Vous est-il déjà arrivé de regarder un concours de beauté en vous disant que, cette année, ça allait être différent ? Moi oui. Hier soir, très tard ou très tôt selon comment on voit les choses, j’ai senti dès les premières minutes que quelque chose d’historique était en train de se jouer. Et bingo : pour la première fois depuis 2020, c’est une Miss ultramarine qui remporte la couronne. Hinaupoko Devèze, 23 ans, originaire de Tahiti, est devenue Miss France 2026. Et franchement, ça fait du bien.
Une victoire qui tombe comme une évidence… mais qui n’était pas gagnée
Quand on regarde les images de la soirée, on a presque l’impression que tout était écrit. La candidate tahitienne rayonnait, littéralement. Un sourire solaire, une présence calme et puissante à la fois, une façon de porter les tenues comme si elle était née dedans. Pourtant, rien n’était joué d’avance. Les pronostics allaient bon train depuis des semaines, et plusieurs régions avaient leurs favorites absolues.
Moi qui suis ces élections depuis pas mal d’années maintenant, j’ai rarement vu une telle unanimité sur les réseaux dès le lendemain matin. Les gens n’arrêtent pas de dire : « Enfin une Miss qui représente vraiment toute la France, pas seulement l’Hexagone. » Et ils n’ont pas tort.
Le top 5 qui a tenu tout le monde en haleine
Vers minuit, l’ambiance était électrique. L’annonce des cinq finalistes a fait hurler la salle (et mon salon, soyons honnêtes). Voici le classement final qui restera gravé :
- Hinaupoko Devèze – Miss Tahiti → Miss France 2026
- Juliette Collet – Miss Nouvelle-Calédonie → 1ère dauphine
- Victoire Dupuis – Miss Normandie → 2ème dauphine
- Naomi Torrent – Miss Guadeloupe → 3ème dauphine
- Déborah Adelin Chabal – Miss Roussillon → 4ème dauphine
On notera quand même que trois candidates ultramarines dans le top 5, c’est du jamais-vu depuis très longtemps. Un signal fort.
« Je suis un peu d’ici, un peu d’ailleurs »
Cette phrase, prononcée par Hinaupoko lors de son discours, résume tout. Elle est métisse, d’origine marquisienne par sa mère et métropolitaine par son père. Et elle l’a dit avec une telle douceur que ça a touché tout le monde.
Les moments qui ont marqué la soirée
Outre l’élection elle-même, plusieurs tableaux ont fait parler. D’abord, le fameux défilé en robes en chocolat – oui, vous avez bien lu – réalisé en partenariat avec une chocolaterie amiénoise très connue. Les candidates ont défilé avec des créations entièrement comestibles. Un vrai défi technique et une touche d’humour appréciable.
Ensuite, il y a eu cette séquence futuriste qui a divisé : costumes très graphiques, lumières néon, chorégraphie millimétrée. Certains ont adoré, d’autres ont trouvé ça too much. Moi ? J’ai trouvé ça audacieux. Enfin un peu de prise de risque dans la mise en scène !
Et puis il y a eu l’épreuve des questions. Hinaupoko a répondu à une question sur les valeurs qu’elle souhaitait défendre pendant son année de règne. Sa réponse ? Le respect. Simple, puissant, universel. Dans le contexte actuel, ça résonne particulièrement.
Pourquoi cette victoire est historique
Allons plus loin. Ce n’est pas seulement la troisième Miss Tahiti couronnée (après 1999 et 2020). C’est surtout la première fois qu’une candidate se présentant comme ouvertement métisse et ultramarine gagne avec une telle avance dans les votes du public. Le système 50/50 jury-public a parlé : le peuple a choisi.
Et ça, c’est nouveau. Pendant des années, on a reproché au concours d’être trop « France de l’intérieur ». Là, le message est clair : la France, c’est aussi les océans, les lagons, les cultures mélangées. C’est tout un pays qui s’est reconnu dans cette jeune femme de 23 ans qui parle avec l’accent chantant et les yeux qui pétillent.
Je ne vais pas vous cacher que ça m’a fait quelque chose de la voir pleurer en réalisant, entourée de ses dauphines, toutes aussi émues. Il y avait une vraie sororité sur scène. Pas de fausse joie, pas de sourires crispés. Juste de l’émotion brute.
Portrait d’Hinaupoko Devèze, la nouvelle reine
À seulement 23 ans, elle a déjà un parcours inspirant. Étudiante en langue et civilisation anglaises, elle parle couramment anglais et tahitien évidemment. Sportive (elle pratique le va’a, la pirogue polynésienne), elle incarne cette nouvelle génération de Miss : cultivée, engagée, authentique.
Ce qui frappe, c’est sa sérénité. Lors des répétitions, les équipes disaient qu’elle était toujours calme, toujours souriante, toujours prête à aider les autres candidates. Une vraie cheffe de groupe sans en avoir l’air.
Son projet pour l’année ? Mettre en lumière les territoires ultramarins, bien sûr, mais aussi parler d’écologie (elle vient d’un endroit où le réchauffement climatique n’est pas une théorie), d’éducation et de mixité culturelle. On sent qu’elle va porter haut ces combats.
Les réactions à chaud : entre joie et polémiques habituelles
Sur les réseaux, c’est l’explosion de joie. Les comptes tahitiens, néo-calédoniens, guadeloupéens… tout le monde célèbre. On voit des vidéos de familles entières en larmes devant leur télévision à Papeete ou Nouméa. C’est beau.
Évidemment, il y a aussi les éternels grincheux qui trouvent toujours quelque chose à redire : « trop politique », « pas assez classique », « le concours est devenu woke »… La routine, quoi. Mais cette année, ils sont largement minoritaires. Le vent a tourné.
Même les anciens Miss ont salué la victoire. On a vu des stories Instagram de plusieurs anciennes reines félicitant chaleureusement Hinaupoko. Classe.
Et maintenant ? Ce qui attend Miss France 2026
L’année qui vient va être intense. Traditionnellement, la nouvelle Miss s’installe à Paris dès janvier pour une année folle : déplacements, shootings, partenariats, engagements caritatifs…
Mais avec Hinaupoko, on peut s’attendre à ce qu’elle impose rapidement sa patte. Je parie qu’on va la voir beaucoup dans les territoires ultramarins, et qu’elle va réussir à emmener la couronne là où on ne l’attend pas forcément.
Et puis, il y a cette petite phrase qu’elle a glissée à la fin : « Je veux que chaque petite fille, peu importe d’où elle vient, se dise que c’est possible. » Si elle arrive à transmettre ça, elle aura déjà tout gagné.
Alors oui, c’est un concours de beauté. Oui, certains diront que ça ne change pas le monde. Mais hier soir, dans un Zenith d’Amiens rempli à craquer et devant des millions de téléspectateurs, une jeune Tahitienne a montré que la France, la vraie, celle qui va des plages de Copacabana (non, attends, de Papeete !) aux fjords norvégiens… cette France-là existe. Et elle est magnifique.
Alors merci Hinaupoko. Vraiment. Tu viens de nous rappeler pourquoi, malgré toutes les critiques, on continue à regarder Miss France chaque année. Parce que parfois, rarement, mais ça arrive, il y a des moments de grâce pure.
Et là, on en a eu un gros.
