand on m’a dit qu’un film d’animation allait peut-être voler la vedette à la fin d’année 2025, j’ai haussé les épaules. Et puis les chiffres sont tombés. 556 millions de dollars en à peine sept jours. Quatrième meilleur démarrage mondial de tous les temps. Là, je me suis assis et j’ai repris mes calculs.
On parle d’un exploit qui place la suite tant attendue d’un dessin animé de 2016 devant quasiment tous les mastodontes récents, sauf les intouchables habituels. Et pourtant, près de dix ans après le premier opus, la magie opère encore plus fort. Comment c’est possible ? C’est ce qu’on va décortiquer ensemble, tranquillement, comme on aime le faire ici.
Un démarrage qui entre directement dans les annales
Quand on regarde le classement historique des meilleurs lancements internationaux, on tombe rapidement sur les suspects habituels : des films de super-héros qui clôturent une décennie de saga, des suites attendues comme le messie ou des phénomènes culturels planétaires. Et voilà qu’un film où les héros sont une lapine policière et un renard un peu filou vient se glisser dans le top 4. Incroyable.
Concrètement, cela signifie que seulement trois films dans toute l’histoire du cinéma ont fait mieux sur leur première semaine mondiale. Trois. Et on ne parle pas de n’importe quelle période : on est fin novembre, juste avant le raz-de-marée des fêtes, avec une concurrence loin d’être ridicule. Pourtant, le public a répondu présent en masse.
C’est un excellent résultat et un formidable moteur pour le box-office à l’approche des quatre dernières semaines de l’année.
Paul Dergarabedian, analyste senior chez Comscore
La Chine, terre promise de l’animation
Si il y a un pays qui a porté ce démarrage stratosphérique, c’est bien la Chine. Près de 272 millions de dollars rien que là-bas. Presque la moitié des recettes mondiales. Pour vous donner une idée, cela place le film directement sur la deuxième marche du podium des meilleurs lancements étrangers de l’histoire dans l’Empire du Milieu. Devant lui ? Un seul mastodonte que je vous laisse deviner.
Pourquoi un tel engouement ? D’abord parce que le premier épisode avait déjà cartonné il y a presque dix ans, mais surtout parce que le public chinois adore les films familiaux haut de gamme, surtout quand ils arrivent pile pour les vacances. Ajoutez à ça une campagne marketing monstrueuse et des personnages ultra-charismatiques, et vous avez la recette parfaite.
- Deuxième meilleur démarrage étranger historique en Chine
- Près de 50 % des recettes mondiales réalisées sur un seul territoire
- Un accueil critique et public absolument dithyrambique
Les États-Unis ne sont pas en reste
De l’autre côté du Pacifique, le film a profité à fond du pont de Thanksgiving. 156 millions de dollars sur cinq jours, c’est énorme pour un film d’animation en cette période. Les familles américaines avaient clairement envie de retrouver Judy et Nick, et elles n’ont pas hésité à remplir les salles dès le mercredi soir.
Ce qui frappe, c’est la tenue exceptionnelle jour après jour. Là où certains blockbusters chutent vite après un premier week-end explosif, celui-ci a gardé un rythme impressionnant, preuve que le bouche-à-oreille fonctionne à merveille.
Et la France dans tout ça ?
Chez nous, le phénomène est tout aussi parlant. Plus de 220 000 entrées rien que le premier jour, ce qui en fait le deuxième meilleur démarrage de l’année toutes catégories confondues. Quand on sait que le premier Zootopie avait terminé sa carrière à plus de 4,7 millions d’entrées, on comprend que la suite part avec un boulevard.
Ce qui me touche particulièrement, c’est de voir des parents revenir avec leurs enfants alors qu’ils avaient eux-mêmes découvert le premier film adolescents. Il y a une vraie transmission qui s’opère, et ça, c’est assez rare pour être souligné.
Pourquoi ce succès dépasse le simple effet nostalgie
On pourrait se dire : « facile, c’est Disney, c’est une suite, les gens suivent ». Sauf que non. Des suites très attendues, on en a vu défier les lois de la gravité et s’écraser lamentablement ces dernières années. Ici, c’est l’inverse. Le film semble avoir trouvé le parfait équilibre entre respect de l’original et renouvellement.
Les retours que je lis un peu partout parlent d’un humour plus affûté, de messages toujours aussi pertinents sur la tolérance et les préjugés, mais traités avec une maturité supérieure. Et surtout, une réalisation technique absolument bluffante. Franchement, certaines séquences donnent l’impression que les animaux vont sortir de l’écran.
L’animation plus forte que jamais
Ce qui est passionnant, c’est que ce carton arrive dans un contexte où on annonçait pourtant la fin de l’âge d’or de l’animation en salles. Entre les plateformes de streaming qui captent l’attention des enfants et les coûts de production qui explosent, beaucoup prédisaient un repli.
Eh bien non. Quand l’histoire est bonne, quand les personnages marquent les esprits et quand le spectacle est au rendez-vous, les familles se déplacent encore. Et en masse. C’est une leçon que certains studios devraient méditer sérieusement.
Le meilleur démarrage de tous les temps pour un film d’animation. Point.
Cette phrase résume tout. Aucun autre film d’animation, jamais, n’avait réalisé une telle performance sur sa première semaine mondiale. Ni les suites Pixar les plus acclamées, ni les phénomènes japonais, personne.
Vers le milliard ? La question ne se pose même plus
À l’heure où j’écris ces lignes, le film continue sa progression fulgurante. Les vacances de Noël approchent, les écoles vont fermer, et il n’y a pour l’instant aucune sortie capable de lui faire de l’ombre avant un bon moment. Les analystes les plus prudents tablent déjà sur 1,2 à 1,4 milliard de dollars en fin de carrière. Les plus optimistes parlent même du podium historique des films d’animation.
Personnellement, je pense qu’on va largement dépasser ces estimations. Le film a ce petit truc en plus, cette alchimie rare qui fait qu’on a envie d’y retourner avec les cousins, les neveux, les grands-parents. Et ça, ça ne s’explique pas, ça se vit.
Ce que ce succès nous dit sur le cinéma d’aujourd’hui
Au-delà des chiffres, il y a quelque chose de profondément réconfortant dans cette histoire. Dans un monde où tout va vite, où les franchises s’essoufflent parfois après deux ou trois épisodes, voir un univers reprendre vie presque dix ans plus tard avec une telle force, c’est beau.
C’est la preuve que quand on respecte le public, quand on prend le temps de bien faire les choses plutôt que de sortir un produit tous les deux ans pour cocher des cases, les spectateurs reviennent. Et ils reviennent en masse.
Alors oui, bien sûr, il y aura toujours les grincheux qui diront que c’est juste du marketing bien huilé. Peut-être. Mais quand des millions de familles sortent du cinéma avec le sourire et des étoiles dans les yeux, moi je dis : tant mieux.
Parce qu’à la fin, c’est ça le cinéma. Pas seulement des chiffres stratosphériques ou des records à battre. C’est des émotions partagées, des souvenirs qu’on se crée en salle obscure, lumière tamisée et popcorn qui craque sous la dent.
Et ça, franchement, aucun algorithme au monde ne pourra jamais le remplacer.
Alors si vous n’avez pas encore vu Zootopie 2, foncez. Prenez les enfants, prenez les grands-parents, prenez même le voisin qui râle tout le temps. Vous reviendrez avec le sourire, je vous le garantis. Et qui sait, peut-être qu’on reparlera ensemble dans quelques mois de son entrée dans le club très fermé des films ayant dépassé les 2 milliards.
Parce qu’avec un tel départ, tout semble possible.
